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Introduction

FEVRIER 2004

27 Février 2004k, Vankarem, 67 51'N 175 51'W / 10 800 km du Cap Nord
Les Aventuriers du 21e siècle

Le vent ne m'a pas quitte depuis mon départ de Mys-Schmidta. Apres trois jours de difficile progression dans ce que les Russes appellent paziomok et que nous pourrions qualifier de petit blizzard, je décide de prendre les choses philosophiquement en restant sagement au campement. Malgré la platitude du lieu, entre lagon et océan polaire, j'ai pu trouver un rempart au vent furieux et glacial pour les chiens. La ruine suffit a peine à protéger mes chers compagnons et ma tente reste par contre parfaitement exposée au Noroît. Pendant trois jours et quatre nuits je prends mon mal en patience, couchant quelques lignes sur le papier (lire « Les Aventuriers du 21eme siècle » en annexe), entre ménage, cuisine et soins des chiens. Kula, encore lui, requiert une attention toute particulière. Cette force de la nature a la santé fragile. S'étant l'hiver dernier gelé les roupettes, Lena, ma sinologue preferee de Valkarkay lui avait confectionne une culotte en laine polaire Francital. Malheureusement, l'élastique de maintien lui a cette fois bien gelé la partie antérieure du zizi jusqu'à l'os. Lorsque je m'en aperçois a Mys-Schmidta, je m'empresse de lui passer une crème antibiotique mais la poursuite du traitement en toundra par -35C et ce vent mauvais devient une véritable épreuve. Ne reste plus qu'une seule alternative : la graisse interne d'ours blanc, celle que l'on recueille dans les viscères de l'animal. Cette graisse ne gèle qu'a -30 degrés environ et fond immédiatement au contact de la peau. Je luis connais des vertus cicatrisante mais le résultat est au delà de toutes mes espérances. En 4 jours, Kula est tire d'affaire et son zizi fonctionne à la perfection.

Je croyais donc qu'il s'agissait d'une tempête jusqu'au matin du quatrième jour ou les conditions restant inchangées, je décide, malgré tout de plier bagages. Ah les beaux jours de la Péninsule de Taïmyr ou de la traversée de la toundra iakoute lorsque par -45 degrés nous étions bien a l'aise dans nos fourrures ! Rien de tout cela par ici : -35C, vent constant de 30m/s et 80% d'humidité. De quoi dégoûter n'importe quel voyageur. Pas un seul instant de répit sur la piste. Les courtes pauses sont tellement inconfortables que les chiens même demandent à repartir au plus tôt pour se réchauffer. Et cette neige ! Pourquoi n'est-elle donc pas durcie par le vent et le gel ? Elle garde la consistance du sable qui freine le traîneau malgré le terrain absolument plat. Rien à voir, circulez ! C'est ce que nous faisons 5 heures par jour pour totaliser une trentaine de kilomètres seulement. Seule consolation et non des moindres, le vent du Nord est de trois quart arrière, autrement dit nous marchons au portant.

Tiens des traces de skis ! Les premières que j'aperçois depuis Bilings a 300km dans notre ouest. La moto-neige de Mike Horn est passée trois fois par ici. La piste est donc un vrai boulevard et semble au goût de la faune polaire du coin. Gloutons, renards et ours polaires ont, semble-t-il, flaire la bonne soupe en suivant consciencieusement le ruban neigeux. Nous aurions pu, nous-meme, tirer partie d'une telle trace si ce n'est qu'en frôlant la banquise nous trouvons une meilleure glisse.

