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La modélisation : afin de mieux comprendre la dynamique de la banquise Modéliser pour mieux comprendre. Il faut donc mettre tout en oeuvre pour mieux comprendre les secrets des glaces marines australes. Au nombre des méthodes utilisées pour pallier au manque d'observations sur le terrain, la modélisation de la glace.
Cette méthode est pratiquée, entre autres, à l'Institut d'Astronomie et de Géophysique Georges Lemaître de Louvain-la-Neuve au sein de la cellule dirigée par le climatologue belge André Berger. Comme l'explique Hugues Goosse, chercheur et membre de l'équipe, "Les modèles sont des représentations de la réalité. A partir d'observations et d'études théroriques, on essaye d'isoler les mécanismes régissant le comportement de la glace, mécanismes que l'on formalise par des équations mathématiques. C'est ce qu'on appelle le modèle. Ensuite, on résout ces équations grâce aux capacités de calcul des ordinateurs en espérant que les résultats obtenus seront suffisamment proches de la réalité. Si ce n'est pas le cas, on cherche à améliorer le modèle en tenant compte de ce qu'on avait négligé jusque là et en modifiant la représentation de certains processus jusqu'à obtenir un résultat satisfaisant. " Cette démarche est, en fait, proche de la démarche scientifique classique où l'on fait des expériences en laboratoire qui permettent d'élaborer une théorie, théorie que l'on améliore en fonction des résultats de nouvelles expériences. La simulation par ordinateur fournit en quelque sorte un instrument supplémentaire dans la panoplie du scientifique. Il faut toutefois insister sur le fait que les modèles ne peuvent remplacer les observations. En effet, on a besoin de mesures de terrain pour savoir comment représenter les phénomènes physiques, pour connaître les valeur des paramètres importants comme la rigidité de la glace, le coefficient de frottement entre la glace et l'air, ainsi que pour vérifier les résultats. Une fois que l'on a obtenu un modèle satisfaisant, on peut l'utiliser pour réaliser toutes sortes de simulations sur ordinateur. Jusqu'à présent, les satellites, qui depuis le milieu des années 70 observent le continent Antarctique, n'ont pas pu donner de mesures précises de l'épaisseur de la banquise ; les radiomètres micro-ondes ou infrarouges qui l'observent à 36.000 kilomètres d'altitude peuvent déterminer le pourcentage d'eau de mer recouvert par les glaces, rien de plus. Il est toutefois admis que l'épaisseur de la banquise antarctique oscille entre 30 centimètres et plusieurs mètres, sa valeur moyenne étant de 1 mètre -contre 3 mètres dans l'océan Arctique. Elle est le résultat des conditions de sa formation, des mouvements qu'elle accomplit et des déformations inévitables qui s'en suivent.
Des phénomènes comme la stabilité relative des propriétés de la banquise ou la présence de polynies (polynie veut dire "lac" en russe), de vastes étendues d'eaux libres qui trouent, ci et là, les zones de banquise restent, eux aussi, relativement mystérieux. La polynie de la mer de Weddell - un lac de 50.000 km²- a été observée à trois reprises entre 1973 et 1976 mais n'a plus réapparu depuis. Soumise au feu des supputations scientifiques, elle n'a pas encore livré son secret.
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