ARKTOS EXPEDITION / MIKE HORN

Après son échec sur la banquise Arctique, Mike Horn continue
son périple en solitaire autour du cercle polaire Arctique

Voir ici l'épopée sur la banquise Arctique de Mike Horn lors du printemps 2002

Précédents communiqués

1er février 2003 - 69°24' N 85°29' / Le territoire des ours !
Après une longue attente sous sa tente, le temps s'est amélioré, la visibilité est devenue meilleure et Mike a enfin pu avancer de nouveau.

' Je me suis dirigé plein sud, directement sur la mer gelée depuis le Cap Englefield. Près de la côte, la glace est poussée directement sur le rivage, formant d'immenses blocs de glace. C'est ce qu'on appelle 'pack ice' et certains de ces blocs de glace atteignent 7 à 8 mètres de haut ! Franchir ces blocs avec une luge chargée, n'est pas de tout repos. J'ai parcouru 13 km en moyenne par jour, ce qui n'est pas beaucoup. Un jour j'ai pu utiliser le kite pour m'aider à me hisser sur le 'pack ice'. C'est impressionnant de voir comme c'est plus simple. Malheureusement, s'approcher du rivage n'est pas la solution la plus facile, parce qu'ici je me trouve confronté à d'énormes falaises, dont la plupart sont impossibles à franchir.'

'Hier je sui arrivé au bord de l'eau libre et avec l'eau bien sûr, il y a aussi les ours ! J'en ai observé un durant un moment, un gros mâle qui pêchait des phoques. Le vent soufflait dans la bonne direction, à ce moment, alors je savais que j'étais en sécurité. J'ai pu trouver un passage sur la terre, mais je savais qu'il n'y avait qu'un seul chemin à suivre pour lui s'il décidait de me suivre. Heureusement, il ne l'a pas fait. Plus j'irai au sud, plus le risque d'en rencontrer quelques autres, est grand. Je dois monter ma tente très loin de l'eau ouverte.'

'Je suis en train de réfléchir à une solution pour aller vers l'ouest en traversant Comittee Bay. C'est un grand bras d'océan qui semble être recouvert par de la glace rapide. Ce qui signifie généralement que ça suffit pour traverser. Je vais me diriger vers le sud encore quelques jours et puis je prendrai une décision.' ' Beau temps pour les prochains jours. Je suis content.' /' Salutations à tous.'

Communiqué de presse - 10 janvier 2003 / La tente et son contenu partent en fumée !!
A 00h15 GMT la tente de Mike a pris feu et tout son contenu sont partis en fumée. De son campement il ne reste que des cendres, position 69°48'830''N - 86°02'611''O
'Je n'ai rien pu faire. Je changeais la bouteille de fuel de mon réchaud et en dévissant la vis, le fuel sous pression s'est répandu partout dans la tente.
La petite flemme qui restait sur le réchaud a suffit à mettre le feu à toute la tente en un éclair. Tout a été détruit à l'intérieur en quelques secondes. Ce fut si rapide, que la seule réaction que j'ai pu avoir, fut de me sauver moi-même ! Ma luge et son contenu sont tout ce qui me reste pour le moment. Mon sac de couchage est parti en fumée, ma veste duvet, mes cartes, ma balise Argos, tout ce qui était dans la tente ! Heureusement j'ai pu sauver mon téléphone et le GPS, ainsi j'ai pu appeler à mon ami à Arctic Bay qui a organisé les secours depuis Igloolik'
'J'ai construit un abri dans la banquise pour la soirée. L'attente sera longue avec uniquement un 'windstopper' et quelques bougies pour me tenir chaud. Une fois de retour à Igloolik, je pourrai faire un bilan des dégâts et commencer à remplacer tout ce que j'ai perdu. Mon équipe logistique va m'apporter un nouvel équipement la semaine prochaine et je pourrai repartir le plus tôt possible.'
Douze heures plus tard, Mike était toujours en train d'attendre les secours. Un avis de blizzard a été annoncé avec une température de -37 degrés pour ce soir.

