POLAR CHALLENGE 2004
Westnottinghamshire College

17 décembre 2004 / Liés par l'honneur
Voici notre dernier message avant notre départ pour la maison, toutes les tâches de l'expédition dans ce pays étant achevées. Il s'attache exclusivement à l'équipe Polar Challenge, sans qui les objectifs n'auraient jamais été atteints.

Le succès d'une expédition dépend des décisions de son chef. Les principes de leadership qui m'ont été enseignés au RAF College Cranwell m'ont été utiles ici comme dans toutes mes expéditions.
Déléguez le travail et laisser des responsabilités aux hommes pour qu'ils contribuent à la réussite de l'équipe. Acceptez les conseils et prenez toutes les options en compte avant de décider ; ensuite, tenez-vous à la décision. Une mauvaise décision vaut mieux que l'indécision. L'hésitation signe la fin de l'autorité. Persistez, ou l'équipe perdra confiance. N'exprimez pas de doutes, soyez totalement confiant, même si ce n'est pas votre sentiment.
Cela dit, il faut aussi une équipe qui suive. C'était le cas du Polar Challenge.
Nous avons travaillé en groupe depuis juin de cette année, beaucoup plus longtemps pour certains d'entre nous. C'est pourquoi chacun a pu jouer un rôle vital dans l'expédition.

L'étudiant qu'était Carl est devenu un jeune homme capable de prendre seul des décisions importantes dans un pays étranger. Armé d'un simple téléphone satellite, il a assuré la liaison avec les médias nationaux et les organisations commerciales. Il a assumé seul la responsabilité de photographe et caméraman de l'expédition. Tout cela à moins 30° !

Robert a tiré parti de ses talents de communicateur, parlant avec des personnes de toutes nationalités au Chili, en Antarctique et en Norvège. Il a mérité l'estime de ses interlocuteurs. Il les a gagnés à la cause de l'expédition et de l'équipe. Ce genre de relations peut être primordial en cas de problème. C'est aussi le moyen de laisser durablement une bonne impression.

Sans Gary, nos problèmes de langue auraient été « difficiles ». Avoir un membre de l'équipe qui parlait couramment la langue, c'était un atout inestimable. Mais Gary a su aussi faire preuve de soutien et de confiance, tout au long de l'expédition comme de sa préparation.
Toutes les équipes ont leurs points forts et leurs points faibles. Mais nos forces collectives compensaient largement nos faiblesses individuelles. Laissez toujours les hommes exploiter librement leurs forces, en les guidant de loin. Vous pouvez même leur permettre d'utiliser leurs faiblesses le cas échéant. La tendance à la marginalité, à l'indépendance, en fait partie : sous surveillance stricte, elle peut faire des miracles, réaliser des rêves. Moyennant un leadership audacieux, les résultats peuvent dépasser les risques si l'on a le courage de laisser les gens voler seuls, au mieux de leurs capacités. Si la situation le permet. Dans les autres cas, par exemple face au changement constant de la météo dans la région polaire, il faut recourir à un style de leadership plus directif.

Shackleton, peut-être le plus grand de tous les explorateurs polaires, a spécifiquement choisi de partir avec des personnes douées d'une grande force de caractère, mais capables de ne pas saper son autorité dans les moments de crise. C'est un peu comme cela que notre équipe a fonctionné. Ses trois membres avaient chacune leurs qualités uniques, notamment la confiance et la motivation ; il leur en fallait pour faire face aux conditions de ces régions extrêmes, où la survie dépend à la fois de la compétence individuelle et de l'esprit d'équipe. Mais tous réagissaient aussi bien à la liberté qu'à l'autorité, sans questions ni hésitations.
Tout le Polar Challenge est la preuve de la vision, de l'audace et de l'ambition du West Notts College – avec son directeur, son conseil d'administration et ses cadres – mais aussi de l'équipe elle-même. Car ils sont allés jusqu'au bout. Non contents de porter la réputation de leur collège jusque dans les glaces antarctiques, ils ont aussi été les porte-parole de toutes les expéditions de jeunes et d'étudiants dans le pays.
Ils l'on fait comme il fallait. Le collège aussi a fait ce qu'il fallait.
Ce fut un honneur pour moi d'accompagner ces hommes, un privilège extraordinaire de fouler un endroit du globe que peu ont atteint. Ensemble, nous avons appliqué notre devise personnelle : « Force et honneur ». Pour voir ensemble ce que nos héros ont vu. Les premiers et les derniers. Nous sommes tous liés par l'honneur.
Steve / myk

