Jeudi 28 décembre : Place aux jeunes
Comme il fait mauvais temps sur les Orvin Mountains et qu'ils ont besoin de l'énergie solaire pour recharger les panneaux et pouvoir communiquer donc, peu de nouvelles ces derniers jours.
Les hommes ont attaqué le pilier Sud ; nous avons déjà écrit que ce versant est beaucoup plus exposé aux vents que le mur Nord et que cette particularité topographique obligent les hommes à "travailler" la nuit. Ils quittent le camp de base vers 17 heures, mettent une petite heure pour rejoindre le pied de la paroi et reviennent dormir vers une ou deux heures du matin.
Nous ne savons pas où ils en sont dans le rocher ; mais d'après ce qu'avait écrit Hubert il y a quelques jours, si le temps le permet et ne les retarde pas trop, ils devraient s'embarquer pour l'assaut final aux alentours de la nouvelle année. Ils sont donc plus que probablement en train d'équiper la paroi.
Une chose est sûre en tout cas : d'après les premières reconnaissances, le pilier Sud est nettement moins dangereux et surtout moins "pelé" que son voisin exposé au Nord. Ils vont donc pouvoir exercer leur talent de grimpeur sur cette face-là.
Pour palier à ce manque momentané d'informations, nous donnons ce jour priorité aux classes et aux enfants qui suivent le projet pédagogique et qui, selon l'avis général, sont extrêmement satisfaits de pouvoir ainsi communiquer avec une terre aussi mystérieuse et aussi lointaine. Voici donc quelques questions pertinentes (comme toujours lorsque ce sont nos têtes blondes qui les posent) qui donneront au visiteur un bref aperçu des échanges entre l'expédition et les participants au Projet Pédagogique.
Mardi 26 décembre : Mauvais temps
Peu de nouvelles ces derniers jours, il semble que le team ait aussi respecté la trêve de Noël. Quelques images reçues pour les différentes télévisions, cependant, et quelques mots joints pour confirmer le fait qu'ils vont aller grimper le pilier Sud et que le temps n'est plus au grand beau. Il neige et il vente. Hubert nous a écrit qu'un important briefing a eu lieu au camp de base le 22 décembre au soir : ils vont se répartir la tâche en deux groupes.
Il faut rappeler brièvement ce qui différencie les difficultés du pilier Nord de celles du pilier Sud :
ce dernier est plus haut de quelques 200 mètres, plus explosé au vent et moins difficile techniquement. Il y aura notamment moins de danger à grimper cette aiguille-là, car le rocher n'est pas aussi pourri que celui rencontré sur la face du pilier Nord.
La raison ? Ronald Ross a envoyé une réponse à un des membres de son e-group : "D'après ce que Ralph m'a dit, a-t-il écrit en date du 26 décembre, lorsque les grimpeurs attrapent une prise dans le rocher, celle-ci risque de se défaire à tout moment et de se détacher de la paroi en une grosse plaque de roche. Le pilier Sud, lui, beaucoup plus exposé aux intempéries que le pilier Nord, a vu tous ces morceaux de roches friables être arrachés par le vent. Ce qui va faciliter la tâche des alpinistes. Il faut savoir toutefois, que le soleil ne commence à briller sur la paroi que vers 5 heures du soir..." Or Hubert et ses compagnons comptent beaucoup sur les conditions météos favorables pour réussir cette ascension ; il est hors de question, en effet, vu le froid qui règne là-bas, de grimper sans que le soleil ne vienne réchauffer vos membres, mains et doigts, en particulier.
Samedi 23 décembre : Abandon du piler Nord. Ils scrutent le pilier Sud...
La décision a été prise hier : le projet de grimper le pilier Nord du Holtanna a été finalement abandonné. Trop risqué, trop dangereux, aussi. Le 20 décembre, Daniel et Ralph ont d'ailleurs eu une grosse frayeur. Alors qu'ils tentaient de trouver une voie sûre dans du rocher sain, ils ont rencontré, en cours d'escalade, une immense écaille inversée de la grandeur d'une voiture qui menaçait de se détacher de la paroi et de venir couper la corde sur laquelle ils étaient assurés. Pas moyen de passer, les deux grimpeurs sont rentrés au camp.
