THE GREAT ANTARCTIC CROSSING
Ramón Larramendi, Juanma Viu et Ignacio Oficialdegui
13 janvier 2006
Après quelques dernières frayeurs le jour où ils ont perdu un baggage contenant des instruments de navigation et l'avoir retrouvé par miracle en faisant demi tour sur quelques kilomètres, les trois Espagnols
Larramendi, Viu et Oficialdegui sont arrivés sans encombre au point de rencontre avec l'hélicoptère russe sur le plateau polaire à 70°S et 80° E le 13 janvier.
Ils se trouvent maintenant à bord du navire de recherche russe le "Akademik Federov" en attente du voyage qui va les ramener en Australie d'abord et en Espagne ensuite.
Ils ont parcouru en tout 4500 km en 63 jours de navigation à bord de leur traîneau catamaran. Voir en détail leur catamaran.
4 janvier 2006
On sent que le moral est plutôt dans les talons des trois Espagnols, cela depuis qu'ils ont dû changer de cap et abandonner l'idée de terminer leur aventure à Terrra Nova Bay (refus des Italiens, voir le communiqué du 1er janvier). En plus, le terrain et à nouveau très chaotique (énormes sastrugis en route) et le vent presque absent. Jugez plutôt : ces quatre derniers jours, ils n'ont fait que 60 km le 1er janvier, 102 km le lendemain et 34 km seulement le 3 janvier !
1 janvier 2006
Coup de théâtre pour l'expédition du trio espagnol. Se reposant à la station russe de Vostok où ils sont arrivés le 22 décembre, ils ont reçu l'information selon laquelle les Italiens leur refusaient l'aide qu'ils avaient demandé pour venir les chercher sur le plateau polaire aux environs de la station de recherche Terra Nova Bay. Pourtant, selon les information reçues ce jour de leur QG à Madrid, ils l'avaient bel et bien reçue cette permission avant de partir, mais au moment de demander la confirmation par les papiers officiels, la réponse des Italiens se changea, paraît-il, en un non catégorique.
Teriblement déçus,
Larramendi et ses deux compagnons ont donc dû changer de plan et demander aux Russes si ces derniers accepteraient, eux, de venir les prendre avec un petit avion sur le plateau polaire. Leur réponse fut affirmative et l'expédition a donc changé de cap, se dirigeant maintenant vers la base russe de Myrni qu'ils devraient atteindre dans une ou deux semaines.
Rappelons que si les Espagnols ont besoin d'un avion pour venir les chercher sur le plateau polaire, c'est en raison de la nature de leur traîneau-catamaran qui ne peut négocier les pentes des chaines de montagnes qui entourent le 6e Continent.
22 décembre 2005
Ces derniers jours, les trois Espagnols foncent à toute vitesse sur le plateau Antarctique. Ils semblent être sortis des mauvaises surfaces où il ne pouvait pas laisser libre cours à la technologie deleur traîneau catamaran. Nous avons vu précédemment que le 17 décembre, ils avaient battu le record de distance en un jour avec 311 km au compteur. Deux jours plus tard, ils accomplissaient 213 km en environ douze heures de kite ; le lendemain, le 20 décembre, ils faisaient 181 km dans le même temps. Personne n'est jamais allé aussi vite. Ils volent presque...
C'est ainsi qu'ils ont pu atteindre la station scientifique de Vostok où sont basés dix Russes qui étudient le célèbre lac de Vostok, situé à 3 km en dessous de la surface du plateau Antarctique et couvrant une superficie d'environ
10 000km². Les russes ont atteint ce lac en effectuant des forages dans les glaces et c'est ainsi qu'ils ont pu extraire des carottes dont l'âge remonte à plus de 500 000 ans !
18 décembre 2005
Depuis qu'ils ont quitté le pole d'Inaccessibilité, les trois Espagnols
Larramendi, Viu et Oficialdegui ont le moral au zénith. Certes, ils ont connu encore des surfaces difficiles et ont rencontré des sastruggis de plus de 1.5m de haut et le traîneau a encore connu quelques problèmes de casse. Mais ce qui les réconfortent, c'est qu'ils avancent bien.
Le 14 décembre, 33e jour de leur épopée, ils avaient déjà parcouru 1800km. Mais la grande surprise arriva quelques jours plus tard. Le 17 décembre en effet, le terrain s'est aplani comme par miracle et ils ont pu, pour la première fois depuis qu'ils se sont mis en route, naviguer 24 heures durant. La façon dont a été construit leur catamaran permet en effet d'avoir une partie de l'équipage qui se repose pendant que l'autre (ou les deux autres) conduit l'engin.
Résultat : le 17 décembre, ils ont parcouru, en 24 heures donc, la fabuleuse distance de 311 km ! Battant ainsi le record établi par nos compatriotes, Alain Hubert et Dixie Dansercoer lors de leur expédition transantarctique de 1997-98.
13 décembre 2005
Les Espagnols connaissent ces derniers jours moins de problèmes avec leur traîneau – catamaran. Mais, depuis qu'ils ont atteint l'altitude de 3400 mètres, le terrain est devenu plus plat et les sastruggis moins nombreux. Ce qui fait qu'ils abattent des distances incroyables ! Comme en ce jour du 9 décembre, au cours duquel ils ont parcouru 142 km en neuf heures de boulot, ayant déjà couvert 73km deux jours plus tôt.