16 décembre 2004 / Derniers obstacles
Ceci est notre avant-dernier message avant d'entamer le retour.
Aujourd'hui, nous avons communiqué avec le Professeur Lloyd Peck, du British Antarctic Survey, tandis qu'il donnait sa première conférence de Noël à la Royal Institution. Nous lui avons envoyé quelques images qu'il a montrées en direct à son public : l'équipe au Pôle, la marche finale et le camp Terra Nova sur le plateau.

Nous avons passé l'après-midi à recharger les traîneaux. Comme au départ, c'est la chose la plus difficile que nous ayons eu à faire. Le problème sera réglé demain. Carl est formidable dans son travail de liaison avec le collège et le département marketing. Quant à l'espagnol de Gary, il nous est extrêmement précieux aujourd'hui.

Rendez-vous régulièrement sur le site web et continuez à envoyer des messages : l'équipe commence à avoir le mal du pays et est impatiente de rentrer. Un grand bonjour à Peter Wheeldon, notre soutien de toujours. L'image illustre la cérémonie du Pôle. Carl et moi avons creusé le trou, qu'il faut refaire de temps à autre. Nous avons aussi fait le tour du monde...
Steve / myk

15 décembre 2004 / Retour au Détroit de Magellan
Arrivés à Punta hier soir, nous avons pris une douche avant le dîner. Il y avait tout un groupe de personnes revenant de l'Antarctique. Un certain Andy a invité tout le monde. Merci, Andy ! C'est seulement le matin, en voyant le site web et en téléphonant à la maison, que nous avons réalisé le soutien et l'attention dont nous bénéficiions. Etonnant. Une leçon d'humilité. Grand merci à tous ceux qui ont contacté le site. A notre retour, nous organiserons une présentation officielle du Polar Challenge pour tout raconter. Ce sera probablement au début de l'année. Il faut aussi que je cite encore une fois les gens formidables de l'ALE, qui concrétisent les rêves dans les pires conditions que l'on puisse trouver sur Terre. Professionnels jusqu'au bout des ongles, et pragmatiques en même temps. La journée a été chaotique : nous avons trié et séché tout le matériel, en prévision du retour.

Demain, nous établirons une liaison avec Channel 4 pour les Christmas Lectures de la Royal Institution et du Professeur Lloyd Peck. Nous ne réalisons pas encore tout à fait. Je dois me répéter « Nous avons marché jusqu'au Pôle Sud. » Les autres font de même. Di, le jour ou je suis entré dans ton bureau en demandant si nous pouvions faire un voyage différent semble si loin déjà.

Rob Benton, jette un coup d'œil à la photo ci-joint. Pas beaucoup de contours, pas vrai ? Ce soir, nous sortons pour un repas tranquille au restaurant préféré de Fiona. Nous lèverons notre verre à tous ceux qui sont restés à la maison, pour leur témoigner notre gratitude.
Steve / myk
Personnellement, ce fut un honneur et un privilège de diriger l'équipe. J'en suis fier. Même si nous n'avons fait que le « dernier degré », nous l'avons fait en équipe.
L'Antarctique est un continent à la fois beau et dur, un lieu intemporel où l'on vit selon son propre code. J'espère que les étudiants sortiront de cette expérience convaincus que la détermination, le respect des amis et une confiance inébranlable dans leurs propres capacités les porteront tout au long de leur vie. J'espère qu'ils repenseront régulièrement à cet endroit, le bout du monde, à ce moment inoubliable. Un endroit où les rêves se réalisent si vous avez l'audace de saisir votre chance. Le Pôle Sud.
Steve / myk