Un ours attire mon attention près d'une cabane abandonnée. Je trouve a l'intérieur un bidon de fuel américain spécial pour réchaud. Le bidon est desesperement vide et je reste bêtement à rêver aux bienfaits de la civilisation devant le récipient métallique ayant contenu la merveilleuse essence. Tout au long de mon voyage, j'ai du utiliser les essences locales. Les crus varient en fonction des régions. J'ai goûte au millésime B70 de Khatanga, a l'ignoble condensât de la région autonome des Nenets, a la A95 de Tiksi qui m'a rendu la vie belle au bivouac et enfin a la graisseuse A76, qui rend les réchauds russes Schmell turbulents et capricieux, pourtant les seuls a accepter de fonctionner a l'essence de médiocre qualité. Combien de fois ai-je manque de m'asphyxier ou d'enflammer la tente, jetant, en dernière extrémité, mes engins par-dessus bord pour calmer leurs ardeurs. Depuis Mys-Schmidta, me voici de nouveau confronte a la funeste A76. L'un de mes deux réchauds a carrément refuse ce traitement en déclarant forfait. Une chance inouïe que celle de ma rencontre avec Guenadi a Vankarem. Au hasard d'un arrivage, il avait acheté, il y a 5 ans de cela un schmell qu'il n'a jamais utilise. Spontanément, il propose de me l'offrir. Je lui fais présent en retour de cartouches. Le marche est conclu, nous nous serrons la main tous deux heureux du troc. Les cartouches comme l'essence sont denrées rares par ici. J'ai pu glaner quelques litres seulement. Pour cette raison, la population Tchouktches tend à reprendre l'élevage du chien de traîneau. Trois attelages ici, sept au village voisin de Nutepielmien.

Vankarem compte 200 habitants. Les Tchouktches de la cote sont chasseurs de mammifères marins : morses, baleines grises, phoques, traques jusqu'à l'automne. D'étranges constructions de type canadiennes attirent mon regard. Une fondation crée par le gouverneur Abramovitch destinée a venir en aide aux populations Tchouktches a permis l'installation de ces chalets et la mise en fonction de communication satellitaire. On peut donc téléphoner disons à Quimper depuis Vankarem !
J'ai trouve hébergement a la station météo. On me confirme la ce que je savais déjà : le vent du Nord souffle depuis un mois et demi a la limite du coup de vent et la température se maintient au dessous de -30 degrés. Allez donc vous plaindre après ça du réchauffement de la planète !

Les Aventuriers du 21eme siècle
Nous ne sommes plus au temps ou de valeureux explorateurs partaient pour plusieurs années en quête de découvertes, qu'elles soient géographiques, ethnographiques ou autres. Il n'y avait alors ni transmission satellitaire pour rendre compte de sa progression ou de ses états d'âme, ni GPS pour assurer sa navigation, ni balise de détresse pour sauver l'expédition en perdition. L'équipe coulait a pic dans des mers inconnues ou en était réduite à déguster, en plat de résistance leurs chiens de traîneau, quand ce n'était pas leurs ceinturons de cuir en hors-d'ouvre. Ceux qui en réchappaient étaient adules a la hauteur de leurs exploits et leurs relation de voyage illustrée de croquis ou dessins, souvent véritables ouvres d'art, donnaient fort a rêver dans les chaumières ou de petits marmots attendaient leur tour avec impatience pour prendre le large et voguer vers des pays de rêves ou de cauchemars.

Les Nouveaux Aventuriers ont une toute autre quête. Finies les marches erratiques, la faim, l'isolement et autre inconfort qui rend le voyage aléatoire. Notre époque ne supporte plus ce genre de négligence. Si les Nouveaux Aventuriers ne peuvent plus prétendre inscrire leur nom dans l'histoire, la porte d'entrée a la notoriété et tout ce qui en découle (celebrite, argent.) passe au travers des medias et notamment de la télévision. Trouver un prétexte tangible à une aventure, original et a la fois au goût des medias est un art que cultivent certains aventuriers a la perfection. Les « Sur les traces de. » ou « A la rencontre des derniers sauvages de la planète. » ayant été trop utilises, sont aujourd'hui un peu passes de mode. L'alibi d'une quelconque recherche scientifique est une voie pas toujours facile a justifier ni a mettre en application. Reste a s'appuyer sur un quelconque record. Si l'idée n'est pas très nouvelle, elle a le mérite d'être relativement aisément vendable et n'engage a aucun débat intellectuel. Le grand sportif n'a ni besoin de posséder d'érudition, ni bagage accademique. Il lui faudra toutefois faire preuve de suffisamment d'éloquence, d'une certaine suffisance en laissant toute modestie ou humilité déplacée au placard. Notre personnage doit apparaître sur de lui pour rassurer et convaincre du bien-fondé d'un investissement rondelet. En effet, la grande aventure a un prix. Quitter le confort de ses pantoufles et la quiétude de son doux logis doit bien justifier quelques modestes compensations après tout.