C'est alors que s'est tenu le briefing dont nous avons parlé dans le précédent communiqué. Et que tout le monde est reparti en direction de la face Nord pour tenter de trouver une autre issue, moins dangereuse. Au cours de ces travaux de repérage, Hubert et Georges, qui allaient récupérer une partie des cordes déjà placées sur la paroi choisie, ont trouvé la voie tellement belle qu'ils ont essayé à nouveau de s'y frayer un passage. Pour le geste. " Il y a là une belle chandelle qui monte jusqu'à mi-hauteur du pilier ", écrivait Hubert dans un de ses messages envoyés depuis le camp de base. " Il devrait être possible de la remonter sur la droite, mais nous laissons cela pour plus tard… " A la redescente, petite catastrophe : une des batteries de la foreuse s'échappe des mains du chef et se fracasse 400 mètres plus bas.
Le lendemain, 21 décembre, la décision était prise de grimper le pilier par la voie normale (un itinéraire emprunté par les Norvégiens il y a 7 ans), en fait, par l'intérieur de la dent creuse, beaucoup plus facile.
C'est ainsi qu'en quelques heures d'ascension à peine, tous les grimpeurs se sont retrouvés au sommet. Superbe spectacle naturellement ; les alpinistes pouvaient apercevoir dans le lointain la station Blue One ! Hubert et Georges ont décidé toutefois de bivouaquer là-haut afin de tenter de redescendre le lendemain, hier 22 décembre ("ma meilleure nuit depuis le départ de l'expédition", a écrit Alain), par la voie choisie initialement et de se rendre compte ainsi du réel état de la roche. Autre petit incident, au cours de cette ascension (qui ne fut quand même pas des plus faciles), la perte d'une des mèches de la foreuse et l'autre qui se casse. Voilà donc l'expédition réduite à creuser des trous dans la falaise à la main ! Les autres sont redescendus sans le moindre problème et sont arrivés au camp de base vers minuit. Le lendemain, hier donc, Georges et Hubert essayent de redescendre par la voie pourrie avec 40 kilos sur le dos. Alain balance 100 mètres de corde. Mais comme ça " déboulait " de partout, il a dû remonter en vitesse et redescendre par le chemin par lequel ils étaient arrivés au sommet.
C'est ainsi que la décision a été prise : au lieu de s'attaquer au pilier Nord, THE WALL va tenter le sommet Sud, sans doute un peu plus facile techniquement, mais plus haut de 200 mètres et également beaucoup plus exposé au vent. Un autre inconvénient est lié à cette ascension-là ; de par sa situation géographique, le pilier Sud n'est exposé au soleil que la nuit. Les grimpeurs devront donc inverser leur rythme de vie et se reposer le jour. Aujourd'hui, avant de s'attaquer au pilier Sud, l'expédition va aller récupérer les cordes et les équipements laissés sur le rocher de la face Nord. " Je vais quand même laisser 250 mètres de corde sur cette paroi ", a écrit Hubert. " On ne sait jamais que nous ayons envie, Georges et moi, d'aller de nouveau poser le pied sur ce granit pourri et de tenter quelque chose, une fois que le sommet Sud sera dans la poche… "
Vendredi 22 décembre : Que se passe-t-il au pied du Holtanna ?
S'il est vrai que le déroulement des grandes expéditions polaires peut être saucissonné en plusieurs épisodes, celui qui est en train de se dérouler au pied du Holtanna pourait être titré : Le Mystère de la Grande Pyramide.
Qu'est-ce qu'un granit pourri ?
Le granit des Orvin Mountains (où se trouve le Holtanna) est par essence une roche extrêmement dure. Mais étant donné les conditions sévères (froid, vent, gel) auxquelles ces nunataks sont exposés, leur enveloppe extérieure en est venue à s'exfolier lentement au fil du temps. Ce qui donne concrètement sur le terrain - et on peut le deviner sur la photo publiée ci-contre) - des lamelles superficielles de roches qui se détachent facilement du corps même du minéral.