13 décembre 2004 / La douleur est provisoire, l'abandon définitif
Il nous a fallu presque dix jours de progression sur le plateau polaire, mètre par mètre. C'est sans aucun doute l'épreuve physique la plus dure que nous ayons tous traversée. 60 milles nautiques. Température moyenne : -25°, à plus de 3.000 mètres d'altitude.
Le dimanche où nous voulions gagner le Pôle, nous sommes partis à 7 heures du matin pour arriver vers 1h30 après une dure journée. D'abord, nous n'avons pas réalisé. Cela n'a d'ailleurs pas encore changé. Mais le soulagement est immense.

Carl et Robert ont été formidables, comme Gary. Après le tourbillon des dernières 24 heures, nous sommes de retour à Patriot Hills. Essayant de réaliser.
C'est peut-être risqué de l'affirmer, mais je pense que ces deux jeunes étudiants ont repoussé les limites des expéditions de jeunes, avec l'aide du Young Explorers Trust. Non pas en termes de science ou d'exploration, mais dans le contexte historique du but final de l'expédition, le Pôle. Egalement en termes d'isolement et de distance. A une époque où les voyages scolaires et activités de plein air se font rares, Carl, Robert et Gary ont prouvé que tout était possible. Il a fallu deux ans pour tout organiser et obtenir les autorisations, mais cela en valait la peine. Nous sommes payés de retour en voyant leur fierté de se tenir à l'endroit où le capitaine Scott et ses hommes ont planté leur drapeau.

Notre objectif est éducatif : encourager les jeunes de notre communauté à faire de grandes choses, à ne pas laisser les obstacles entraver leurs rêves. Si l'on vous dit que vous n'arriverez jamais à rien, ne le croyez pas. Que vous êtes un marginal ? N'écoutez pas. Croyez en vous et en votre force intérieure. Quoi que vous ayez envie de faire quand vous serez grand, faites-le. Vous êtes déjà grand ? Faites-le quand bien même.
Quel que soit votre rêve, à l'école ou dans la vie, il peut devenir réalité. Les vertus démodées – courage, honneur, force – ont conduit cette équipe au Pôle. Comme les récits de Scott et Shackleton, qu'il faut raconter encore et encore aux écoliers.

Nous n'étions pourtant que la pointe d'un iceberg de soutien et d'assistance. Di McEvoy Robinson et les responsables de West Notts, avec l'équipe de direction, en particulier Nick pour avoir remplacé John Coombs. Merci, John et Mike.
John Shaw, toute l'équipe et les élèves de Meden School, très grand merci. A votre tour maintenant !
Mike et Fiona Thornewill, merci. Ian Forsdike MBE, merci aussi. Paul Rose, Punch Wilson et Crispin Day pour leur aide. A notre parrain, Sir Ranulph Fiennes.
A tous les sponsors comme ALITE, Wilkinsons et les innombrables autres. Nous irons leur rendre visite au retour.

Aux familles de l'équipe, qui ont laissé ses membres poursuivre un rêve au bout du monde.

West Notts veut réinventer l'avenir de l'apprentissage. En montant et en menant à bien une expédition au Pôle Sud, je crois que cette mission est entrée dans les faits.
Nous avions une devise : « Aller plus loin ». Nous l'avons fait.
A tous les élèves de la Meden School, Warsop. Les fonds que vous avez collectés nous ont aidés à arriver ici. Votre directeur, John Saw, doit être votre source d'inspiration. Les 9|10, préparez-vous pour Bornéo 2006. Les sélections commencent à Pâques par un Défi Montagne.
Steve / myk

12 décembre 2004 / Le Pôle Sud
Aujourd'hui, 12 décembre 2004, 1:30 GMT, la West Nottinghamshire Polar Challenge Team est arrivée au Pôle Sud. Nous sommes tous fatigués mais heureux. Les détails suivront demain ; il nous faut le temps de réaliser. Nous avons réussi !
Steve.