Une fois l'idée d'unicité du grand projet développee, le plus difficile reste a faire : se doter d'une solide équipe de soutien qui saura assurer une logistique sans faille et une communication professionnelle. Sans cette équipe de soutien, notre superman n'est plus rien et son aventure risque bien d'en devenir une, authentique cette fois, autrement dit invendable et plus du tout au goût du jour. A ce stade, l'idée véritable d'aventure a déjà disparue et le projet ne repose plus sur le grand voyageur mais bien sur son équipe qui saura rendre le flou du projet non artistique et le vide de l'histoire palpitant voire pathétique. Le but est alors de faire de l'image et du spectacle. Les sponsors ont paye le prix fort et comptent, légitimement, sur un retour sur investissement par des retombées publicitaires. Comme la communication, la logistique est importante. Sur cet aspect, on ne lésinera pas sur les moyens car notre héros doit arriver coûte que coûte au bout de l'expédition. Les enjeux sont des lors trop importants pour laisser une quelconque part de risque a l'aventure. Que le héros ait froid aux mains, on n'hésitera pas à affréter un jet spécial pour aller les lui réchauffer au bout du monde. Si le traîneau est trop lourd, Diable, nous sommes bien au 21eme siècle et quelle idée de le voir transpirer alors que les temps modernes nous offrent de si belles machines, rapides et plus sures que les muscles atrophies par le gel de notre beau sportif. A ce stade, tous les moyens sont bons pour lui faire brûler les étapes car la programmation de l'aventure ne supporte plus aucun retard.

A quand donc une commission en charge de l'inspection des aventures pour débusquer les imposteurs ? Mais qui aurait donc l'idée de questionner les gens du coin et de toute façon, que vaut donc leur parole face a celle de notre fringant héros ? Et puis qu'en ont-ils donc a faire de ce bolide bariole et de son futile record ? Le regard qu'ils portent sur son aventure est aussi étranger que celui de notre héros sur leurs mours traditionnelles.
A quand et a quoi bon ? S'il est vrai qu'il existe encore bon nombre de véritables explorateurs, souvent anonymes (et j'en connais), il n'en reste pas moins que l'esprit d'aventure se perd et que le public ne sait plus trop a qui se vouer ni comment discerner le vrai du faux.
En 1984, j'avais écrit à Paul-émile Victor pour lui faire part de mon projet de vivre une année dans une communauté Inuit du Groenland. Cet homme de grand talent, véritable explorateur, avait pris la peine de corriger mon dossier en annotant au passage : « Vous ferez un beau voyage mais la qualité de vos textes et de vos photos, a votre retour, resteront l'élément déterminant de votre expédition ». Bien des années plus tard et après avoir pas mal bourlingue, j'admets que l'exploit proprement dit n'est que peu de chose en regard des documents rapportes. Ne serait-ce pas la la différence entre un simple aventurier et un explorateur ? Quoiqu'il en soit « conquérir l'inutile » peut être aussi louable que de mener une quelconque recherche. L'essentiel n'est-ce pas après tout l'honnêteté de la démarche ? Nous qui offrons une part de rêve, n'avons-nous pas quelque part un rôle de guide, notamment pour la jeunesse en quête de ce quelque chose qu'elle ne trouve pas dans notre société ?

Veuillez, chers lecteurs, m'excuser si cette note écrite a la hâte vous parait un rien cynique et n'allez pas toutefois supposer qu'elle se veut dogmatique. Il s'agit la d'un simple élan satyrique visant à nous faire réfléchir sur la définition même de l'aventure, tellement galvaudée aujourd'hui. Cloître dans ma tente a la 72eme heure de tempête, j'ai cru bon de méditer pour oublier le sifflement du vent et l'aspect désole des cotes de la Mer des Tchouktches.
Que vive l'Aventure !

10 février 2004, Mys-Schmidta, 68 53'N 179 22'W /
10 600 km du Cap Nord !

