Les Expéditions polaires Arctiques / Saison printemps 2005 

 

Pole Track 2005 (Marc Cornelissen, Doug Stoup & Petter Nyquist)

 

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Lundi 4 avril
En raison de graves difficultés entre Cerpolex et les autorités russes la semaine dernière, le TO français a décidé l'évacuation des expéditions, « faute de pouvoir assurer leur sécurité ». Voici ce que site de Pole Track écrivait après cet abandon forcé :

1er mars : Le vol de ravitaillement a inopinément cédé la place à un vol d'évacuation. Pole Track et les deux autres expéditions ont dû regagner la terre, apparemment à cause d'un litige entre opérateurs logistiques qui ne permettait plus de garantir la sécurité des explorateurs. L'évacuation était devenue la seule option.
En ce dernier jour, Marc est néanmoins parvenu à disposer sur la banquise une des trois stations météo. Entre-temps, nous en avons eu la confirmation : la station transmet correctement ses données via la liaison satellite. L'équipe va étudier d'autres possibilités pour déployer les deux autres stations météo.
4 mars : Après une expédition d'une brièveté inattendue, Marc, Doug et Petter se trouvent à Krasnoïarsk, en route pour les Pays-Bas. L'équipe doit partir demain pour Moscou, en espérant trouver une correspondance pour Amsterdam le même jour. 
Malgré l'issue imprévue de l'expédition, le moral de l'équipe reste bon. « Toute expédition, déclare Marc, a ses revers, et celui-ci en est un. » Il continue de chercher des alternatives pour réaliser le but de l'expédition : contribuer à la recherche sur les changements climatiques.

Mardi 29 mars
83e degré franchi le 25 mars. Excellente météo depuis deux jours mais températures en baisse. Meilleur terrain également, moral au beua fixe. 17 km de progression le 27 mars.

Vendredi 25 mars
A l'instar des autres expéditions de cette saison, Pole Track connaît des difficultés pour traverser les chenaux d'eaux libres qui zigzaguent sur son parcours. Les hommes doivent en négocier plus d'une dizaine par jour, ce qui ralentit la cadence naturellement. Il n'empêche, ils ont pu afficher à leur tableau de route un impressionnant 21 km le jeudi 24 mars, tandis que, la veille, ils progressaient de 13,5 km.
Les genoux, les chevilles et les talons de Marc Cornelissen (qui l'ont pas mal fait souffrir jusqu'ici) tiennent le coup mais sont encore assez fragiles. Bon moral.
La distance restante jusqu'au pôle : 819 km.

Dimanche 20 mars
Malgré des difficultés de progression - une dérive négative de la banquise, les zones de fortes compressions et des régulières périodes de white out - l'équipe de Pole Track ne progresse pas trop mal : 10 km mardi dernier, 10 km vendredi et 15,6 km samedi dernier, ce qui amène les hommes à 903 km du pôle Nord !
Les températures, assez basses au début de l'aventure ( -37,5°C avec facteur vent mercredi dernier et -34,5°C, aussi avec facteur vent mardi 15 mars), se sont radoucies depuis quelques jours : il ne faisait plus que -22.3°C samedi et -19°C jeudi.

Mercredi 16 mars
Aujourd'hui, l'équipe Pole Track a couvert entre 9,6 et 10 km, par une température de -34,5°C et un vent d'environ 1,5 noud. Marc, Doug et Petter ont souvent les extrémités engourdies et doivent bouger pour activer la circulation sanguine.
Le froid extrême n'est pas la seule difficulté : le terrain a changé du tout au tout. Au début, l'équipe évoluait sur une glace mince et fraîche, avec des arêtes tranchantes. La glace d'aujourd'hui est plus ancienne, épaisse, arrondie, avec moins d'algues en surface. Ses irrégularités permettent à la neige de s'accumuler en certains endroits, entravant la progression des traîneaux. Les mesures de l'équipe révèlent aussi une couverture neigeuse beaucoup plus abondante. Bref, il faut TRIMER pour avancer.
Chaque jour, après environ 6 heures de progression, l'équipe plante la tente pour la nuit. Ensuite, Marc, Petter et Doug sortent pour prendre les mesures de la neige. Chaque tâche est assumée à tour de rôle pour éviter que les doigts gèlent. Pendant que l'un mesure et dicte les chiffres à l'autre, le troisième guette un éventuel ours polaire.
Les aspects scientifiques de l'expédition

