Les régions polaires Antarctiques | Le 6e Continent et ses îles

Le champ magnétique terrestre

Invisible mais omniprésent, un champ magnétique enveloppe la terre. Si on excepte son action sur la boussole, il ne se manifeste pas dans notre quotidien. Mais par delà l'atmosphère, il développe un bouclier, la magnétosphère, qui dévie les particules cosmiques et les empêche d'atteindre le sol. Les expériences les plus simples montrent qu'un barreau aimanté influence l'espace qui l'entoure, créant, à partir de ses deux pôles, ce que les physiciens appellent un champ magnétique. On dit, par convention, que ces lignes de champ sortent par le pôle Nord et rentrent par la pôle Sud.

En se représentant dès lors un tel barreau aimanté géant (dipôle) placé au centre de la terre et incliné de 11° par rapport à son axe de rotation, on peut visualiser le champ magnétique terrestre (voir dessin ). Bien que l'on ait pas encore percé tous ses secrets, la science de la magnétohydrodynamique montre que ce phénomène est dû principalement à l'agitation qui anime le noyau métallique liquide de notre planète entre 2.900 et 5.150 kilomètres de profondeur. Ces tourbillons de matière, porteurs de courants électriques suffiraient donc à engendrer, selon le principe d'une dynamo auto-excitatrice, le champ magnétique terrestre identique à celui que produirait un aimant.

Depuis peu, l'étude de la thermorémanence (propriété de substances ferrimagnétiques préalablement chauffées afin d'acquérir une aimantation lors de leur refroidissement) et de l'aimantation de couches volcaniques ou sédimentaires anciennes ont montré qu'au cours des temps géologiques, le champ magnétique terrestre a varié en intensité et a basculé d'innombrables fois au cours des âges, les pôles Nord et Sud échangeant ainsi leur place.
Il existe donc en Antarctique, comme dans l'Arctique, plusieurs pôles. Les pôles géographiques sont les deux points de la surface terrestre formant les extrémités de l'axe de rotation de la terre; ils ne se déplacent que de quelques mètres. Les points correspondants à la sortie de l'axe du dipôle géant théorique dont il vient d'être question sont appelés pôles géomagnétiques ; ils sont donc aux antipodes l'un de l'autre et éloignés de quelques 250 kilomètres des pôles géographiques. La boussole, elle, pointe la direction des pôles magnétiques réels, qui sont le résultat de la convergence des effets magnétiques dipolaires et non dipolaires, des champs magnétiques locaux et des champs résultant des courants électriques provoqués par le vent solaire circulant dans les hautes couches de l'atmosphère. Le pôle Sud magnétique se situe actuellement à quelques 2.800 kilomètres du pôle géographique, au large de la Terre Adélie.