Communiqué de presse du 26 novembre 2002 / Mike Horn quitte Arctic Bay - Début de la 4ème étape
A midi aujourd'hui (1800hrsGMT), Mike a quitté Arctic Bay pour entreprendre sa marche à travers les territoires du Nord-Ouest du Canada, c'est le début de la 4ème étape de Arktos Expedition. Durant presque deux mois, Mike a été bloqué à Arctic Bay en raison de températures inhabituellement élevées à cette période. Enfin, les températures ont chuté ces deux dernières semaines à -30°C et la couche de glace s'est épaissie.
Après avoir parlé avec les chasseurs Inuits locaux, Mike a décidé de se diriger directement vers le sud, sur la terre ferme jusqu'au détroit Fury et Hecla. Il va ainsi récupérer des heures de clarté, lui permettant de marcher de plus longues périodes durant la journée, avant d'installer le camp le soir. Lorsqu'il arrivera au détroit de Hecla et Fury, dans un mois environ, il devrait pouvoir traverser en sécurité et arriver sur le continent au Canada. Une fois qu'il sera sur le continent, il continuera vers l'Ouest, en passant par Pelly Bay vers Cambridge Bay.
Il y a eu un moment de panique à Arctic Bay hier, lorsqu'un ours polaire et ses petits ont traversé le village, mettant sans dessus-dessous les poubelles et les cabanes, en quête de nourriture. C'en était un parmi beaucoup d'autres qui vont dans la même direction que Mike. Il devra être très prudent, mais a été très bien conseillé par les indigènes.

'' C'est triste de quitter Arctic Bay. J'ai rencontré des gens merveilleux qui m'ont enseigné beaucoup de choses concernant la faune et la flore. C'est malgré tout le moment pour moi de partir. Je suis plus prêt que jamais pour continuer ma route!!''

Communiqué de Presse du 11 novembre 2002 / Mike retourne à Arctic Bay...
C'est plutôt frustrant de devoir rebrousser chemin, mais vu l'état de la glace, Mike n'avait pas d'autres choix ! Mike a quitté Arctic Bay après le passage d'une énorme tempête. Les sirènes du village se sont déclenchées pour que les villageois restent à l'intérieur. S'ils s'aventuraient plus loin que le pas de leur porte, ils avaient de grandes chances d'être touchés par des débris volants.
En voyant que les conditions étaient parfaites quelques jours auparavant, Mike était impatient de partir. Ainsi, dès que le vent est tombé, il s'est mis en route. ' Les vents violents ont formé des crêtes de pression sur la glace. Certains blocs se sont largement fissurés, tandis que d'autres part, des couches de glaces en ont chevauché d'autres et tout est devenu très instable.' 'Je me suis retrouvé en face de 300 mètres d'eau libre devant moi !'
Donc, Mike est de retour à Arctic Bay. Claude, un ami, l'a emmené le long des côtes environnantes à la recherche des phoques et des ours polaires. Mike dit qu'il a acquis beaucoup de connaissances concernant la nature et l'environnement. 'Je crois qu'il y a un bon côté dans chaque chose, ainsi je vais attendre tranquillement que les conditions s'améliorent et j'essaierai d'apprendre autant que possible durant cette période. Les températures sont remontées à -15°C (ce que les indigènes appellent un été tardif !)
' Nous avons juste besoin de quelques jours vraiment froids et sans vent et je pourrai repartir.'

Communiqué de presse du 5 novembre 2002 / Mike Horn part à pied (le 6 novembre)
Le 30 septembre dernier, Mike a amarré son bateau à Nanisivik, un petit village sur la côte nord de l'île de Baffin. Il avait atteint le point de non-retour car, derrière lui, la glace se formait. Depuis Nanisivik, il doit partir à pied, alors que le bateau ARKTOS, reste là durant l'hiver. Ayant parcouru 5000 des 20000 kms au total de l'expédition ARKTOS, Mike est aujourd'hui prêt pour l'étape 4. Ceci implique la traversée à pied et à ski des Territoires du Nord-Ouest du Canada, en direction du détroit de Béring en Alaska.
'Quand je suis arrivé à Nanisivik avec mon bateau, il y avait trop de glace pour utiliser le kayak, mais elle n'était pourtant pas assez résistante pour que je puisse partir à pied. Je n'avais donc pas d'autres choix que de patienter quelques semaines. C'est la nature qui décide et je dois m'en accommoder et non m'y opposer.'