Dimanche 13 mars
Après de nombreux retards, l'expédition Pole Track a finalement mis le pied sur la banquise arctique aujourd'hui. L'hélicoptère les a laissés aux alentours de 81° nord, à 24h00, heure de Khatanga. La glace et la météo semblent bonnes. La température actuelle est de -27°C. Le premier jour, l'expédition a franchi une distance respectable de 9,4 kilomètres. Samedi dernier, l'équipe, emmenée par Marc Cornelissen (Pays-Bas), était arrêtée sans mobile apparent par les gardes-frontière de Khatanga. Le retard dépassait déjà une semaine, alors que les autorités avaient délivré toutes les autorisations requises. La même chose est arrivée jeudi matin, mais cette fois, l'aide des ambassadeurs néerlandais et norvégien à Moscou a permis d'aplanir très vite la difficulté, et l'équipe a finalement pu poursuivre vers le nord vendredi matin.
A partir de leur position actuelle, Doug, Petter et Marc vont entamer un voyage à ski de deux mois vers le Pôle Nord géographique. En chemin, ils mesureront la couverture de neige et de glace. Ils déploieront trois stations météo miniatures pour rassembler des données sur le climat polaire.
Cet après-midi (heure néerlandaise), le camp de base Pole Track a appris que son équipe et les deux autres expéditions avaient atteint Golomnyany, près de Sredney. Marc, Doug et Petter n'ont pas encore appelé pour confirmer leur position, mais ils sont censés passer la nuit à la station météo de Golomnyany.

L'entreprise logistique nous a aussi signalé que les équipes seront emmenées sur la glace demain matin.

Jeudi 10 mars
Hier, un fax des autorités de Mourmansk autorise le départ. Ce matin, contre-ordre de la part des gardes-frontières pendant les préparatifs.
Initialement, l'équipe Pole Track devait être sur la glace le 23 février pour entamer ses 1.000 km de périple à ski dans le cadre de la recherche sur le réchauffement planétaire. Le calendrier prévoyait une semaine de marge pour les retards, mais cette réserve est aujourd'hui dépassée. Toutes les options sont envisagées pour permettre à l'équipe d'accomplir sa mission, qui est soutenue par plusieurs organisations internationales telles que le World Wildlife Fund (WWF). Le même retard affecte aussi les deux autres expéditions qui voyagent avec l'équipe Pole Track.

Les trois hommes à l'entraînement
Courstesy : Jonneke van Eijsden/Beluga Adventures

Mercredi 9 mars 2005
Le 7 mars, le fournisseur logistique de Pole Track a publié un communiqué officiel sur la cause des retards. Une entreprise moscovite concurrente tentait activement d'entraver les opérations en profitant de son réseau de contacts avec les autorités russes. Malgré toutes les autorisations nécessaires, Pole Track et deux autres expéditions ont été arrêtées samedi dernier à l'aéroport de Khatanga par le contingent frontalier. Sans la moindre explication officielle, un coup de fil du poste militaire de Mourmansk annulait le plan de vol approuvé. Ce plan comportait des escales dans les zones militaires du Cap Chelyuskin et de Sredny pour refaire le plein avant de gagner le Cap Arktichesky, point de départ de l'expédition. Le dimanche matin, 6 mars, la sécurité militaire a atteint un niveau sans précédent : quatre gardes armés bloquaient l'aéroport au cas où l'expédition s'aviserait de partir sans autorisation écrite.
Marc Cornelissen, chef de l'expédition Pole Track, déclare : « Chaque expédition doit s'adapter à la situation. Nous devons faire preuve de souplesse et ajuster au besoin nos plans pour pouvoir atteindre les principaux objectifs de Pole Track sans compromettre la sécurité. Nous sommes venus ici pour attirer l'attention sur la beauté du paysage arctique et sur les changements que le réchauffement général risque de causer dans cet écosystème sans équivalent. Nous avons peine à croire que certains tentent de nous en empêcher alors que tant d'organisations et institutions internationales nous soutiennent. »

Lundi 7 mars 2005
Après avoir passé la douane avec tous les documents requis samedi matin, l'expédition a encore été retardée pour des raisons mystérieuses. L'équipe était en train d'embarquer dans l'hélicoptère prêt à décoller, quand un fonctionnaire est accouru sur le tarmac pour tout arrêter. Une fois de plus, aucune explication. Les deux autres expéditions partageant l'hélicoptère ne pouvaient pas partir. Ce n'est là que le dernier d'une série d'incidents bizarres. Inutile de décrire les frustrations qui en résultent. Khatanga étant fermé aujourd'hui et demain pour cause de fête, l'hélicoptère ne pourra partir avant mercredi.