Photos : © courtesy of the Expedition Trans-Antarctica

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


EXPEDITION TRANS-ANTARCTICA INVESCO PERPETUAL
Patrick Woodhead, Paul Landry, Alastair Vere Nicoll et David de Rothschild

De leur site web :

LE SKI TEAM BRITANNIQUE ENTRE DANS LE LIVRE DES RECORDS EN CONQUERANT L'ANTARCTIQUE / INVESCO PERPETUAL CHALLENGE

Mercredi 12 janvier 05 
L'équipe d'aventuriers polaires INVESCO PERPETUAL Challenge a réussi sa traversée du continent Antarctique. Partie d'une côte, elle a franchi le difficile glacier Axel Heiberg et le Pôle Sud avant de gagner l'autre rive.
 
L'équipe INVESCO PERPETUAL Challenge – composée de Patrick Woodhead, Alastair Vere Nicoll, David de Rothschild et Paul Landry – a amené ses traîneaux de 100 kg à Hercules Inlet, à l'ouest de l'Antarctique, le 12 janvier à 22 heures GMT. 
 
Son arrivée marque la fin de 58 jours et 1.650 km de périple antarctique. Elle fait entrer l'équipe dans le livre des records avec cette traversée de côte à côte sans véhicules à moteur, à partir de la plate-forme de Ross, via les montagnes Transantarctiques et le Pôle Sud, jusqu'à la plate-forme de Ronnie, sur le pourtour occidental du continent.
 
Dix autres personnes seulement ont traversé l'Antarctique à skis, toutes dans la direction opposée, descendant par les montagnes Transantarctiques. 
 
L'INVESCO PERPETUAL Challenge est la rencontre d'une nouvelle génération d'explorateurs avec les techniques modernes. Quand les conditions le permettaient, l'équipe a utilisé les voiles les plus récentes, comparables à celles des surfeurs. Mais les hommes ont aussi évoqué leur héritage historique en passant par des endroits que foulèrent d'autres expéditions, en particulier celle d'Amundsen en 1911. 
 
L'étape finale du voyage, un marathon à la voile au cours duquel l'équipe a parcouru 128 milles nautiques (228 km), a aussi été marquée par une émouvante conversation téléphonique par satellite. Pendant qu'Alastair Vere Nicoll parlait à sa femme Annabel au Cap, celle-ci subissait une césarienne et donnait le jour à leur premier enfant, une petite fille de 4 kilos en bonne santé.

« Nous sommes tous fiers et soulagés d'avoir mené à bien cet extraordinaire randonnée », déclare Patrick Woodhead, chef de l'équipe INVESCO PERPETUAL Challenge. « C'est très gratifiant de savoir que nous avons marché dans les traces des plus grands explorateurs qui aient jamais mis le pied en Antarctique. » 

 « A 30 milles nautiques de l'arrivée, nous apprenions que la femme d'Alastair allait accoucher. Nous avons donc forcé l'allure et progressé à la voile toute la nuit. Vingt minutes avant le point final, Alastair était père. Je ne me souviens pas d'avoir vécu une situation plus bouleversante. Nous avons tous deux bonnes raisons de nous sentir extrêmement fiers. »

 « Je tiens à remercier tous ceux qui se sont occupés de nous sans relâche à la maison pendant que nous étions en Antarctique. Les gens d'INVESCO PERPETUAL, notre famille, nos amis et tous les supporters. »

 « J'attends avec impatience un bain chaud, une bière fraîche et toutes les nouvelles des deux derniers mois. Je vais passer beaucoup de temps avec mon amie et ma famille. Je vais aussi manger beaucoup. Et dans deux semaines environ, je ne tiendrai plus en place et je commencerai à penser à la prochaine expédition ! »

Non contente d'écrire l'histoire, l'équipe Challenge collecte aussi des fonds pour la Fondation Alex Roberts-Miller ( www.alexrmfoundation.org.uk ), une œuvre humanitaire qui finance des installations sportives, éducatives et sociales destinées aux jeunes défavorisés.

Ces 14 semaines de voyage ont été ardues et mouvementées depuis le premier jour. Consultez les événements marquants .

10 janvier
Nous avons seulement reçu aujourd'hui les coordonnées de l'équipe. La ligne d'arrivée est proche. Les hommes ont encore franchi 49 milles nautiques : la flamme rouge des 100 milles est loin derrière eux. Pour ceux qui ne le savaient pas, le mille nautique – l'unité de distance que nous avons utilisée dans toutes les mesures – est un peu plus long que le mille standard : il vaut 1.852 mètres. A retenir pour votre prochain Trivial Pursuit !

8 – 9 janvier
Les conditions du week-end ont été mitigées. Samedi, il y avait trop de vent pour avancer sensiblement. L'équipe a dû se contenter de 6 milles. Mais le lendemain, tout allait mieux, et ils ont pu abattre près de 72 milles ! Nous avons actualisé la carte pour que vous puissiez voir à quel point le but est proche.

Les membres de l'équipe nous ont raconté à quoi ressemblait la vie dans une petite tente quand il faut attendre toute la journée que le temps s'améliore. A part les mauvaises blagues ou une envie croissante d'un bon repas et d'une vraie salle de bains, il est intéressant de noter que s'il y a du soleil, il peut faire très chaud à l'intérieur. Après quelques heures d'ensoleillement (ce qui peut se produire à n'importe quel moment du jour ou de la nuit), la température interne de la tente peut atteindre 15 degrés. Malheureusement, en l'absence de soleil (à cause des nuages ou de la nuit), il fait aussi froid à l'intérieur qu'à l'extérieur.

7 janvier : très bonnes nouvelles
Hier, l'équipe a encore parcouru 55 milles, et 20 autres ce matin, avant que le blizzard s'installe. Depuis ce moment, tout le monde est à l'abri dans les tentes. Il faut attendre. C'est le moment des mauvaises blagues...