Les informations manquent pour savoir plus précisément la profondeur et la grandeur de ces plaques friables ; l'on se rend compte par contre avec nettement plus de vision que grimper sur un terrain aussi miné mérite que l'on y réfléchisse à deux fois. C'est sans doute ce que les hommes de The Wall sont en train de faire...
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Récapitulatif des faits : lundi soir, nous recevons un courrier électronique de Kathelijne Van Heukelom (attachée de presse de l'expédition) qui nous commençait à nous raconter comment se déroulaient les choses - arrivée au camp de base, vol en Twin, trajet à ski des grimpeurs, etc. En fin de message, elle faisait une brève allusion au fait que les premiers pros à s'être approchés de la paroi en sont revenus plus vite que prévu et quelque peu déçus. Motif : les conditions de grimpe s'annoncent difficiles, voire très difficiles, à cause de l'état de la roche, friable et dangereuse à souhait.
Mardi : les grosses pointures font un premier bref assaut sur le Holtanna et, au lieu de revenir vers 4 heures pour le tea time comme prévu, ils reviennennt au camp de base vers midi. Motif : le même que la veille, mais analysé sur une échelle beaucoup plus large - sans doute ont-ils grimpé plus haut que leurs copains, la veille.
Même constatation en plus grave : la roche est tellement pourrie qu'une solide réunion s'impose. Un briefing d'entreprise en quelque sorte; sous la grande tente (voir la photo dans le compte-rendu ci-dessous).
On ne sait pas encore très bien ce qui s'est dit ce jour-là, mardi après-midi. Mais ce qui est certain, c'est que le lendemain, plusieurs estafettes ont été envoyées par celui qui adore s'appeler lui-même "chef" vers d'autres bases de la paroi. Explorations.
Le Holtanna, vous l'avez peut-être lu dans la présentation de l'expédition, a la forme d'une dent creuse (comme une dent cariée) : l'ascension était prévue du côté extérieur.
Mercredi, ils se rendent donc dans le cirque intérieur pour se rendre compte de la santé de la roche de ce côté-là. Hiet Jeudi, il était même question de grimper rapidement par ce côté (beaucoup plus facile) et de redescendre en rappel le long de la paroi pour l'examiner à la loupe, pourrait-on dire...
Depuis lors, plus de nouvelles. Bidart vient bien de nous envoyer un papier intéressant sur la récolte des lichens (voir ci-dessous) et sur la capacité qu'il a à prendre un bain de glace (ou de neige ?). Mais du point de vue de l'escalade, ce n'est pas ce type d'information qui titille l'imaginaire.
Donc, ce vendredi 22 décembre, au petit matin, alors que je suis en train de scruter l'horizon des e-mails, nous en sommes au point mort. On attend... Tout comme vous. D'autres nouvelles, plus tard sans doute.
Mercredi 20 décembre, 6 pm : Le quotidien au camp de base, du point de vue féminin... Le camp de base se compose de 7 tentes personnelles et de deux tentes dôme - l'ouverture de toutes ces tentes est orientée vers le Nord - pour que lesvents ne s'infiltrent pas par l'ouverture. Au milieu, se trouve, comme vous l'avez déjà dit hier, une tente igloo construit de mains de maître et qui sert de toilette.
Il va de soi que la protection des tentes doit être maximale. Les tendeurs doivent être bien fixés dans la glace. Il faut ensuite couvrir les parties inférieures de neige et de glace afin d'éviter que le moindre souffle de vent ne puisse rentrer dans l'habitacle. Autre protection : les murs de glace (50 cm de haut) que nous avons construits autour de chacune d'entre elles, et ceci, afin de se prémunir contre les risques engendré par les blizzards les plus forts, ce type de vent qui souffle souvent en cette saison. J'allais oublier la pyramide de glace érigée par René, André and Jorge ; ce petit morceau de culture égyptienne est indispensable pour pouvoir dresser les panneaux solaires, sans lesquels, je ne pourrais, par exemple, par retransmettre cet article.