Mike a occupé cette période à préparer son départ sur la glace. ARKTOS a été sorti de l'eau et mis en état pour l'hiver, prêt à supporter un rude hiver dans le Grand Nord. L'équipe de logistique va convoyer le bateau vers l'Europe au printemps 2003, dès que la glace aura fondu et que l'eau sera libre.
L'eau à Admiralty Inlet est maintenant gelée et la glace assez épaisse pour supporter le poids de Mike et de sa luge lourdement chargée avec l'équipement et le ravitaillement.
Les indigènes l'ont mis en garde, car les ours polaires utilisent aussi les passages sur la glace solide dans leur migration vers le sud, en quête de nourriture. Eux aussi se dirigent vers Prince Regent Inlet. Donc Mike doit rester continuellement en état d'alerte. 'Eviter les ours polaires sera un peu comme esquiver les icebergs et les blocs de glace. Les ours se déplacent le long des bandes de terre et trouvent leur nourriture dans l'eau. La nuit, je devrai donc, autant que possible, m'éloigner de ces zones. Je devrai camper à des endroits élevés, loin de l'eau. Mon système de protection 'anti-ours' sera indispensable et il faudra être extrêmement prudent avec le stockage de la nourriture et pendant que je cuisine.'
Mike a souvent le sentiment d'avoir un grand privilège de pouvoir faire ce qu'il fait dans la vie : 'Je n'ai rien, mais ce que j'ai vécu, personne ne pourra me le prendre.' Il a une grande reconnaissance envers tous ceux qui l'ont aidé, de quelque manière que ce soit, à vivre ses rêves.

Communiqué de presse du 13 septembre 2002 / Mike Horn a terminé la traversée du Groenland - 2ème étape achevée.
Aujourd'hui est un jour important, puisque Mike vient de terminer la traversée du Groenland à skis. Il est arrivé à son bateau, à Disko Bay, sur la côte ouest, à 21h30 GMT, seulement 17 jours après son départ de la côte est.
'La progression fut pénible au début. Heureusement j'ai trouvé une voie, qui m'a permis de monter à 3000 mètres d'altitude sur la calotte de glace. Ma luge pesait environ 100 kilos avec tout l'équipement et les rations minimums de nourriture. Le mauvais temps a fait son apparition juste au moment où je suis arrivé sur la calotte glacière. Des vents violents, de la neige lourde et des températures très basses ont rendu ma progression extrêmement difficile. Toutes les chances semblaient être en permanence contre moi et j'ai été obligé de trouver refuge dans ma tente durant deux jours, à cause du jour blanc' relate Mike.
Après ce mauvais départ les conditions ont commencé à s'améliorer. ' Le vent a tourné et j'ai pu utiliser le kite pour me tracter sur mes skis. Quel plaisir de prendre enfin de la vitesse ! Avec le kite, je pouvais facilement parcourir 60 kms par jour. Mon record a même été de 143 kms. Plus je parcourais une grande distance, plus je pouvais manger, c'était ma grande récompense.'
En atteignant la côte, Mike a été accueilli par le bateau et son équipage. Jean-Philippe Patthey, Pierre-Yves Martin, Angelo Guarino et Dominique Billieux ont convoyé le bateau autour de la pointe sud du Groenland, pour remonter la côte ouest et attendre l'arrivée de Mike.
Après quelques jours de repos, Mike dira au revoir à l'équipage, l'étape 3 pourra commencer, à la voile en direction de l'ouest, en direction du Canada.