6 janvier
Encore un jour de passé, et 40 milles de plus. Cette fois, cependant, il leur a fallu 14 heures pour accomplir cette distance. Ils sont tous exténués. Ils pensent être à environ 230 milles de Patriot Hills, soit une dizaine de jours. Mais il reste des inconnues… L'équipe a encore 12 jours de rations, et le bébé de la femme d'Alastair est prévu pour cette date ! Le téléphone satellite pourrait venir à point. Malheureusement, les photos ne nous parviennent pas, mais ils nous disent qu'ils en prennent d'excellentes. Les nouveaux Nikon se comportent remarquablement dans ce froid extrême. Avec d'autres appareils, ils auraient dû passer beaucoup de temps à réchauffer les piles pour pouvoir prendre des photos. Rien de tel ici.

4 – 5 janvier
Après quelques brefs messages, nous pouvons vous dire que les voiles fonctionnent bien :
Position: sud 85 degré 23 min. / ouest 84 degrés 1 min. /

Distances : 4 janvier : 54 miles ! / 5 janvier : 23 miles ! Jamais encore ils n'ont avancé aussi vite. L'altitude baisse et la température monte, rendant la vie un peu plus facile, même si le terrain est constellé de crevasses.
Notons en passant que les dons directs ont rassemblé près de £4000 pour la fondation Alex Roberts-Miller . Formidable ! Si vous voulez faire un don ou en savoir plus à propos de la fondation, voyez la partie "Charity" de ce site.

31 décembre – 3 janvier
Nous avons longuement parlé avec les explorateurs hier.
Leur position : sud 86 degrés 30 min. / ouest 85 degrés 10 min.
Distances : 30 décembre : 10 milles / 31 décembre : 38 milles / 1 er janvier : 33 milles.

Depuis le Nouvel An, ils ont dû s'arrêter et attendre le vent, qui doit être assez fort pour tirer chaque homme et son traîneau. Ils pourraient marcher, mais il faut une journée pour faire 10 milles, ce qui ne prend qu'une heure à la voile. Mieux vaut garder l'énergie en réserve.
Ils ont donc parcouru environ 200 milles depuis le Pôle, et il leur en reste 400. En supposant quelque 30 milles par jour, ils pourraient arriver à bon port dans deux semaines, ce qui serait juste conforme aux prévisions. Cela dit, une journée de beau temps, avec un bon vent constant, leur permettrait de faire facilement 60 à 100 milles. Ils sont maintenant à un peu moins de 2.000 mètres d'altitude et vont redescendre à 1.500 mètres au 86 ème parallèle. Autrement dit, la pente du terrain est favorable, et la température s'améliore. Au bénéfice de l'énergie et de l'enthousiasme.
Nous n'avons pas de nouvelles images à vous montrer, mais nous vous communiquerons d'autres détails dans les prochains jours ; restez à l'écoute.

30 décembre
Nous avons eu un très bref message de l'équipe. Ils ont dû se reposer hier à cause du mauvais temps. Une pause bienvenue. Patrick tenait aussi à remercier l'équipe Mumm Champagne, parvenue à acheminer les « rafraîchissements » au Pôle Sud pour l'arrivée.

29 décembre 
L'équipe a appelé aujourd'hui. Hier, ils ont franchi 28,6 milles avec les voiles, pour atteindre 87 degrés. Ils ont dû passer d'une voile à l'autre, la force du vent changeant. Ils ont bien avancé, mais difficilement à cause des « sastrugi » [ des congères de neige durcies en forme de vagues, qui rendent le ski malaisé ]. Dans les prochains jours, ils vont quitter le plateau et profiter d'une altitude plus basse, autrement dit plus d'énergie et de chaleur (façon de parler). Tant que le vent se maintient, ils suivront un bon programme, mais ils sont un peu épuisés à cause des difficultés régulières. En général, ils progressent bien avec les voiles.
Nous avons aussi une photo de l'orteil d'Alastair. Son état semble encourageant !

26 décembre : message de Patrick
Après avoir espéré quelques jours de repos au Pôle, nous sommes partis sans savoir exactement dans quel fuseau horaire nous étions, dans quelle direction nous allions (le nord est partout) et si nous serions capables de tirer nos traîneaux rechargés. Car ils sont lourds : 100 kilos !
Nous avons quitté à regret l'hospitalité des Américains et tenté de repasser en mode expédition.

Le vent étant trop faible, nous avons tiré les traîneaux sur 1,7 mille nautique tout en étirant les dos engourdis. La station scientifique du Pôle Sud s'éloignait derrière nous. Au moment où nous songions à un bon dîner détendu, le vent s'est levé. Nous nous sommes mis en route sur un terrain chaotique, essayant de maîtriser l'énorme puissance des voiles Flexifoil. Nous avons utilisé le sabre de 11,5 mètres, aussi appelé le « bucking bronco » (le cheval fou). Etonnant.

Nous avons avancé à la voile toute la nuit, pour nous arrêter, totalement épuisés, à 10 heures du matin. J'ai beaucoup apprécié la protection Adrenalin X chaque fois que la voile me soulevait de trois mètres pour me laisser tomber sans crier gare. Nous avons néanmoins franchi 37 milles nautiques, une distance qui nous aurait normalement demandé 4 jours. Et le vent s'intensifie encore. Nous avons dormi 5 heures avant que quelqu'un frappe à la porte de la tente. C'est la famille de Paul, qui se trouve dans un autre fuseau horaire que nous et revient aussi à la voile du Pôle Sud. Incroyable, non ? Dans ce désert, les deux seules équipes arrivent à se rencontrer ! Mais il n'y a pas de temps à perdre ; il faut repartir, malgré les yeux rougis de sommeil. Grand merci à Flexifoil d'avoir tiré nos traîneaux. Joyeux Noël à tout le monde. Malheureusement, le Père Noël n'a pas fait le déplacement. Comment oserait-il d'ailleurs approcher les chaussettes que nous avons laissées au pied de nos sacs de couchage ? Bon Noël à tout le monde, profitez bien de la dinde ! Je salive…
Message spécial : « Merci à Christian et Rebecca. Ce fut un vrai plaisir de vous rencontrer. »

24 décembre : message de Patrick
Nous nous sommes reposés et avons engraissé pour la prochaine étape du voyage. Le vent de 7 ou 8 nœuds pourrait être juste assez fort pour nous tirer. Le problème, c'est notre traîneau : réapprovisionné, il pèse plus de 100 kilos. Aïe !