Dans chaque tente, vivent deux personnes. Sauf le chef qui, lui, a choisi non seulement de dormir seul mais aussi d'avoir la plus grande tente. La tente de Ronald, elle, ressemble à un véritable laboratoire technique. Chez moi, trois grands sacs de couchage barrent l'entrée : trois, parce que j'ai choisi de partager ce petit espace avec Ralf. Alain avait naturellement prévu une tente seule pour moi - la seule femme du groupe. Mais comme je ne me sentais pas en sécurité, j'ai demandé à avoir de la compagnie. C'est le très sérieux et très aimable Ralf Dujmovits qui s'est sacrifié...
Quant à Fabrizio, il rêve chaque nuit d'une belle blonde qui viendrait le rejoindre en silence, avec une préférence marquée pour une prof d'aérobic... Le veinard, il dort tout seul ! A propos, il me demande de mentionner ici que, hier soir, il a nettoyé le sol de la tente mess et que ce matin mardi, il a faire fondre tout seul la glace pour l'eau du petit déj de tout le monde. A propos, la corvée de l'eau, c'est quelque chose. Comme nous n'avons que 4 petits feux, la glace ne fond pas aussi vite que nous le souhaiterions.
Rasage de barbe pour Zangrilli (qui le regrette déjà car dans la paroi du Holtanna, il faut drôlement froid, paraît-il), perte de sa cuiller pour le chef, corvée batteries pour Ronald qui remplit sa tâche avec beaucoup de soin, le petit ours polaire d'André qui pend dans la cuisine et est devenu la mascotte de l'expédition. Voilà comment a débuté le quotidien au camp de base. Avec toujours une exceptionnelle ambiance dans le groupe. Sauf cette après-midi ; car les hommes sont revenus avec une triste mine de la paroi. Motif : le granit semble être drôlement plus pourri qu'ils ne le pensaient... Un tea time fut le bienvenu autour duquel ces as de la grimpe ont discuté ferme. Puis, il sont tous repartis voir s'il n'existerait pas par hasard un autre chemin pour conquérir le monstre.
Mardi 19 décembre, 6 pm : Premier billet d'Alain Hubert
Aujourd'hui, nous avons attaqué l'ascension. Petit déjeuner à 8 heures. André Georges était déjà parti à 5.30, tout seul, comme seul, peut le faire un ours valaisan… Petits remous dans le peuple, sauf pour le chef (moi) qui était certain qu'il partirait avant tout le monde... N'avait-il pas dit hier soir pendant le souper (zakouski au philadelphia et saumon sur biscuits salés, spaghettis aux oignons (le seul légume que nous ayons emmené frais) et aux lardons de chez Magerotte à Nassogne, le tout assaisonné de crème parfumée au coriandre...), André n'avait-il donc pas dit : "super ce repas, je redescendrai tous les dimanche soir ...la crémerie en vaut la peine!"
Quoiqu'il en soit, on a fait du bon boulot. André a monté la corde fixe jusqu'au pied des premières difficultés ; elles se trouvent à 250 m au dessus de la rimaye (cassure entre la roche et le glacier) et à 150 m du niveau du camp de base qui, lui, est à 40 minutes de marche.
Cette première partie est mixte (neige, glace et rocher). Un rocher qui est bien typique d'ici : il est fragile en surface mais extrêmement dur en profondeur. J'ai déjà trouvé des petites bandes de lichens rouges, nous allons en prélever des échantillons plus tard pour les ramener dans des pots stériles.
Nous avons donc acheminé le matos technique jusqu'à la rimaye et commencé ensuite à le monter le long des cordes. Pour fixer les cordes fixes, on a dû faire des trous de 10 mm dans le granit à la main avec un rawplug et un marteau ; faire un trou prend entre 12 et 25 minutes. On en a mis 4 dans la montée et 3 au relais au pied des difficultés.
