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LAURENCE DE LA FERRIERE RETOUNRNE
DANS L'ANTARCTIQUE
Laurence de la Ferrière en solo
Comme
nous n'avons pas eu le temps matériel de suivre Laurence de la Ferrière
de près (nos amis belges Dansercoer et Hubert nous ayant
pris trop de temps) et que son site managé par Go
Sport remplissait ce rôle à merveille, nous ne
publions ici qu'un résumé de sa belle aventure.
4
- 23 novembre : le départ est retardé
Le départ : Ceux qui ont
suivi Laurence sur le site de Go Sport, se rappellent certainement
qu'elle a eu un avant goût du temps de chien qui a régné sur
l'Antarctique cette saison, du moins sur cette partie occidentale
de l'Antarctique. Arrivée à Patriot le 4 novembre,
elle n'a pu rejoindre le pôle Sud que le 23 novembre, donc
19 jours plus tard, à 23h52' a précisé le communiqué (pourquoi
les 52 minutes ?).
24
novembre - 4 Décembre : premiers pas, premiers soucis
Malgré son entraînement
intensif en haute montagne avant de partir, ce retard pris, à Punta
d'abord et à Patriot ensuite, a eu pour effet de désacclimater
l'alpiniste à l'atmosphère qui règne en altitude
(le pole Sud se trouve à 2800 mètres d'altitude).
De plus, elle a froid et l'humidité s'infiltre dans ses
vêtements.
Pour progresser, elle marche sans ses skis (neige poissieuse et
collante) et doit tasser la neige pour que son traîneau (140
kilos) puisse passer… Entre le 23 novembre et le 1er décembre,
elle ne parcourt que 40 km…
5
décembre - 16 décembre : en avant voiles
Laurence est maintenant complètement
réadaptée à l'altitude, elle doit en effet
grimper vers le dôme C. De plus, la neige est meilleure,
elle a sorti ses voiles, le vent s'est levé, il fait moins
froid et, donc, le Française avance plus vite. Une anecdorte,
durant le week end du 12 décembre, elle laisse envoler une
de ses voile mais la retrouve heureusement quelques kilomètres
plus loin. Côté santé,
elle a des engelures aux pieds qui le font souffrir. Le 16 décembre,
elle a parcouru 614 km.
22
décembre : Laurence écrit
Chers
Amis, Je suis très heureuse de vous annoncer que la distance
parcourue depuis le 16 décembre est de 410 kms. les conditions
sont meilleures et je m'adapte de mieux en mieux. Aucune journée
ne se ressemble, chaque matin je découvre des conditions météo
différentes, alors je fais le point, me concentre et.......
Par exemple, . Vendredi 17 décembre, je suis restée
sous ma tente toute la journée, la tempête m'empéchait
de sortir. Je n'ai pris aucun risque et me suis contentée
de relire mes cartes, de faire le point, d'analyser ma progression,
de faire quelques réparations sur mon matériel et de
relire vos messages d'encouragement qui me sont transmis une fois
par semaine par mon radio opérateur. Samedi, j'ai pu grâce à une
météo extrêmement favorable parcourir 101 kms,
dimanche 75 kms... lundi 20 décembre encore 101 km, mardi
21 les conditions de vent étaient assez difficiles, je n'ai
pu faire que 47 kms et aujourd'hui 82 km. A bientôt et merci
pour vos encouragements".
24
décembre : un poème pour l'aventurière
Un de ses admirateurs, un
certain JP Cottret de Houdain Lez Bavay, lui a écrit un joli
poème pour le réveillon :
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Elle rêvait
d'un Noël blanc,
Elle l'a, plus blanc que blanc.
Elle rêvait d'un bon vent,
Elle a un vent portant.
Que ce vent continue à te faire voler,
Que ce Noël, soit parmis les plus raconté.
Qu'il te soit bénéfique,
Avec un temps magnifique.
Bon vent et bon Noël |
30
décembre : premier, première
L'alpiniste française
arrive au dôme C à la base de Concordia, une base
scientifique franco-italienne, située à 3225 mètres
d'altitude. Il est 7h30, heure française. Sur ce parcours,
entre le pôle Sud et le dôme C, elle devient la première
femme au monde - et aussi le premier être humain - à traverser
cette partie du continent Antarctique, jamais foulée jusqu'ici.
Elle a fait une moyenne de 44 kms par jour et, en 38 jours, elle
a parcouru 1666 kms. Examinée par le médecin de la
base, elle se trouve en pleine forme. Pesant toujours 56 kilos,
son poids de départ. Le 2 janvier, elle attaque la deuxième
partie de son aventure. Avec un traîneau nettement moins
lourd (80 kilos).