La dernière fois que nous avons essayé les voiles, juste en sortant du glacier Axel Hieberg, l'une d'elles a soulevé Dave (100 kg), moi (80kg) et le traîneau (80kg) sur une dizaine de mètres. Exploiter ce vent, c'est parfois aussi facile que du rodéo sur un taureau ! Heureusement, les voiles Flexifoil plus petites seront plus maniables.

Le Pôle Sud est un de ces endroits que l'on pense voir une seule fois. Cela fait drôle d'y revenir. Notre camp est à 10 m du Pôle. Nous nous sentons un peu comme Atlas portant le globe terrestre. D'ici, la seule direction possible est le nord (tout en bas de la planète, il n'y a plus de sud, ni d'est ou d'ouest). Dans ces conditions, le nord étant partout, comment allons-nous trouver la direction de Hercules Inlet ?
Le médecin de la base examine la gelure d'Al. L'infection n'a pas progressé ; tant mieux. Le repos fera du bien. Nous espérons repartir aujourd'hui. Tout dépendra du vent.
C'est le réveillon de Noël aujourd'hui. Ce soir, nous allons mettre nos chaussettes au pied du sac de couchage pour voir si le Père Noël vient jusqu'ici. Remarquez, nos chaussettes risquent plutôt de le faire fuir… Merci à tous les sponsors, sans qui rien n'aurait été possible. A tous nos amis britanniques : nous allons rêver de dinde farcie et rôtie...

22 décembre : grande nouvelle !
Nous venons d'apprendre que la Ski Team est arrivée au Pôle Sud ! Après une très, très longue journée, les gars ont rejoint la base américaine Scott-Amundsen à 1 heure, heure locale (midi, heure anglaise), achevant la première étape, la plus dangereuse, de l'INVESCO-PERPETUAL Trans-Antarctica Challenge.
L'équipe ne restera pas longtemps. Ils repartiront après quelques heures, ayant refait leurs provisions et réparé ce qui devait l'être. Nous ne savons pas encore si Robyn a pu être au rendez-vous. Le mauvais temps, en effet, a frappé Patriot Hills quand elle devait arriver pour prendre l'avion, mais il semble que les conditions se soient améliorées. Espérons que l'avion a pu partir en temps opportun. Dès que nous en saurons plus, nous vous en reparlerons.

19 décembre : dernière position Les dernières coordonnées de la Ski Team : S 89° 17.241'W 172° 15.441'
17-19 décembre : nouvelles du week-end

Nous voilà au début de la semaine où la Ski Team devrait atteindre le Pôle Sud ! Comment nous pouvons en être si sûrs ? Parce que nous avons eu de leurs nouvelles : ils ont beaucoup avancé ces trois derniers jours. Ils ont rapidement franchi le 89 ème parallèle et sont bien partis pour arriver au Pôle le 22 décembre (dans la matinée, heure anglaise).  

Le temps s'est finalement montré favorable à l'équipe. Le vent est tombé et le soleil a brillé plusieurs jours. Hier, il n'y avait toujours pas de vent, mais des nuages. Tous ceux qui ont déjà skié savent que sans soleil, il n'y pas d'ombres non plus. Dans ces conditions, il est plus difficile de voir les bosses et les trous. Mais c'était un faible prix à payer pour d'excellentes conditions. Samedi, ils ont progressé de 14,2 milles nautiques. Le Pôle presque en vue, vous imaginez leur état d'esprit ! La perspective du ravitaillement autorise même un supplément de chocolat.   

C'était aussi l'anniversaire de Robyn ce week-end. Elle l'a fêté en grande pompe : elle s'est lavée ! Le médecin du camp lui a donné du shampooing, et pour la première fois en un mois, elle a pu se récurer à fond. Juste à temps pour un dîner de célébration avec les gars de l'ALE, des gens tout à fait civilisés. De retour de leur « mini-expédition », elle dit qu'elle sait maintenant ce que la Ski Team endure. Les 8 derniers milles du retour à Patriot Hills traversent un paysage désolé, blanc, sans relief. Rien à regarder. Rien pour vous distraire de la traction du traîneau.
PS. Encore quelques nouvelles de l'Antarctique dont vous n'êtes peut-être pas au courant. D'abord, 1.000 négatifs de clichés pris par Herbert Ponting, un photographe qui accompagnait l'expédition Scott de 1910-12, ont été achetés par le Scott Institute de l'université de Cambridge. La semaine passée, un autre groupe de Britanniques est arrivé au Pôle. Un groupe du West Notts College, à Mansfield, a franchi le dernier parallèle (60 milles nautiques) En parvenant à 90 degrés sud, l'étudiant Robert Dunn, 18 ans, était l'être humain le plus jeune à passer le dernier degré.
Enfin, nous espérons que le jeune Robert profite de son record, parce qu'il ne le conservera sans doute pas longtemps. Les enfants de Paul Landry, Sarah (18 ans) et Eric (20 ans), avancent bien avec l'expédition Kites On Ice conduite par leur mère et Matty, l'associé de Paul. Ils sont à environ 80 milles du Pôle, à peu près à mi-chemin avant un long retour au départ de Hercules Inlet (non loin de Patriot Hills).

16 décembre : nouvelles de l'équipe
Encore 12,7 milles nautiques franchis, encore une journée sur le plateau... Pas un souffle de vent, temps superbe. Seul inconvénient : la neige semble se ramollir un peu, ce qui rend les traîneaux un peu plus durs à tirer. David se distrait en se demandant pourquoi chaque flocon de neige est unique. Bien qu'ils commencent à se ressembler tous… L'équipe tient à remercie tout le monde chez INVESCO PERPETUAL, sans qui cette aventure ne serait pas possible. Et ils vous souhaitent un très joyeux Noël !

15 décembre : nouvelles des équipes
Nous venons d'en avoir la confirmation : la Ski Team a passé la nuit dernière à 88 degré 23 minutes, le point où Shackleton a décidé de faire demi-tour lors de l'expédition du Nimrod en 1908.