Communiqué de presse du 18 août 2002 / Mike arrive au Groenland - 1ère étape terminée.
A 16h00, le 17 août Mike est arrivé au port d'Angmagssalik sur la côte est du Groenland. C'est à Angmagssalik, un petit village Inuit de 1200 habitants, avec un aéroport et un port, que l'équipe de logistique a pu retrouver Mike.
Il y a quelques jours Mike a remarqué une fuitedans la coque du bateau.'Ce n'est pas un grave problème mais c'est ennuyeux, parce que ça va nécessiter quelques jours de travail sur le bateau avant de pouvoir repartir. Ça pourrait être pire, mais il faut tout de même réparer.'
'Ces derniers jours ont été stressants. De gros blocs d'icebergs ont fait leur apparition ainsi que le brouillard. Je ne voyais pas à 5 mètres. Je n'ai pas pu dormir pendant 4 jours, ça aurait été trop risqué. Les icebergs sont gros. Je n'avais encore rien vu de pareil auparavant. C'est impressionnant !'
Il a fallu 13 jours, pour traverser la mer du Groenland depuis le Cap Nord jusqu'à la côte est du Groenland, avec un vent du nord-ouest et une vitesse moyenne de 6-9 nœuds. Au début Mike s'est arrêté afin de changer l'emplacement du compas. Le pilote automatique ne fonctionnait pas correctement et Mike a finalement réalisé, que c'était un champ magnétique autour de la boussole qui causait les dérèglements du pilote. Il déviait à gauche. Heureusement le problème a pu rapidement être résolu et Mike a pu continuer sa route.
Mike va repartir dans quelques jours. Angmagssalik est située à l'embouchure d'un large fjord. Mike va gravir le fjord et chercher un passage où il pourra atteindre la banquise. Il devra escalader des murs de glace qui tombent dans l'océan. 'Ce sont des parois de glaces vives. Ça pourrait prendre du temps afin de trouver un bon passage.'
Une fois sur la banquise, Mike espère pouvoir traverser relativement facilement. Grâce aux basses températures, les conditions de glace sont apparemment bonnes et si le temps le permet, il pourra utiliser son kite pour avancer. L'équipe de logistique va convoyer son bateau sur la côte ouest où elle retrouvera Mike après sa traversée du Groenland.

Communiqué du 4 août 2002 / Tour du monde en solitaire par le Cercle Polaire
L'aventurier Mike Horn s'est embarqué dimanche pour le Cap Nord / Berne/Honningsvag (ats) L'aventurier Mike Horn s'est embarqué dimanche en direction du Cap Nord sur une mer agitée. Après une première tentative avortée en avril pour cause de graves gelures, il se lance à nouveau pour un tour du monde en solitaire par le cercle polaire. Il a fait ses adieux à sa femme Cathy, ses deux filles âgées de huit et dix ans et ses amis. L'aventurier a franchi vers 15h15 la ligne du Cap Nord. Quelque 25 personnes, dont les sept membres de son équipe logistique, l'ont accompagné à Honningsvag, en Norvège, à un trentaine de kilomètres du Cap Nord.
"C'est toujours très dur de le voir partir", a commenté sa femme Cathy Horn au moment du départ. Mais cette fois-ci, les conditions météorologiques sont bonnes. "Il fait dans les quinze degrés alors que Mike avait subi en février des températures de moins quarante", précise-t-elle. L'équipe d'accompagnants a sabré le champagne pour lui souhaiter bonne chance. L'aventurier voguera entre deux et quatre semaines sur son voilier monocoque en aluminium de quatorze mètres, spécialement conçu pour l'expédition. A la rencontre des premières glaces, il poursuivra son périple à pied. Son bateau sera récupéré par son team.
Sa "promenade" de 20 000 kilomètres dans l'Arctique, le conduira du Groenland, au Canada, à travers l'Alaska et la Sibérie. Son expédition au milieu de la glace, du froid, du vent et des ours polaires durera environ 18 mois.
Lors de son voyage, Mike Horn utilisera divers moyens de transport en plus du monocoque. Pour traverser les lacs et les marécages, il naviguera à bord d'un kayak des mers, qui pourra aussi servir de traîneau sur les terres enneigées ou glacées.
Le globe-trotter est également équipé de skis et d'un traîneau spécial en kevlar où il transportera son matériel. Il emporte avec lui quelque 200 kilos. Si les conditions sont bonnes, un espèce de cerf-volant devrait le tirer et soulager le poids du traîneau.
A chacune des onze étapes prévues, Mike Horn aura le soutien de son équipe logistique qui le rejoindra pour un contrôle du matériel ainsi qu'un ravitaillement en nourriture, en batteries et en médicaments. Ces étapes serviront également à prendre des photos et à réaliser un film retraçant le périple.
Deuxième tentative
Baptisée "Arktos" l'expédition en solitaire partie à la fin février 2002, avait dû être interrompue au début avril. Souffrant de gelures graves aux mains, l'aventurier avait été rapatrié à l'hôpital de Chamonix en France, puis dans le Pays d'En-Haut où il réside habituellement.
Mike Horn, 35 ans, est né à Johannesburg en Afrique du Sud. Après des études en sciences humaines, il est venu s'établir en Europe en 1990, où il a travaillé comme moniteur de ski et guide de rafting ainsi que de canyoning. Il a monté sa première expédition en parapente et en rafting au Pérou en 1991.