Le temps ? Incroyablement beau depuis plusieurs jours ! Du jamais vu ! Nous avons également monté à la rimaye les bidons en plastique de 60 litres pour mettre de la neige et de la glace et pouvoir faire de l'eau dans la paroi plus tard. On va les remplir demain.
Demain justement, Daniel et Ralph vont faire les premières longueurs dans le dièdre (fissure de départ), nous allons également monter le team photo et film. Il faut en effet se déplacer vers la gauche car, après les 35 premiers mètres d'escalade, il y une immense faille qui a l'air très instable ; peut-être va-t-elle même tomber quand ils arriveront dessus demain. Qui sait ? Premiers réels dangers. Il faudra donc être super prudent.
D'ici, ce que j'ai ressenti l'an dernier devant ce superbe monstre de granit se confirme ; le rocher nous réserve des passages parfaitement extraordinaires. Tous les grimpeurs considèrent le choix de ce pilier comme un choix majeur.
Et puis, je ne parle évidemment plus de cet environnement antarctique qui est, cela va de soi, plus que sublime. C'est sûr : on va ramener des photos, du jamais vu…
"Faire un trou dans
cette paroi de granit
prend entre 15
et 25 minutes" |
Ce soir, on était tous un peu fatigué. Ralph et André sont allés se coucher très tôt. Daniel Mercier, dito. Comme tous les jours d'ailleurs. Daniel est un sportif pointu mais un peu fragile. Et il faut qu'il donne un maximum de lui-même, sinon il est comme fracassé - c'est un de ses mots que j'utilise.
Seuls le chef, Ronald, René et Jorge ont décidé de profiter des exceptionnelles lumières du soir. Les uns vont faire des interviews, les autres, quelques photos. Il faut entendre Jorge parler des lumières et des lumen, du contraste des couleurs, des fonds des ombres ! Une symphonie d'images en soi… Ce sont tous en tout cas de vrais artistes. Kathelijne, elle, s'est très bien intégrée dans ce groupe d'ours mal léchés. Le soir, elle s'en va toute seule fumer sa petite cigarette ou écouter un mini disque, les écouteurs sur les cheveux, elle marche sur la blanc de la glace. Un poème… Maintenant je dois arrêter d'écrire car la batterie donne des signes de faiblesse. Salut à tous.
Lundi 18 décembre : A l'attaque
Effectivement, tout le petit monde de The WALL s'est rejoint au pied du Holtanna au cours de la journée de samedi (les grimpeurs auront finalement mis cinq jours pour faire le trajet entre Blue One et les Orvin Mountains) et le camp de base a été rapidement installé : deux tentes dôme, une pour la cuisine et l'autre pour le matériel de communication que l'on peut appeler bureau. Un petit réduit pour la toilette et un igloo construit par André Georges, Jorge Lübbert et René Robert où est stockée la nourriture. Plus les tentes personnelles évidemment. Cela fait tout un petit microcosme qui se tient prêt face à cette énorme monstre de granit qui les nargue.
Aujourd'hui, les premières reconnaissance sont effectuées sur la paroi Nord du Holtanna, celle que l'on distingue sur la droite de la photo.
Dimanche 17 décembre : Arrivée au camp de base.
L'avant-garde de l'expédition (Kathelijne Van Heukelon, Ronald Ross, Alain Bidart, René Robert et Jorge, le cameraman) sont arrivés samedi en début de soirée au pied de cette magnifique montagne.
Le vol a duré à peine une demi-heure et le camp de base a été dressé tout aussitôt.
Bien que nous n'ayons pas reçu de nouvelles depuis samedi, il est probable que les cinq grimpeurs ont maintenant rejoint, eux aussi, le camp de base du Holtanna.
Afin d'avoir une idée plus précise de ce qui attend les hommes, il faut savoir que c'est la paroi de droite que les grimpeurs devront escalader.
