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La fonte des glaces La fonte des glaces de l'Antarctique est un thème de discussion qui, périodiquement, revient à la une de l'actualité. Nous parlons ici des glaces de la calotte glaciaire, pas des glaces marines qui, lorsqu'elles fondent, n'entraînent pas de variation du niveau des mers (principe d'Archimède).
Il faut dire que le réchauffement progressif du climat dont tout le monde parle aujourd'hui n'est pas de nature à rassurer les craintes de ceux qui imaginent déjà le continent de glace en train de fondre et les océans envahir les zones les plus basses de la Terre et noyer quelques unes des plus grandes métropoles du monde: Londres, Hambourg, New York, Anvers, Amsterdam. Cette vision alarmiste des choses n'a jamais été partagée par les scientifiques. Que disent les rapports ? Ils ont expliqué d'abord que le premier effet visible d'un réchauffement, même minime, de l'atmosphère serait une augmentation sensible de la teneur en vapeur d'eau de celle-ci et peut-être des précipitations globales. Ce qui entraînerait ipso facto un enneigement plus important des inlandsis antarctiques et donc, au lieu d'une fonte, un épaississement de ceux-ci. Ils ont estimé ensuite, en analysant les données publiées à la fois par la climatologie, l'hydrographie et la glaciologie au cours de ce siècle, que, si le niveau des mers a effectivement monté pendant cette période (pour une valeur en centimètres comprise entre 10 et 25), rien n'indique que ce soit à cause de la fonte des inlandsis antarctique et groenlandais. Dans le dernier rapport de l'IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change, 1995), un tableau de comparaison (1) montre que, si les prévisions scientifiques indiquent effectivement un rehaussement moyen du niveau des mers d'ici à l'an 2100 de 60 centimètres environ (entre 26 et 80 cm selon les études), les contributions se répartissent comme suit (en prenant comme hypothèse de départ 66 centimètres d'élévation) :
A quoi est attribué ce rôle négatif ? Au fait qu'aucune méthode efficace n'existe à ce jour qui permette de calculer ce que les glaciologues appellent le bilan de masse du continent. Cela veut dire qu'en l'état actuel de la recherche, carottages profonds compris, on ne peut affirmer que l'apport des précipitations neigeuses contrebalancent ou non la fonte d'une partie des glaciers. Ce que le rapport mentionne toutefois -et ceci va dans le sens des alarmistes- c'est une certaine instabilité de l'inlandsis occidental ; le mouvement des glaciers serait plus rapide là qu'ailleurs, les plates-formes de glaces flottantes sont pour la plupart ancrées sur des îlots, la zone de contact entre les glaces et la surface terrestre (le bedrock) serait plus humide et l'écoulement des glaciers dans la mer de Ross se ferait de manière plus continue. Cette vision des choses n'est cependant pas partagée par tous et une polémique oppose ceux qui prétendent que cette instabilité pourrait, en cas de réchauffement sensible du climat, s'accentuer encore et finir par provoquer le fractionnement global de l'inlandsis occidental et ceux qui s'appuient sur d'autres chiffres (comme la croissance de certains glaciers par exemple) pour dire que, jamais, la calotte occidentale ne se disloquera pour s'en aller fondre dans les eaux et rehausser le niveau de l'océan. Que ceux qui craignent le pire se rassurent ; la fonte des glaces antarctiques et la disparition de villes comme Tokyo ou New York sont des événements qu'il faut cataloguer dans la série des scénarios catastrophes improbables.
(1) IPCC : Intergovernmental Panel on Climatic Change, 1995, p 381
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