Ils ont atteint cette latitude après 13,1 milles nautiques, un peu de neige molle et une température en chute. Moins 30 si leurs estimations sont correctes. Ils auraient pu pousser plus loin, mais plusieurs facteurs les ont incités à s'arrêter. David avait les jambes fatiguées. Alastair portait un masque à la Hannibal Lecter pour protéger le moindre centimètre carré de son visage des gelures (il ne peut même pas s'exposer pour manger à la pause). Mais, chose plus importante, toute l'équipe sentait le poids de l'histoire : passer la nuit à cet endroit, c'était une occasion à ne pas manquer. En 1908, la décision de Shackelton – faire demi-tour – fut extrêmement difficile ( voir l'illustration ci-dessus ). Il souffrait des effets de l'altitude, comme notre équipe aujourd'hui. Nous sommes sur le plus haut plateau du monde, à 3.170 mètres , mais nous avons plutôt l'impression d'être à 4.200 mètres ou plus. Le Pôle n'est plus qu'à 97 milles nautiques ; Shackleton le savait à sa portée. Mais il manquait de vivres ; il fallait rentrer. « Quels que soient les regrets, nous avons fait de notre mieux, » écrivit-il. A sa femme Emily, il explique de façon plus parlante : « Je pense, ma chère, que vous préférez un âne vivant à un lion mort. » 

Pour l'équipe INVESCO-PERPETUAL Trans-Antarctica Challenge, ces 24 heures donnent à réfléchir. Blême, hostile, d'une étrange beauté, l'environnement est comme une toile vierge qui invite à se souvenir des exploits de ceux qui ont exploré cette terre avant eux. Les hommes évoquent un autre souvenir de Shackleton. Cette fois, il parle de l'étape finale de l'épopée de l'Endeavour en Géorgie du Sud, quelques années plus tard :

« Nous étions riches de souvenirs. Nous avions percé la coquille superficielle des choses. Nous avions souffert, eu faim, triomphé, rampé, poursuivi la gloire, grandi dans la grandeur du monde. Nous avions vu Dieu dans toute sa splendeur, entendu la voix de la nature. Nous avions touché à l'âme nue de l'homme. »

Les pensées de l'équipe se tournent vers le chemin qui reste à faire entre le Pôle et Hercules Inlet. Matty, la femme de Paul Landry, se dirige aussi vers le Pôle, avec ses enfants Eric et Sarah. Ils ont choisi la route que notre équipe fera dans l'autre sens. Ils annoncent beaucoup de sastrugi et des conditions difficiles. Cliquez ici pour en savoir plus à propos de leur expédition.

Nouvelles de l'équipe de Patriot Hills
Revenons un instant à Robyn, de l'autre côté de l'Antarctique. Elle dit qu'ils sont partis en expédition vers la chaîne de montagnes Independence Range toute proche. Actuellement, ils s'accrochent aux flancs du Mt Simmons pour ne pas être emportés par un vent terrible. En contrepartie, ajoute-t-elle, la vue sur les montagnes Transantarctiques et sur Patriot Hills est à couper le souffle.

14 décembre : nouvelles de la Ski Team
Nous avons parlé à la Ski Team hier soir. Malgré un hiatus dans la communication, tout va très bien. Ils ont été très occupés à avancer vers le Pôle. Le 88 ème parallèle est derrière eux. Après une journée de 13,6 milles nautiques, il leur reste 110 m avant les 90 degrés sud.

Hier fut une journée marquante. C'est ce jour-là qu'Amundsen, parti du même point, est arrivé au Pôle. (N'oublions pas qu'ils avaient des chiens pour tirer les traîneaux, alors que notre équipe ne dispose que de sa propre force musculaire ! Les attelages de chiens ne sont plus envisageables : les animaux sont interdits en Antarctique.)

La progression n'est cependant pas facile. Comme vous l'avez entendu dans les messages vocaux, l'équipe évolue encore très haut, à plus de 3.000 mètres , soit 300 mètres au-dessus de l'altitude du Pôle. L'altitude pose des problèmes : à la pause, tout le monde a tendance à tousser. Il n'y a pas de vent ; c'est mieux dans un sens, mais cela favorise aussi l'accumulation d'humidité dans l'air, avec un gros risque de formation de givre. Patrick compare l'effet à celui du papier émeri. La protection de la peau est indispensable mais n'aide pas beaucoup ! Notons aussi que le givre ne se forme que sur des objets déjà gelés. S'il s'accumule sur vos cils et sourcils… eh bien, c'est froid. Nous devrons cependant estimer la température, car l'équipe a perdu son thermomètre. Probablement entre moins 22 et moins 28 degrés. Alastair – l'homme à l'orteil gelé – doit à présent supporter le surnom de « Rudolph », à cause des gelures qu'il arbore sur le nez et les joues. Peut-être est-ce à cause de l'absence totale de couleur dans l'environnement – le paysage est un océan uniformément blanc… L'équipe se demande si elle n'est pas en train de marcher sur la Lune. Sur un continent où l'on n'a plus vu la Lune depuis des mois, qui pourrait dire…

Après nous avoir parlé hier soir, l'équipe se mettait en route aujourd'hui pour la prochaine étape, espérant atteindre un autre jalon important : 88 degrés 23 minutes. C'est là que Shackleton a campé en 1908, avant de rebrousser chemin, abandonnant son effort vers le Pôle Sud géographique.

10 décembre : dernières nouvelles des équipes
Encore une grande distance parcourue aujourd'hui : 13,1 milles nautiques. La Ski Team a franchi le degré 87 : il n'en reste plus que trois avant le Pôle. Un petit verre pour marquer l'événement et c'est reparti pour trois milles nautiques de plus. Actuellement, l'équipe skie environ sept heures et demie par jour. A ce rythme, ils seront au Pôle dans 11 jours environ, juste à temps pour Noël.
En guise de ravitaillement, les hommes font confiance au menu habituel des explorateurs antarctiques : fruits secs, fromage et salami. Plutôt mal équilibrée suivant les critères normaux, la combinaison présente l'avantage de concentrer beaucoup d'énergie dans un volume compact. De plus, elle ne se gâte pas (souvenez-vous qu'il fait beaucoup plus froid dehors que dans votre frigo) et est facile à manger. D'ailleurs, les alternatives ne sont guères attrayantes. Un autre explorateur polaire, Paul Ward, évoque une anecdote à ce sujet sur son site web Cool Antarctica :

« La première fois que je suis arrivé en Antarctique, j'étais surpris de voir ceux qui partaient en déplacement (pour une heure ou toute la journée) emmener seulement des barres de chocolat. Cela ne devait pas être très sain. La première fois que je me suis mis en route, j'ai donc préparé des sandwiches nourrissants et équilibrés, avec du thon et de la mayonnaise.