11 décembre 2004 / Il ne s'agit pas du Pôle
Devinez quel livre nous avons lu. Il y a 23 mois, je promenais mon chien Otto dans les bois près de chez moi. Un jeune homme du village voisin revenait du Pôle Sud. J'ai regardé Otto. Otto m'a regardé. Nous sommes rentrés pour dresser les plans. C'est quelque chose que je voulais faire depuis plusieurs années.
J'ai acquis de l'expérience au fil du temps. Nous venions de créer un nouveau programme de formation en plein air à West Notts. Le Pôle Sud serait l'illustration parfaite pour le cours et le collège.
Ce jour-là, Otto n'a plus chassé d'écureuils.
Di, notre directrice, a accepté, sous réserve de l'accord du conseil d'administration. L'autorisation d'envisager le projet est arrivée trois mois plus tard.
Nous avons sélectionné des étudiants, commencé à rassembler des fonds (plus de £120.000 au total), organisé des entraînements en Ecosse, en Norvège et au Groenland. Chaque pièce d'équipement, chaque programme d'entraînement était sponsorisé.
Et un jour, tout arrive. Mike – « le départ est provisoire, la douleur éternelle ». Léger écart. Mais chaque seconde compte. Comme Lance Armstrong, revenu du cancer, un membre de son équipe a souffert d'une maladie potentiellement mortelle. Le Pôle Sud est un symbole. Aucun obstacle n'est insurmontable. Tel est notre message à tous les écoliers qui nous suivent. Ne cédez jamais, n'abandonnez jamais. Vos rêves se réaliseront un jour si vous avez la force d'y croire.

Position - sud 89 52 934 / ouest 096 20 091 / Durée : 7 heures. Distance : 8,11 milles nautiques / Température -20° / Sous tente 5° / Vent 5 noeuds / Nuages toute la journée, puis grand blanc ou presque. Sastrugi un peu moins fréquents. / Steve

10 décembre 2004 / The Young Explorers Trust
Que faites-vous à cet instant précis ? Mes étudiants marchent sur le continent le plus haut, le plus froid et le plus vaste de la planète. Ils prouvent que les jeunes de Grande-Bretagne ont la volonté et l'ambition de réussir. Ils sont soutenus par le Young Explorers Trust, une association britannique qui sélectionne et contrôle les expéditions organisées par des jeunes.

Un des piliers de l'ALE participe, mais Ted Grey a fait plus qu'on ne l'imagine pour animer l'esprit des expéditions de jeunes. Eh bien, ça y est, Ted : le Young Explorers Trust est en Antarctique.
Pour les jeunes, l'intérêt d'une expédition est inestimable. Elle enlève les couches superflues, permettant à chacun de se trouver. En Antarctique, sur le plateau polaire, impossible de se cacher. Dernier degré ou non, ces deux gaillards suivent les traces des grands : Scott, Amundsen, Shackleton, Fiennes, Swan, les Thornewill. Si ce n'est pas là une preuve de la valeur des Young Explorers Trust, je ne sais pas ce que c'est.

Dure journée aujourd'hui, mais ils ne se sont pas plaints. / Position - sud 89 44 982 / ouest 087 55 588 / Température -25° / Intérieur 5 degrés / Durée - 7 heures, distance = 7,9 milles nautiques / Ciel couvert toute la journée, petites averses de neige, sol ferme mais ondulé, sastrugi sans interruption. Hauteur maxi : 50 cm.
Steve

9 décembre 2004 / Le thé de cinq heures
Cet après-midi, nous avons décidé de prendre le thé dans la plus pure tradition anglaise. Avec l'armée chilienne...
Après une dure matinée en montée, Carl aperçoit un point à l'horizon. Il nous presse, car c'est la seule chose que nous ayons vue depuis une semaine.
Peut-être la Malaise en route vers Patriot, ou une équipe scientifique ? En approchant, nous voyons qu'il s'agit d'un train de Giant Snow Cats, une expédition militaro-scientifique chilienne qui se rend à Patriot Hills. Nous leur demandons où nous pouvons manger un hamburger. Ils nous invitent à prendre le thé.
Nous nous installons dans leurs quartiers de séjour, avec du thé et des biscuits. Ils ont aussi des douches, un cinéma, une cuisine et un satellite.