Jeudi 14 décembre 9am : Arrivée à Blue One
Nous avons enfin reçu des nouvelles de l'expédition. Pourquoi ce silence pendant trois jours ? (car, effectivement, partis de Capetwon à midi dimanche pour un vol d'environ 6 heures, ils sont arrivés à Blue One dimanche soir, vers 19 heures). Certains appareils de communication étaient tombés en pannce ; pendant deux jours, ils ont travaillé du matin au soir pour arranger et régler la technique. Hier, en début de soirée, ils ont finalement pu envoyer les premières photos et les premiers e-mails. Ils ont également tenté d'envoyer de la vidéo mais sans succès.
Résumé de la situation : depuis leur atterrissage sur la glace bleue de Blue One, ils ont eu du grand beau temps avec une température positive de 3°C.
Lundi : préparatifs de l'équipe qui doit partir en traîneau vers Blue One. Départ du photographe (René) et du cameraman (Jorge) en skidoo vers le pic Holtanna, distant, rappelons-le, d'environ 80 km. Ils doivent établir le camp de base et aller à la rencontre des grimpeurs afin de filmer leur arrivée dans les Orvin Mountains.
Le lendemain mardi : les vents catabatiques ont commencé à déferler sur les installations de la station. Chute de la température mardi : - 8°C.
Mardi après-midi : départ du groupe qui rejoint le camp de base en traîneau et à la voile - il s'agit de Hubert, Dujmovitz, Mercier, Georges et de Zangrilli - les 5 grimpeurs, en fait. Ils devraient mettre, selon les conditions météos, entre deux ou trois jours pour effectuer les 80 km qui séparent Blue One des Orvin Mountains.
Il y aura contact permanent avec ceux qui sont restés à la base - Bidart, Van Heukelom et Ross- et qui doivent ralier le lieu de rendez-vous en DC3 ou en Twin Otter. Pour ces derniers, le départ est prévu demain vendredi.
Lorsque Kathelijne nous a envoyé les premières nouvelles, les vents catabatiques qui s'étaient levés mardi dans la journée, soufflaient toujours sur Blue One.
Mercredi 13 décembre, 6pm: Pas de nouvelles ...
Nombreux sont ceux qui écrivent ou se demandent pourquoi nous ne donnons pas de nouvelles de l'arrivée de l'équipe de THE WALL à Blue One. La réponse est simple : parce que nous n'en avons pas la moindre.
Alain Hubert savait cependant que la première chose à faire - après l'installation de l'expédition sur la glace antarctique - était d'envoyer des nouvelles au QG à Bruxelles. Soit par téléphone (ils en ont emporté un avec eux), soit par e-mail. Rien donc...
On peut bien entendu se dire qu'un temps de blizzard - comme c'est souvent le cas en cette saison dans cette partie du 6e Continent à cause des vents catabatiques - empêche toute communication avec le reste du monde.
C'est sans doute ce qui doit se passer. Cela dit, Ronald Ross, le membre américain de l'équipe, est à Blue One depuis plusieurs semaines et envoie régulièrement des informations sur ses recherches concernant les lichens et une station météo qu'il semble avoir installée en attendant que ses compagnons d'expéditions arrivent. Ce qui signifie que le matériel installé provisoirement à Blue One fonctionne. Jusqu'ici, aucune nouvelle n'est pourtant parvenue aux States de la part de Ross annonçant l'arrivée des compagnons d'expédition.
Demain, nous en saurons d'avantage sans doute...
Lundi 11 décembre : Ils sont enfin partis
Hier dimanche, le team de THE WALL s'est enfin embarqué, à midi, à bord de l'Iliouchine qui devait les emmener vers Blue One en un peu moins de huit heures de vol.
Une cinquantaine de personnes faisait partie du voyage dont une équipe d'alpinistes norvégiens qui se rendent également dans les Orvin Mountains, des techniciens et des chercheurs suédois, norvégiens et finlandais.
A l'heure qu'il est, lundi 10 am, nous n'avons pas encore reçu le moindre avis d'arrivée.
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