7
janvier : du carburant dans le traîneau
Le soir du 7 jnvier, la Française
s'appreête à se mettre à table lorsqu'elle voit
san tente être envahie par la fumée. Elle est prise
d'un étourdissement à cause de la forte odeur de carburant.
Du coup, Laurence demande ce qu'il faut faire à son opérateur
standby à Dumont d'Urville, Kjell Ove Storvik, ce qu'il faut
faire. Sortir immédiatement de la tente pour échapper
aux vapeurs de gaz, s'entend-elle ordonner par le médecin
de la base. C'était évident, non ? Explication : malmenée
depuis quelques jours par les sastrugis, une des bouteilles contenant
le carburant s'est ouverte pendant la journée sans que Laurence
en s'en rende compte. L'heure est grave ; il lui reste plusieurs
centaines de kilomètres à faire (768 pour être
précis), et il ne lui reste plus qu'un demi-litre de carburant,
soit deux jours d'autonomie pour fondre la neige et préparer
les repas. La base de Dumont d'Urville décide d'aller lui
apporter d'autres bouteilles en Twin Otter pendant que, déjà,
on prépare le tapis rouge en balisant les 64 derneris kilomètres
de son raid avec des drapeaux car la région est truffée
de méchantes crevasses.
8
- 20 janvier : ouvrir la parenthèse (belge)
Tout ceci nous rappelle furieusement
notre traversée antarctique à nous, lorsque nos deux
bougres se sont battus - c'était il y a deux ans déjà -
contre vents et marées pour atteindre McMurdo à temps.
Le fait que Laurence de la Ferrière ait été ainsi
aidée par l'Institut français pour le Recherche et
la Technologie polaire (IFRTP) nous fait penser à l'accueil
réservé au projet de Hubert et Dansercoer par ceux
qui alors dirigeaient la politique scientifique belge et qui, à l'époque,
avaient invoqué les sacro-saints principes ou recommandations
du traité Antarctique pour motiver leur refus de reconnaître
le volet scientifique de l'expédition. Et de nous poser la
question : le fait de venir en aide à une exploratrice en
difficulté sera-t-il reproché aux représentant
francais lors des prochaines réunions consultatives des pays
membres du Traité Antarctique ? Ou bien la politique scientifique
belge s'est-elle bien fichue de nous ? Fermer la parenthèse.
Le temps se gâte pour Laurence, elle resté souvent bloquée
dans la tente, le 20 janvier, elle se trouve à 240 km de Dumont
d'Urville.
Depuis
le 21 janvier : le berceau du blizzard
Communiqué de presse
publié par
Go Sport : "Depuis
le 18 janvier, Laurence de la Ferrière est entrée
dans une zone de l'Antarctique Est réputée extrêmement
difficile. Près des côtes, des tempêtes
peuvent se déclencher brutalement et les vents catabatiques atteindre
plus 200 km/ heure.
L'Institut
Polaire (IFRTP), qui assure la sécurité de
Laurence de la Ferrière depuis son arrivée à la
base Concordia le 30 décembre dernier, a prévu
pour la traversée de cette zone difficile une protection
terrestre rapprochée, car, compte tenu des tempêtes
soudaines, aucun moyen aérien ne serait en mesure d'intervenir.
Or, la progression
actuelle du raid montant vers Dôme C, pour son dernier
aller-retour de la saison, ne permettait plus d'assurer cette
protection. C'était un convoi de tracteurs et de remorques
sur chenilles acheminant le matériel logistique nécessaire à la
construction de la base franco-italienne Concordia au Dôme
C et les équipements pour les programmes scientifiques
menés actuellement.
Dans ces conditions, l'Institut Polaire a décidé de
récupérer
Laurence à bord de son convoi le 19 janvier à 15h30 alors qu'elle
se trouvait à 275 km de la base de Dumont d'Urville.
Une fois les opérations de déchargement effectuées sur
le site de Dôme C et la longue descente vers Dumont d'Urville entreprise,
Laurence sera déposée au point de jonction pour effectuer seule
les derniers kilomètres qui lui restent à réaliser avant
d'arriver à Dumont d'Urville début février."
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janvier- 6 février : protection rapprochée
Vendredi
4 février, Laurence de la Ferrrièe
a été redéposée par les services
de l'Institut Polaire français (IFRTP) à l'endoit
où ces mêmes services l'avaient récupérée
le 19 janvier dernier. Elle a effectué les 275 km restants
en deux jours. C'est ainsi que l'alpiniste française a
terminé son aventure le 6 février 2000, à 10h50
heure française.
Depuis le pôle Sud d'où elle était partie
le 23 novembre 1999, elle a parcouru, en tout, 2875 km en 57
jours de marche avec pour seuls équipements
de progression, une paire de skis, des voiles de traction et un traîneau.
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