L'heure du déjeuner venue, mon compagnon entame sa barre de chocolat. Quant à moi, après avoir vainement tenté pendant 5 minutes de sucer un coin gelé de mon sandwich, j'ai dû me résigner au chocolat aussi. Mon collègue a eu le bon goût de ne pas trop rire, mais je n'ai plus jamais essayé ma solution diététique ! » A propos de l'équipe Land Rover, ils nous ont dit qu'ils vont bien et qu'ils apprécient Patriot Hills. Ils font connaissance avec les indigènes !

Enfin, l'équipe remercie tous ceux qui ont aidé jusqu'à présent la Fondation Alex Roberts-Miller. A ce jour, £1400 ont été récoltées. Pour rappel, la Fondation a pour mission d'améliorer la vie sportive, éducative et sociale des jeunes défavorisés.
Position de la Ski Team : sud 86 degrés 50,1524 min. / ouest 171 degrés 42,648 min.

9 décembre : nouvelles des équipes
La Ski Team poursuit sa progression. Nouveau record hier : 12,9 milles nautiques en un jour, ce qui les emmène tout près du 87 ème parallèle (et de leur prochain whisky de célébration !). L'équipe skie sous un beau ciel bleu, le vent s'est calmé et la température est clémente : moins 25 degrés.

Tout n'est pas rose pour autant. L'équipe signale régulièrement des sastrugi (crêtes ou sillons de neige parallèles à la direction du vent ; tout dépend donc du cap), ainsi que d'innombrables fissures et crevasses. David en a fait la dure expérience à la pause : après avoir détaché les fixations de ses skis, il a posé le pied… dans le vide. Inutile de dire que personne n'a envie de faire la même erreur !
Par ailleurs, nous sommes fiers d'annoncer une nouvelle initiative, que nous espérons peu mouvementée : Orteil News, ou le feuilleton quotidien relatant les aventures de l'orteil gelé d'Alastair. Heureusement, les nouvelles sont bonnes. Il n'y a pas d'infection (un gros problème évité), et la guérison semble en bonne voie. Suite au prochain épisode …
A force de skier, les esprits commencent naturellement à s'égarer un peu. Aujourd'hui, tout en progressant régulièrement vers le sud, les hommes se sont demandé : « Sommes-nous en haut ou en bas de la planète ? Qui peut le dire ? Mais est-ce vraiment important ? » Normalement, nous suggérerions des réponses sur une carte postale, mais il vaut peut-être mieux les laisser deviner. Apparemment, cela préserve leur santé mentale (ou à peu près).

Terminons par un note inquiétante. Toutes les provisions sont adéquates. Sauf celle du papier hygiénique, qui commence à manquer. Il en acquiert une valeur marchande. Chaque soir, on joue aux cartes pour désigner celui qui n'aura pas à s'en faire le matin…
PS : l'équipe voudrait faire passer un message via le site web : Mark Lloyd, merci pour ton aide précieuse !

7 décembre : nouvelles des équipes
Encore une bonne journée pour la Ski Team, qui bat son propre record de distance avec 12 milles nautiques. Voici leur position : sud 86 degrés 23,6694 minutes / ouest 171 degrés 11,063 minutes.
Pour ceux d'entre vous qui ne sont pas explorateurs polaires, voici une petite idée de ce que cela représente. L'équipe ayant dépassé le champ de glace (où l'itinéraire était dicté par les conditions, la facilité de progression et la sécurité), elle peut maintenant mettre directement le cap sur le Pôle. Le parcours va probablement suivre à peu près la même longitude (171 degrés ouest) tandis que l'équipe franchira les degrés de latitude qui restent avant d'arriver à 90 degrés, autrement dit au Pôle. Un degré de latitude représente un peu plus de 69 milles ; une minute égale un soixantième de degré. Suivant nos calculs, il leur reste donc 250 milles (terrestres) et des poussières, plus les éventuels contournements d'obstacles.
Entre-temps, l'équipe 4x4 est de retour à la base après avoir bivouaqué près d'un endroit appelé Fordell durant le week-end. Un des véhicules s'est enterré jusqu'aux essieux. Chaque fois que cela arrive, toute l'équipe doit creuser, un tâche épuisante dans ces conditions !

4-6 décembre : nouvelles de la Ski Team
Qu'avez-vous fait ce week-end ? Sûrement pas parcourir 34 milles nautiques à ski en trois jours comme la Ski Team (à comparer aux 4 mn quotidiens pendant l'ascension du glacier !). Le vent s'obstine pourtant : il souffle toujours aux environs de 25 nœuds. Malheureusement, la direction du vent ne permet pas de recourir aux voiles, qui restent donc un jour de plus sur les traîneaux. Cela n'empêche pas l'équipe de passer son premier degré de latitude depuis le départ, un jalon marqué d'une larme de whisky !
La neige soulevée par le vent constitue le principal obstacle. Elle interdit toute visibilité : la navigation s'en remet aveuglément aux instruments. A mesure que les jours défilent, l'équipe résiste remarquablement aux intempéries. Cela fait plus de trois semaines qu'ils sont partis, sans blessures ni dégâts significatifs.
Cela ne veut pas dire qu'il n'y ait eu aucun incident. Des bâtons de ski et autres accessoires se sont perdus dans le grand blanc. Alastair souffre aussi d'un orteil gelé, et des premiers signes de gelure sur une oreille et le nez.

