Les régions polaires Antarctiques | Le 6e Continent et ses îles

2% de terres sans glace

Depuis que les observations par satellites ont donné leurs premiers résultats (fin des années 70) et que l'Antarctique est sous le feu continu des radars - ne fût-ce qu'à cause du trou d'ozone-, il n'existe pratiquement plus de zones d'ombre en ce qui concerne les contours géographiques du continent malgré que les littoraux antarctiques soient recouverts par d'épaisse langues glaciaires s'avançant jusque loin en mer.

Il n'en est pas de même, en revanche, pour l'intérieur du pays, vaste océan de glaces, où, seuls, les sommets rocheux émergent des calottes (on les appelle Nunataks) ; ils sont visibles dans la chaîne transantarctique (celle qui sépare l'Antarctique oriental de l'Antarctique occidental), dans les monts Ellsworth et dans toute une série de reliefs montagneux plus modestes qui forment une ceinture autour du continent à environ 200 kilomètres des côtes.
Avec les rares vallées où la glace ne s'accumule pas, ces émergences représentent à peine 2% de la surface du continent. Le trait du relief le plus caractéristique du continent reste toutefois lié au fait que la majorité de ses terres se trouvent cachées sous une épaisseur moyenne de 2.300 mètres de glace. Ce qui donne au sol du plateau polaire une altitude supérieure à celle de tous les autres continents.
Le point le plus élevé des glaces est situé non loin de la terre Adélie et culmine à 4.776 mètres (le pôle Sud se trouvant, lui, à une altitude de 3.000 mètres environ) ; le poids des calottes glaciaires est tel qu'en certains endroits, le socle rocheux s'enfonce dans la croûte terrestre jusqu'à 2.500 mètres au-dessous du niveau de la mer.

Si les calottes fondaient, l'Antarctique se surélèverait de plusieurs centaines de mètres (ce phénomène s'appelle la remontée isostatique), exactement comme un bateau que l'on décharge.
Ce calcul se base, par analogie, sur le fait que, depuis la fin de la dernière glaciation (-20.000 ans), la Scandinavie remonte d'un mètre par siècle. Ce sont ces observations qui, couplées aux études géologiques décrites plus haut et à la tectonique des plaques, ont conduit à scinder l'Antarctique en deux ; la partie orientale, massive et continue, et la partie occidentale probablement de formation plus récente (200-150 millions d'années contre les 3 milliards d'années de sa voisine), située à l'ouest de la chaîne transantarctique, de superficie plus réduite et composée d'une série d'archipels que la glace soude les uns aux autres.
Ce sont ces archipels sous-glaciaires qui ont donné naissance à la péninsule Antarctique, considérée souvent comme la troisième partie du continent.