Après une demi-heure, il est temps de repartir, sans quoi nous risquons de retourner à Patriot avec eux.
Un grand train de lourds véhicules à chenilles laisse une trace impressionnante. Nous suivrons désormais une piste aussi large qu'une route de campagne, gagnant directement le Pôle. Elle dépasse même les antennes de radio. Mike, c'était comme un cirque qui arrivait sur nous. En tout cas, la navigation ne nous posera plus de problèmes. Un grand bonjour à Ted et Margaret Grey, c'est bon de savoir que vous nous suivez. Le Young Explorers Trust soutient cette expédition. Nous espérons qu'elle illustrera aux yeux des jeunes l'importance des expéditions. Salut aussi aux élèves de l'école de West Bridgford.

Position sud 89 37 166 / ouest 085 32 599 / Température -22° / Intérieur 5° / Vent - 2 noeuds / Heures de voyage 6,45 heures Distance 8,2 milles nautiques Le ciel reste clair et bas, avec des nuages bas à l'horizon. La surface est encore bonne, avec quelques rares sastrugi de faible hauteur. Steve

8 décembre 2004 / « Leg on »
Encore une analogie équestre : parfois, mon cheval Oliver est paresseux, nous disons qu'il est « leg on ». Cela demande beaucoup de travail.
C'est comme ça aujourd'hui : nous sommes passés à 7 heures de progression et avons franchi plus de 8 milles nautiques. Dans cet environnement, j'ai peine à imaginer que l'on puisse s'occuper de chevaux (de toute façon, c'est ma femme qui s'en charge généralement). Je me demande comment va Captain.

Nous nous réveillons à 6.45h du matin et prenons le petit déjeuner. Puis, nous faisons fondre de la neige pour la journée, 2 litres d'eau chacun. A 8 heures, nous levons le camp, pour partir vers 8.30h - 8.45h. L'un d'entre nous trace la piste, puis nous changeons, en faisant cinq minutes de pause pour boire et manger. Sept pauses plus tard, nous nous arrêtons pour camper, entre 16.30h et 17h.

Nous allumons le réchaud, faisons du thé, fondons de la neige pour les boissons du soir et du matin. Nous vérifions notre position, écrivons le journal et appelons Patriot à 19.45h. Voilà comment se passe une journée. Rien à voir avec les soins aux chevaux matin et soir. Carl et Robert ont été formidables aujourd'hui. Gary salue les Foundation Studies. Gardez le cap, M. Goodall.

Position sud 89 29 010 / ouest 084 06 466 / Température -15° dehors, 5° sous la tente / Vent - 2 noeuds / Heures de voyage 7 - distance = 8,1 milles nautiques / Le temps reste bon, aucun nuage, surface ferme, quelques sastrugi de 30 cm au maximum, excellent contraste. Steve

7 décembre 2004 / Nous ne sommes pas seuls
Parfois, dans cette expédition, nous avons l'impression d'une volonté qui nous dépasse. Ne croyez pas que le froid nous perturbe l'esprit. Non. Mais il y a eu trop de coïncidences.

Aujourd'hui, la matinée a été rude, avec un terrain très ondulé. C'était au tour de Robert de tracer la piste. Il a lutté pour aller tout droit, mais Gary lui a donné quelques indications, et dix minutes plus tard, nous étions sur un sol formidable. C'est comme si quelqu'un nous avait montré le chemin. Merci.
Nous avons marché 6 heures et 15 minutes, plus longtemps et plus loin que les jours précédents. Pour rester dans les chevaux, c'est comme si nous en avions déferré dix aujourd'hui. Demandez à n'importe quel maréchal-ferrant (Callum), il vous en parlera.

Le fait d'approcher du Dernier Degré remet certaines choses en perspective, par exemple l'exploit de ceux qui font la « totale », la traversée de tout l'Antarctique. Belle détermination. Ceux qui le font seuls et vite méritent tout notre respect. Bravo, Fiona.

