Les régions polaires Arctiques

Le monde fascinant des ours polaires

S'il est un mammifère terrestre particulièrement imposant, c'est bien l'ours polaire. Il ne fait pas bon se retrouver face à face avec cet animal que des griffes particulièrement acérées autorisent à tuer un phoque d'un seul coup de patte. Méfiance, donc, de ce qui n'a rien à voir avec une... peluche géante ! Bien sûr, l'ours blanc s'attaque rarement à l'homme. Mais si l'envie lui en prend malgré tout, il est difficile d'échapper à cette force de la nature qui atteint parfois les 55 km/h en vitesse de pointe et qui, à l'âge adulte, pèse entre 350 et 500 kg (le record enregistré étant de... 820 kg !).

Roi de la banquise
L'ours polaire fréquente assidûment la banquise. Quand le printemps voit les glaces se détacher, il lui arrive de rester prisonnier des icebergs et de dériver sur des centaines de kilomètres vers le sud. Ou alors, il peut nager durant des heures à une vitesse de croisière de 10 km/h.
Lorsque la fonte des glaces estivale l'oblige à regagner la terre, le roi du Grand Nord mange à peu près n'importe quoi. Des oeufs aux poissons en passant par les oiseaux, les campagnols, les lemmings, les petitsfruits et même les algues marines, tout y passe. Sans parler des baleines échouées qui font traditionnellement l'objet d'un festin de tous les diables. Grâce à un odorat dont on estime qu'il est cent fois plus développé que celui des humains, aucun ours du coin ne manque ce genre d'occasion de s'empiffrer à qui mieux mieux. Par l'odeur alléchées, les volumineuses créatures s'en viennent engloutir jusqu'à 45 kg de graisse.
En hiver, l'ours polaire se met à chasser dès que les glaces sont en mesure de le porter. Sa proie préférée ? Le phoque. Soit il le trouve endormi, auquel cas il ne se rue sur sa cible pour la tuer d'un puissant mouvement de patte qu'après avoir pris le temps de ramper lentement jusqu'à 10 ou 20 mètres du but, en veillant bien à interrompre sa lente progression au moindre mouvement d'une proie qui, malvoyante, confond facilement cet agresseur immobile avec son environnement blanc. Soit il jette son dévolu sur un simple trou d'aération devant lequel il s'accroupit sans bouger, attendant pendant des heures qu'une inconsciente victime vienne refaire le plein d'air pour pouvoir l'assommer, la traîner sur la glace et la dévorer.

Repos du guerrier
Même s'il dort souvent pendant plusieurs semaines au plus fort de l'hiver, l'ours blanc n'est pas un hibernant profond. En fait, il se contente d'économiser son énergie pour pouvoir vivre le plus longtemps possible des réserves de graisse accumulées durant la belle saison. Certes, les battements de son coeur ralentissent un petit peu. Mais la température de son corps reste à peu près constante. Quand la nourriture est abondante, les mâles adultes en arrivent même à rester actifs durant toute la saison froide, quitte à récupérer tout ou partie de leurs jours de repos à une époque estivale de relative disette. En général, ils disparaissent cependant pendant deux mois. Les oursons qui n'ont pas encore atteint l'âge de prendre leurs distances avec "maman" sommeillent, eux, une centaine de jours. L'ourse peut s'éclipser encore plus longtemps : de 115 à 125 jours quand elle est accompagnée de ses petits, voire de 160 à 170 jours lorsqu'elle est en période de gestation.
Bien que la saison des amours se situe entre février et mai, cette gestation ne débute qu'en septembre ou octobre. Trois mois plus tard, en décembre ou en janvier, la femelle met bas dans une tanière creusée à même la neige. Aveugles et sourds, les nouveaux nés doivent patienter 26 jours pour entendre et 33 pour voir. Quelques semaines plus tard, en mars, la petite famille émerge de son abri.


Ne pas vendre la peau de l'ours...
Comme tous les mammifères du Grand Nord, l'ours polaire est remarquablement protégé du froid. Mais sa superbe fourrure ne lui vaut pas que des agréments. Elle est en effet à la base d'un marché très lucratif qui fait de l'être humain un prédateur particulièrement redoutable. Aux dernières nouvelles, il resterait en tout et pour tout 25.000 à 30.000 ours blancs dans le monde. Pour enrayer le désastre, il a fallu prendre des mesures d'interdiction. Seuls les Esquimaux sont encore autorisés à tuer cet animal tant convoité pour se nourrir de sa chair et transformer sa peau en pantalons, en jambières, en bottes ou en couvertures. Encore sont-ils, eux aussi, soumis à des règles limitant leur droit de chasse à quelques centaines de bêtes par an. La sauvegarde de l'espèce est à ce prix.