Nous ne savons pas exactement dans quelle mesure l'orteil d'Alastair est gelé, mais il a le moral et continue sans rechigner. Le phénomène est sans doute limité au bout d'un doigt de pied.
Pendant que la Ski Team poursuit son avancée, l'équipe Land Rover est de retour à Patriot Hills. Elle prépare le ravitaillement que l'avion apportera aux skieurs arrivés au Pôle.

Encore une chose. Vous vous souvenez peut-être des Ice Maidens, une équipe de mères de famille australiennes retardées au Chili dans l'attente d'un vol. Elles ont gagné Patriot Hills avec l'équipe Challenge puis ont entamé leur expédition, mais la semaine dernière, nous avons appris leur abandon.

2-3 décembre : nouvelles des équipes
La météo défavorable du début de la semaine ne s'est pas beaucoup améliorée. Hier, la Ski Team est restée bloquée sur le plateau au-dessus de la cascade de glace, incapable de bouger à cause des vents de 30 nœuds et plus tournoyant autour des tentes.
Aujourd'hui, cela va un peu mieux. Paul estime le vent à 14 nœuds environ, avec des pointes à 20 nœuds. Ils espèrent pouvoir repartir dans la journée. Entre-temps, l'équipe Land Rover est déterminée à profiter de son séjour, une occasion unique dans une vie. Elle multiplie les mini-expéditions aux alentours. Ces déplacements doivent être organisés de façon à être de retour à la base de Patriot Hills quand la Ski Team appelle. Aujourd'hui, les 4x4 sont dans la région de Minaret, un « charmant endroit ». Ils reviendront à Patriot Hills plus tard dans la journée.

1 er décembre : nouvelles du Ski Team
Patrick a rappelé l'équipe Land Rover à Patriot Hills pour lui dire que le temps ne leur laisse aucun répit. Ils ont pu avancer pendant une demi-journée avant de devoir réintégrer les tentes. Le vent soufflait à 45 nœuds et la température refusait obstinément de dépasser moins 20 degrés.
Dans ces conditions, il n'y a pas grand-chose d'autre à faire que de rester au chaud, d'attendre une accalmie et de se remonter mutuellement le moral.

30 novembre : nouvelles de l'équipe Land Rover, Patriot Hills
DERNIERES NOUVELLES : L'équipe Land Rover s'est vue contrainte d'abandonner sa tentative de rejoindre le Pôle Sud. D'affreuses conditions météorologiques ont laissé une neige très molle et profonde, que les véhicules et leurs remorques ne pouvaient décidément franchir.
L'équipe a passé les dernières semaines au camp de Patriot Hills, tentant de trouver une solution au problème. Mais elle a finalement dû se résigner : partir aurait été une invitation au désastre. Une tentative avortée pouvait compromettre l'assistance destinée au Ski Team, et si les véhicules s'enfonçaient trop pour être évacués, l'environnement aurait couru un risque inacceptable. L'équipe Land Rover a donc décidé de rester à la base de Patriot Hills tandis que le Ski Team poursuit son épopée vers le Pôle. Les quatre hommes du Ski Team seront ravitaillés par avion au Pôle, probablement vers Noël, en vue de la deuxième moitié de l'aventure.

30 novembre : nouvelles du Ski Team, le Plateau
L'équipe est doublement frappée aujourd'hui : l'épuisement de la veille s'allie à un temps atroce et à l'altitude pour imposer aux hommes des conditions terribles. Ils parviennent à franchir 5 milles nautiques, mais le paient cher. Le temps est maintenant complètement bouché. Il fait environ moins 20 degrés. Sagement, ils décident de rester une demi-journée sous tente pour refaire leurs forces.
Nous allions presque oublier de mentionner que l'équipe a découvert ce week-end le camp de la « Boucherie » d'Amundsen. C'est là que le Norvégien a abattu une partie de ses chiens pour en nourrir leurs compagnons et les hommes. Contrairement à Scott, Amundsen avait formé ce projet dès le départ, et si personne n'appréciait la tâche (ni la viande, d'ailleurs), c'est sans doute là une des raisons qui lui ont permis de devancer Scott et de revenir vivant.

29 novembre : nouvelles du Ski Team, glacier Axel Heiberg (de Robyn)
Le Ski Team signale une bonne avancée pendant le week-end. Samedi, ils ont parcouru 4 milles nautiques et grimpé de 180 mètres vers le sommet de la cascade de glace. La température est voisine de -24 degrés.
Dimanche, gros effort : 430 mètres de dénivelé sont franchis, jusqu'au sommet de la cascade glace ! Cela les emmène à 2870 mètres d'altitude, la même qu'au Pôle Nord, avant de redescende légèrement à 2740 mètres. La performance est importante pour deux raisons. D'abord, le terrain plus plat va rendre la progression plus rapide et moins fatigante (fini les traîneaux à relayer un par un). Ensuite, la partie la plus dangereuse de l'expédition est achevée. L'équipe laisse derrière elle les crevasses et fissures profondes du glacier.

Avec la différence d'heure entre ici et le Pôle Sud, l'équipe vient d'achever une journée de 11 milles nautiques (plus de deux fois leur distance précédente), à skis et avec les voiles. Epuisés, ils ont besoin de repos ! Ils accusent donc un léger retard, mais les perspectives d'avancée rapide vers le sud sont bonnes. Robyn précise – ce n'est pas une surprise – que tout le monde est satisfait de la progression et que le moral est bon.
Coordonnées de l'équipe : sud 85° 36 minutes 26 secondes / ouest 169° 41 minutes 05 secondes.