Position - sud 89 20 854 / ouest 83 33 468 / Heures de voyage – 6,15, distance 7 milles nautiques / Température -10° / Vent 0 nœud / Les conditions restent très bonnes. Ciel bleu, excellent contraste, pas de nuages. Quelques sastrugi, pas trop. Steve

6 décembre 2004 / Les huit principaux
Quels huit principaux, direz-vous? Kathryn, Jane, Zoe et tous ceux qui fréquentent le Bloomsgorse Trekking Centre savent de quoi je parle.
Je donnais des coups de main au Centre, conduire le bus et autres bonnes planques. Certains chevaux occupaient les ‘huit principaux'. Huit boxes à nettoyer. Les filles qui s'en occupaient en bavaient. Pendant tout le temps que j'ai passé là, j'en ai probablement nettoyé un. Mais ce soir, c'est comme si nous avions nettoyé les huit. Un samedi. Nous avons avancé en légère montée toute la journée. Mais nous nous en sommes tenus au plan et sommes passé à 6 heures par jour. Le but est d'augmenter la durée de marche à 8 heures dans quelques jours. Pendant la journée et notre visite guidée du plateau, la conversation est limitée : à gauche, à droite, stop, on y va… C'est tout, en dehors des pauses. En marchant, les esprits ont plutôt tendance à divaguer...

Position - sud 89 13 950 / ouest 085 04 480 / Température -18° / Sous la tente 2° / Heures de voyage = 6 Distance 6,18 milles nautiques / Le temps reste clair et ensoleillé. Le terrain ondule un peu plus, avec de petits sastrugi de 15 à 25 cm. Steve

5 décembre 2004 / Montée en régime
Deuxième jour de route. Encore du beau temps. Nous avons marché 5 heures et parcouru 6 milles nautiques. Vous trouvez peut-être que ce n'est pas beaucoup. Mais il faut savoir que nous évoluons à 3.650 mètres d'altitude. Avec 10 jours de vivres et de combustible pour le trajet plus 7 jours de réserve en cas de retard au Pôle, nos traîneaux sont lourds. Mais le plan fonctionne : un jour de repos pour s'acclimater à l'altitude, une petite journée d'essais du matériel, et aujourd'hui, mise en place de la routine. A partir de maintenant, nous allons progressivement marcher plus longtemps et plus loin. Robert a fait un très bon relais jusqu'au camp, où nous avons pu réparer un ski et la fermeture éclair d'un pantalon.

Position - sud 89 07 930 / ouest 086 39 732 / Distance - 6 milles nautiques / Température , -18° dehors / Intérieur 9° Vitesse du vent - 1 noeud / Ciel bleu et clair, quelques nuages à l'horizon. Bonne neige, quelques sastrugi très petits. Bon contraste à l'horizon proche. Steve

4 décembre 2004 / Essais de matériel
Après une journée de repos pour combattre les effets de l'altitude, nous partons en douceur. Manifestement, la journée sera consacrée aux essais de matériel.
Les membres de l'équipe tâtonnent pour savoir quels vêtements conviennent le mieux, sans avoir trop chaud. Et le meilleur moyen pour apprendre à se pencher en avant avec le masque, c'est de le faire. Un masque gelé toute la journée, ce n'est pas drôle.

Nous n'avons pas encore beaucoup avancé quand quelques violents maux de tête se déclarent. Nous nous arrêtons pour dresser le camp.
C'était prévu : un jour de repos puis un jour lent. Le temps est excellent ; dommage de ne pas progresser aujourd'hui. A lieu de cela, nous buvons. De l'eau, naturellement.