Tout cela fait qu'ils ont pu atteindre, dimanche 11 décembre dernier, le célèbre pôle d'Inaccessibilité, un des endroits les plus reculés et les plus inhospitaliers de la Terre où seulement deux expéditions – scientifiques elles, l'une soviétique dans les années 60 et l'autre, américaine, quelques années plus tard – se sont rendues. Cette dernière avait entre autre comme mission de cartographier le 6 e Continent. Un chercheur belge de l'université libre de Bruxelles (Ulb) Belge du nom de Edgard Picciotto les accompagnait.
Le moral est au zénith et les réparations faites au catamaran semblent tenir le coup… Ils se trouvent maintenant à quelques 3 650m d'altitude.
5 décembre 2005 / 82°03' S / 33°39' E
Larramendi qualifie le terrain qu'ils doivent négocier ces jours-ci du plus horrible de toute l'expédition. Des sastrugis de plus de un mètre de haut de telle sorte que parfois le traîneau-catamaran se retrouvé planté dans un bloc de neige aussi dire que du béton. Parfois, il se retrouve en équilibre instable sur une de ces vagues de glace. Parfois, il s'enfonce à mi hauteur dans une crevasse ! Et la casse continue. Des attaches, des liens sous le traîneau...
ils ont pu avancer de 93 km avant hier et de 67 km hier.
2 décembre 2005 / 81°25' S / 23°01' E
Une autre belle distance : 87 km de couverts le 30 novembre. 1er décembre, jour de repos sous la tente. Les températures se radoucissent quelque peu : -30°C au lieu de -48°C!
30 novembre 2005 / Pas de position
95 km le 25 nov, 108 km le 26 et 96 km le 27... Ils semblent que les choses s'améliorent pour Larramendi Viu et Oficialdegui. Non seulement ils connaissent moins de casse ces derniers jours mais aussi connaissent de meilleurs conditions de progression grâce à une plus faible hauteur des sastruggis. Les trois hommes se sont également rendu compte le 25 novembre qu'en mettant plus de distance entre leurs voiles et le traîneau, c'est-à-dire en rallongeant les filins qui les tirent, ils avancent plus confortablement et plus vite. Avant; 150m les séparaient des voiles ; désormais ces dernières se trouvent à 300 m du catamaran. C'est-à-dire que lorsqu'ils progressaient à 3km/h avant, ils avancent maintenant à 15 km/h. Ce qui signifie qu'ils ont pu en arriver à accomplir une distance quotidienne moyenne de 100km/h, ce qui était prévu sur leur tableau de statistiques initial.
D'ailleurs le 27 novembre, c'est-à-dire au 15e jour de voyage (si nos calculs sont bons car eux ne publient pas ces données), ils ont déjà couvert 1000 km.
23 novembre 2005 / 77°41 S / 7°48' E
Depuis le 12 novembre, jour de leur départ du plateau, le trio d'Espagnols a déjà parcouru plus de 600 km. Le 20, ils ont été obligés de s'arrêter afin d'effectuer les réparations nécessaires aux pièces de teflon du traîneau qui cassent les unes après les autres. Le 23, ils ont progressé de plus de 100 km et ont atteint le point 77°41 S / 7°48' E.
19 novembre 2005 / 76°04' S / 4° 21' E
Chaque jour apporte son lot de petites pannes, heureusement toutes encore réparables à cette période de l'aventure. Mais
les travaux prennent du temps, tout comme cela prend du temps de passer d'une taille de voile à une autre - envrion une heure. Ils se trouvent maintenant à 1 350 km du pôle d'inacessibilité. Distance parcourue les 18 et 19 : 143 km - dont 58 km en 6 heures le 19.
17 novembre 2005 / 74°54' S / 3°59' E
Il semble que le vent va s'avérer être dans cette expédition extrême, à la fois le meilleur allié des trois hommes et leur pire ennemi. En effet : le 15 novembre, un vent soufflant à environ 50 km/h lkeur a permis de couvrir 86 km en un jour et le jour suivant, le même vent ayant la même force a provoqué la rupture d'une des traverses du traîneau ! Nouvelles réparations. Nouveau départ : les trois hommes volent presque au-dessus de la glace, couvrant une moyenne entre 20 et 40 km à l'heure. "C'est curieux, écrit Larramendi dans son site, que, une fois à 40 mètrres du sol, la vitesse du vent augmente de façon significative - de 50 km/h, il doit sans doute passer à 60 km/h, sinon plus..."
12 novembre 2005 / 73° 21'11" S / 04°16'35"E
Les informations en provenance de l'expédition du trio espagnol Larramendi, Viu et Oficialdegui sont plus que partielles et incomplètes – le nouveau site n'est en effet ouvert que depuis une petite semaine. On sait cependant que quelques jours après leur atterrissage à la base russe de novo…, le 10novembre, l'équipage a été airlifté jusque sur le plateau, passant ainsi les difficultés de la chaine de montagnes Sor Rondane et de l'ascension sur la palteau. Il semble en tout cas qu'ils soient finalement partis le 12 novembre et que cette même première journée, ils aient pu couvrir, en 11 heures de progression, 86 km avec leur traineau catamaran et leur voile de 60m² !
Le lendemain une fixation importante du traîneau se cassait mais la réparation a pu être faite dans les meilleurs délais. Cela dit, les Espagnols ont froid ; -46°C sur le plateau plus le windchill ! Mais, so far so good, tout va bien à bord de leur incroyable engin.