26 novembre : nouvelles du Ski Team, glacier Axel Heiberg (de Robyn)
Depuis quelques jours, le Ski Team avance pouce par pouce sur les pentes du glacier Axel Heiberg, hissant un traîneau à la fois sur ce terrain périlleux. Mardi, la neige a stoppé la progression. La visibilité était réduite à 3 mètres. Vingt centimètres de flocons sont tombés dans la journée (voir note météo 1 ci-dessous). Inutile de préciser que dans ces conditions, les crevasses constituent un risque mortel. Les hommes se sont donc terrés dans leurs tentes.
Mercredi 24 : le temps s'améliore. L'équipe a marché pendant 9 heures, couvrant 3 milles nautiques et gagnant 500 mètres de dénivelé. Ils ont encore progressé hier, manoeuvrant dans des paysages stupéfiants, et constamment encordés pour la sécurité. David déclare : « L'étendue de glace où nous nous trouvons est étonnante. Un incroyable labyrinthe de crevasses nous entoure, nous surplombe, plonge à nos côtés. La grandeur du site nous coupe le souffle. » Sans aucun doute, le fait de tirer le poids d'un homme adulte derrière soi sur un traîneau n'y est pas étranger… Le soir venu, l'équipe campe en vue du sommet du mur de glace, espérant un terrain plus plat. Le moral remonte fortement. Malgré les efforts et les courbatures de la dernière semaine, tous se sentent optimistes et positifs. Ils ont recalculé leur date probable d'arrivée au Pôle Sud : le 25 décembre ! Un Noël qu'ils ne seront pas près d'oublier ! Dernières coordonnées transmises (24 nov.) : sud 85° 27 minutes 47 secondes / ouest 166° 17 minutes 41 secondes.

26 novembre : nouvelles de l'équipe Land Rover, Patriot Hills (de Robyn)
L'équipe 4x4 attend à Patriot Hills et alentour, testant et retestant son équipement afin de trouver la meilleure configuration des véhicules. Les remorques envisagées s'avèrent moins pratiques que l'équipe l'espérait ; elles s'enfoncent trop souvent, et il faut beaucoup de temps et d'énergie pour les remettre en route. En guise d'alternative, l'équipe teste différents traîneaux que les Land Rovers pourraient tracter. Le temps est de la partie : soleil éclatant et température relativement douce, aux environs de moins 14 degrés. Comme le Ski Team, l'équipe Land Rover est subjuguée par le paysage. Robyn rapporte d'incroyables cercles parhéliques et halos autour du soleil (voir note météo 2 ci-dessous). Quand elle n'est pas distraite par les phénomènes naturels, l'équipe essaie les véhicules. Le dernier bulletin provient d'un résident de Patriot Hills, signalant l'équipe comme disparue derrière l'horizon oriental …

Note météo 1 : vous pensez peut-être que les fortes chutes de neige sont fréquentes en Antarctique. Il n'en est rien. Le continent est en fait considéré comme un désert : il reçoit moins d'un mètre de pluie par an. De plus, il est très difficile d'estimer avec précision la quantité de neige qui tombe à un instant donné ; en effet, la force des vents fait que la neige ressort des instruments de mesure tout de suite après y être entrée. A l'inverse, une chute de neige relativement légère peut sembler plus conséquente, car le vent l'arrache aux surfaces planes pour l'accumuler en d'autres endroits. Néanmoins, la plus grande partie de la neige tombe sur ou près des côtes. C'est là que se trouve actuellement le Ski Team. Pour en savoir plus, cliquez ici .

Note météo 2 : cercles parhéliques, halos 22°, faux soleils : tous ces phénomènes météorologiques sont plus fréquents en Antarctique que partout ailleurs. Le cercle parhélique que Robyn et l'équipe ont vu est une bande blanche, à la même altitude que le soleil, formée par des millions de cristaux de glace dont la face verticale reflète le soleil. Lorsqu'il est complet, le cercle entoure le ciel, « traverse » le soleil et rejoint l'horizon. Robyn a aussi signalé un halo, probablement le halo 22°. Quand le halo coupe un cercle parhélique, cela donne une explosion de lumière en arc en ciel, appelée faux soleil.

23 novembre : nouvelles de l'équipe Land Rover, Patriot Hills
Découverte capitale de l'équipe Land Rover : entièrement chargés, les véhicules ont tendance à s'enfoncer dans la neige molle. Il faut savoir que chacun d'eux transporte une bonne tonne de matériel. Résultat : les hommes ont décidé d'adopter la technique de relais utilisée par le Ski Team sur les surfaces plus dures. L'équipement progresse par navettes de 100 km. Ils ont aussi pris l'habitude de voyager de nuit. Même s'il fait clair sans interruption, il fait plus frais ; le sol est donc plus ferme, ce qui facilite l'évolution. Il paraît que le temps et le paysage sont à couper le souffle ; nous espérons des photos pour bientôt ! (Martin Hartley, le photographe qui accompagnait l'expédition à skis, a rejoint l'équipe Land Rover). Dimanche, c'est l'anniversaire de Patrick, et lundi de Steve Cotton. Bonne occasion pour une petite fête ! Nous espérons publier bientôt les détails reçus du Ski Team. Ils sont en train de hisser leurs traîneaux sur les pentes du glacier Axel Heiberg.

22 novembre : nouvelles de l'équipe Land Rover, Patriot Hills
Au soulagement de tous, l'équipe Land Rover est enfin arrivée en Antarctique ! Le vent est tombé vendredi, permettant à l'énorme avion russe de gagner Patriot Hills. Depuis ce moment, les gaillards n'ont pas cessé de pratiquer les changements de pneus, les sauvetages en crevasse et toutes les autres techniques nécessaires. Ils espèrent entamer bientôt leur partie de l'aventure.

22 novembre : nouvelles du Ski Team, Axel Heiberg
Les dernières nouvelles du Ski Team datent de vendredi. Ce jour-là, ils ont parcouru 4,3 milles nautiques en 8 heures, grimpant de 500 pieds. La route est très dure. Tous les traîneaux doivent être hissés au sommet du glacier un par un. Mais la température a un peu augmenté, oscillant entre -6 et -12 degrés.

17 novembre : Le point sur l'équipe Land Rover, Punta Arenas
A la différence des autres jours, nous devons veiller à ne pas trop nous éloigner de l'hôtel au cas où le vent tomberait et où nous pourrions nous envoler vers le Sud. Nous en avons donc été réduits à nous distraire dans le jardin de l'Hostel Fitzroy. J'ai décidé de me sacrifier et Conor a taillé dans mes cheveux pendant près de trois heures pour passer le temps. Le résultat est pour le moins inattendu ! Pendant ce temps, Steve Cotton s'est fait bronzer la calvitie en écoutant le premier concerto pour violons de Bruch. L'excitation nous a gagné à partir de 16 heures environ, lorsque le vent est tombé à 20 nœuds et que nous avons été tenus informés de l'évolution du temps toutes les 60 minutes jusqu'à 19 heures. Pas de chance : pas de vol ! Notre prochain rendez-vous est fixé à 5 heures demain matin. J'espère que nous partirons enfin !