Distance parcourue - 3 milles nautiques / Position - sud 89 02 366 / ouest 087 12 719 / Vent 3 noeuds / Température extérieure - 13° / Température intérieure - 4° / Soleil, terrain ferme, nuages à l'horizon, ciel clair au-dessus de nous.
Steve

3 décembre 2004 / The Polar Pony Express
Nous y voilà. Nous avons passé la journée d'hier à Patriot, avec une possibilité de vol pour le soir. Photos pour les sponsors et repos. Nous sommes invités en première classe pour un délicieux repas. Puis le vol est annoncé à 22h. A 23h, nous sommes en route, sans faire le plein à Theils : ils ont décidé d'aller jusqu'à 89° sud, de faire rapidement l'appoint et de ravitailler au retour. Excellent vol. Le survol du continent antarctique nous dresse un tableau insoupçonné de ce que Fiona Thornewill a accompli l'an dernier.
Le terrain est bon. Nous avons atterri à 60 milles nautiques du Pôle.
Quand Paul a remis l'avion dans le sens du départ, nous avons fini de monter les tentes et nous sommes à l'abri. Nous passerons la journée à nous acclimater, à boire beaucoup de liquide et à jouir de cette situation exceptionnelle.
Il nous faut maintenant livrer notre colis au commandant de la base polaire. Nous sommes les facteurs du Pôle, le train postal antarctique. Zoe – tu pourrais peut-être arranger un parachutage ? - Chancer, Smokey Joe, Oliver et Strip. Merci à tous ceux qui nous ont aidés à arriver ici. Mike et Fiona, tout le personnel de l'ALE et le Young Explorers Trust.

Pas de progression à pied / Position - sud 88 59 801 / ouest 087 40 580 / Altitude – 2.767 mètres / Température extérieure -30° / Sous la tente 3° / Vitesse du vent 10 noeuds / Le ciel est clair et bleu, avec un voile de brume à l'horizon. La neige est ferme sous le pied. Très peu de sastrugi. Le contraste à l'horizon proche est bon. Pas de nuages.
Steve

2 décembre 2004 / Le rythme de la vie
Pendant que nous attendons à Patriot que la météo s'améliore, l'écoulement du temps prend une nouvelle dimension. Nous en sommes à notre troisième jour au camp. Il faut que les conditions soient favorables aux montagnes de Theil, au Pôle Sud et ici. Chaque matin, Di, directeur des opérations, nous informe de la situation. Si Jacko le météorologue est là aussi, c'est mauvais signe. Il est venu ce matin, mais les nouvelles n'étaient pas toutes négatives. Les nuages se dissipent dans le sud. Di a gardé les pilotes en standby pour la journée, au cas où la météo s'éclairerait ce soir, ce qui n'est pas exclu. Jacko reçoit une image satellite le soir ; il n'y a pas de passage du satellite dans l'après-midi. Au moins, nous savons maintenant qu'un départ proche n'est plus impossible. Nous « devrions » être partis dans 24 heures.

Malgré l'attente, le temps passe vite. Plutôt que de courir dans tous les sens, nous profitons du moment. Au lever, nous gagnons la tente de l'expédition pour le petit déjeuner, qui dure facilement deux heures. Puis, un peu de ski pour profiter du paysage, et le soir est bientôt là, même si l'on ne s'en aperçoit pas à cause des 24 heures de lumière du jour. Notre barda est prêt, tout le monde est en forme, il n'y a plus qu'à attendre. Carl fait un aveu : il [Laura-  ??? ] a mangé la bûche de Noël.
Ce soir, nous sommes invités à prendre le repas dans la tente du personnel. Nous nous en réjouissons tous, surtout Gary, qui a bien l'intention de dévorer tout le magasin de provisions de Patriot Hills !
Robert salue l'école de Sutton Centre ainsi que l'équipe de la 14-19 Schools Academy de West Notts. Le temps est clément : -5 degrés et 8 nœuds de vent hors de la tente. / Steve

1er décembre 2004 / Le camp de la patience
L'attente continue. Mais quel endroit pour attendre ! Le temps est ensoleillé, avec un petit nuage au-dessus des montagnes. Nous passerons donc un jour de plus à Patriot.
Ce matin, nous avons stocké le combustible dans des conteneurs remplis de mousse. La pollution des vivres par le combustible est un risque majeur. Le combustible destiné à la préparation des repas se trouve dans des bouteilles que nous rangeons dans le box cuisine. Le reste est conservé dans les conteneurs étanches d'origine. Nous plaçons ces conteneurs dans de petites boîtes de plastique rembourrées de mousse. Ce sont peut-être là des précautions excessives, mais l'on n'est jamais trop prudent. Les boîtes à combustible sont disposées sur un traîneau sans nourriture. Hier soir, nous avons fait une petite balade à ski pour régler les fixations et permettre à chacun de trouver sa propre méthode pour ajuster les vêtements.

Di, le responsable du camp, vient nous voir pour discuter des derniers plans. Nous faisons de même avec Jason, que nous appelons chaque soir pour lui communiquer position et conditions.
Nous partageons la tente de l'expédition avec The Invesco Perpetual Challenge, l'équipe Land Rover. Ils ont réalisé que les Defenders ne pouvaient aller jusqu'au Pôle. L'autre moitié de l'équipe campe de l'autre côté du continent. La tente abrite également une Malaise qui revient du Pôle en skis et voile. Nous sommes la vie au bout du monde. Grand bonjour à tous à la King Edward School, Mansfield. Steve

29 novembre 2004 / Patriot Hills – Antarctique
Hier soir, tous les alpinistes du Mont Vinson sont partis pour le camp de base, le temps étant très beau.
Nous nous trouvons cependant au centre d'un système dépressionnaire. Il fait beau au Pôle, mais le point de ravitaillement de Theil est dans les nuages. Allons-nous encore rester ici plusieurs jours ?

Devinez de qui nous avons encore entendu parler ? John Coombs. L'exubérant docteur est venu et nous a dit : « Vous devez connaître John ? ». John Coombs est connu partout dans le monde !
Nous partageons la tente de l'expédition avec une autre équipe britannique dont un groupe est en train de traverser le continent. Ils ont aussi deux Land Rover Defenders qui doivent les emmener au Pôle. En ce qui concerne le planning, nous avons acheté 20 litres de combustible pour réchaud. Soixante-cinq dollars le gallon.
Nous vérifions les skis et le matériel cet après-midi. Nous essayons de nous habituer à la vie en Antarctique.

Le traîneau est entièrement réparé, avec un tout nouveau patin riveté dessus, prêt à prendre le large. Carl est notre Monsieur Bricolage. Pour vous donner une idée, notre camp se compose de trois grandes tentes anti-intempéries, à structure en acier. Une pour le personnel, la deuxième pour l'atelier et la dernière pour l'expédition. Quant aux toilettes, ce sont de petites tentes avec un seau pour les grosses commissions et un baril de pétrole pour l'urine.
Le camp compte deux pistes d'atterrissage : la première pour l'avion de transport, en glace bleue naturelle, et l'autre pour les Twin Otters, marquée de bandes noires. Enfin, une grotte creusée dans la glace sert d'entrepôt, et une tente joue le rôle de tour de contrôle. Et pour ceux qui sont vraiment en phase avec la météo, il y a les toilettes de glace. La température extérieure est de -14°, avec 4 nœuds de vent.

29 novembre 2004 / Le Royaume magique
Quand nous sous sommes couchés hier soir, nous attendions un bulletin météo pour 8h30 du matin. A 6 heures, on frappe à la porte : « Soyez prêts à partir dans une demi-heure ». Le vent souffle à 2-6 nœuds à Patriot et le ciel est clair : le temps idéal pour se mettre en route. Un jour de retard seulement à Punta.

A 7h15, nous sommes dans l'avion, direction l'Argentine. Deux heures plus tard, nous mettons le cap sur l'Antarctique. Le vol n'est pas aussi mauvais que l'an dernier, heureusement.
Atterrissage parfait sur la glace bleue de la piste. Bientôt, les tentes sont dressées et nous prenons le repas de bienvenue dans la tente du personnel. La tâche de ce soir : réparer le traîneau. Carl s'est déjà mis en quête d'outils.
Notre position : S80 18 124 / W081 21 005
Température : -12 degrés
Vent : 2 nœuds sur la piste
Ciel bleu dégagé, avec un petit nuage à l'ouest. Demain, nous essaierons le matériel. L'équipe salue David Armstrong et les gars de 10 ème année à Brunts / Steve