17 novembre : Le point sur l'équipe Ski (rédigé par Robyn)
Situation actuelle : Sud 85 degrés 22,534 minutes / Ouest 163 degrés 07,560 minutes / Distance parcourue : 6,1 miles nautiques 

Patrick m'a informé que le temps est dégagé et superbe, mais la progression demeure relativement difficile en raison de la profondeur de la neige. Ils ont dût procéder par relais, c'est-à-dire laisser un ou plusieurs traîneaux en arrière, tout en faisant franchir aux autres traîneaux le terrain difficile. Ils ont installé leur campement dans un endroit particulièrement idyllique, offrant une vue parfaite sur leur destination – l'Axel Heiberg – qu'ils commenceront à escalader demain.

16 novembre : Le point sur l'équipe Land Rover, Punta Arenas
Nous sommes toujours à Punta Arenas. Nous commençons vraiment à nous impatienter à présent et nous nous échangeons nos connaissances et notre expérience, dans l'espoir que cela facilitera notre voyage vers le Sud… pour autant que nous l'entamions un jour. Steve Cotton et votre serviteur ont consacré la journée à l'observation de la faune chilienne : manchots royaux, rares dauphins chiliens, gros volatiles sud-américains ressemblant à des autruches et appelés nandous, mouffettes et plus de vingt espèces d'oiseaux différentes. Conor a consacré un temps précieux à aider l'Australian Ice Maiden Team à charger de nouveaux airs de musique dans sa collection iPod. Steve Jones, guide jusqu'au bout des ongles, a apporté d'importants changements à notre calendrier, en raison de la semaine d'attente à Punta Arenas. Aujourd'hui, nous sommes restés campés près du téléphone, dans l'attente de savoir si le temps s'améliore à Patriot Hills, mais le vent demeure trop fort pour un atterrissage en toute sécurité sur la piste de glace d'un joli bleu métallique. Nous attendons donc. 

Nous avons reçu un appel par satellite de Martin Hartley, le photographe de notre expédition, qui est revenu sain et sauf à Patriot Hills après une aventure au Ross Ice Shelf avec l'équipe Ski. Il a pris des photos fantastiques du départ de l'équipe Ski, qu'il enverra dès que possible. 

16 novembre : Le point sur l'équipe Ski, glacier Axel Heiberg (rédigé par Robyn)
Situation : Sud 85 degrés 16,58 minutes / Ouest 162 degrés 52,0 minutes / Distance parcourue : 4,9 miles nautiques (Un mile nautique correspond à un soixantième de degré (une minute) de latitude et est légèrement plus long qu'un mile terrestre anglo-saxon. En gros, un mile nautique égale environ 1,15 mile terrestre soit 1.850 mètres. Sept miles nautiques égalent dont huit miles terrestres ou 14,8 kilomètres.
Patrick m'informe : « Les traîneaux sont très lourds, la neige est épaisse et la progression est difficile. » Il explique : « La recherche de l'accès au glacier Axel Heiberg s'avère intéressante. Nous éprouvons également tous des difficultés à nous adapter au nouveau fuseau horaire, qui correspond grosso modo à l'heure en Nouvelle-Zélande, mais se modifiera encore à l'approche du Pôle. » 

Comme je suis sa petite amie et que je le connais bien, je détecte un enthousiasme las sous-jacent dans sa voix… Ils ont encore beaucoup de chemin à parcourir et cela ne va pas être particulièrement facile ! J'espère me tromper quant à sa lassitude…

5 novembre : Le point sur l'équipe Ski, glacier Axel Heiberg, rédigé par Robyn, Punta Arenas
Hier soir, l'appel régulier de Patrick s'est avéré le plus excitant depuis notre arrivée : il m'a signalé qu'ils étaient en train de charger le Twin Otter et qu'ils faisaient le plein de carburant, après avoir reçu le feu vert pour le vol jusqu'à l'Axel Heiberg. Afin de se prémunir contre toute dégradation éventuelle des conditions météo, ils ont dû modifier le lieu de l'escale pour faire le plein et opter pour Thiels Mountains . 

A 9h30, heure de Punta Arenas [soit 12h30, heure de Londres], j'ai reçu un appel enthousiaste de Patrick m'annonçant qu'ils étaient arrivés à 4 heures du matin au pied de l'Axel Heiberg : l'objet de leur quête depuis des mois se dresse désormais devant eux ! Patrick m'a déclaré : « Nos rêves les plus fous sont devenus réalité, depuis que nous nous trouvons à la base du glacier et que notre objectif se trouve au loin, devant nous ! » Ils étaient tellement excités qu'ils ont décidé de mettre leurs skis dès leur arrivée et d'essayer d'atteindre le sommet d'une montagne proche. Il s'agissait du mont Betty, que Ronald Amundsen en personne avait été le dernier à escalader. Arrivés tout en haut, ils ont trouvé un petit cairn ( un monticule édifié par des alpinistes pour marquer leur passage), auquel ils ont ajouté quelques pierres.
L'équipe Ski s'octroie actuellement deux ou trois heures de sommeil avant d'entamer la première étape longue de dix miles de son voyage épique.

15 novembre : Le point sur l'équipe Land Rover, Punta Arenas
Nous sommes toujours assis sur notre banc à Punta Arenas. Nous espérons un changement de temps, dans l'attente de l'appel de midi [15 heures à Londres]. Si nous obtenons le feu vert, nous devrons lever le camp dans la demi-heure qui suit. Steve Cotton et votre serviteur ont décidé de prendre des risques et de partir visiter le sanctuaire des manchots tout proche. Si l'appel arrive, nous nous ruerons vers la base. Nous avons eu un « braai » [barbecue] la veille au soir, avec tous les autres clients de l'hôtel et avons fort apprécié ce repas pris en commun.