Adieu Nuit Polaire et Vive le Dieu de la vie ! Le soleil réapparaît enfin par une échancrure d'un massif aux piliers de granit noir. J'en profite pour jouir d'un déjeuner sous ses premiers rayons mais a peine me suis-je assis sur le traîneau qu'il disparaît. Peu importe, je sais que dorénavant nous ne souffrirons plus des ténèbres.

Le terrain est bon ! Fait assez rare pour être mentionne et je n'ai aucune honte d'en jouir car le vent, contre toute loi régissant les éléments naturels, est également portant. Nous filons donc sur les lagunes préférant laisser le village de Bilings dans notre Nord pour courir vers l'Est et nous rapprocher ainsi du Pacifique a vive allure. Les terres sont basses et désolées, bancs de sables enneiges au Sud, chaos de glace et brouillard au dessus des eaux libres au Nord. Passe le Cap Yakan, nous entrons dans le Detroit de De Long qui sépare la terre de Tchoukotka de l'Ile Wrangel.

Georges Washington De Long était un explorateur américain dont la désastreuse expédition mis en évidence l'existence d'un courant transpolaire. Parti en 1879 a bord de la Jeannette, le navire dériva pendant près de 2 ans avant d'être broyé par les glaces. Certains membres de l'équipage endurant d'extrêmes difficultés purent néanmoins rejoindre le Delta de la Lena. De Long mourut inspirant toutefois la célèbre expédition du Norvégien Nansen a bord du Fram.
Triste nouvelle. A l'issu d'une tempête qui me bloque trois jours sous la tente, je retrouve Purga agonisant et doit l'achever. Je le sentais malade depuis quelques semaines, ayant développe une inquiétante obésité qui me contraignait a ne plus l'atteler. Purga n'etait certes pas un très bon chien, je l'avoue, mais cette macabre élimination m'a un peu retourne. Triste vie que celle d'un chien de traîneau. Nous sommes dorénavant dix pour tirer cet énorme convoi et notre allure se réduit considérablement. Je repense a tous ces chiens perdus au cours de mon périple : le petit Vostok, mon Sokol adore, le vieux Bim, Dingo le boiteux, les rouquins Bars et longgy, Artchoum le killer et enfin Purga. La piste est dure. Je le ressens moi-meme dans mon corps qui a perdu sa fougue des premières années de voyage. Heureusement que l'expérience a compense la forme physique déclinante.
Tempête d'ouest par -35 degrés : re-fri-ge-rante ! La lune y est pour quelque chose, elle qui grossit dans le ciel bleu métal pour séduire son amant le zéphyr, idiot qu'il est de se pavoiser devant la belle dame traîtresse. Les chiens sont un peu abrites sous le vent d'un petit phare en ruine et je me félicite d'avoir pu trouver ce précaire refuge. Le 7 février, après avoir couru 500 km depuis Valkarkay et 10 600 km depuis le Cap Nord de la Norvège, nous traversons l'Antiméridien, et passons en quelques secondes de la longitude 180 degré Est a la longitude Ouest, nous rapprochant donc de la France, de la Bretagne et de la fin d'une exploration de quatre années. Nous rentrons donc à la maison et entrons en Mer des Tchouktches. Mys-Schmidta n'est plus qu'un village de 900 habitants vivant dans les ruines de la prospérité soviétique. Quelle courageuse population ! Il y a a peine deux ans, l'approvisionnement en charbon, fuel et vivres n'avait pas été proprement assure. Les habitants durent subir un difficile hivernage sans électricité ni chauffage, se rendant à leur travail sans pour autant toucher de salaire. -14C dans les locaux de la station météo me dit Sergey, le chef de la station qui m'a aimablement accueilli. On loue donc ici la politique du jeune gouverneur Abramovitch qui changea radicalement la situation économique des son élection.

Le mot bania a été prononce et m'a fait sursaute. Des mon arrivée, ce n'est ni la chaleur, ni un bon repas qui me faisait languir. Trop habitue a nos bania hebdomadaires de Valkarkay, j'ai difficilement supporte la crasse accumulée depuis 20 jours de route. L'invitation vient de l'administration et je profite de leur sauna particulier avec piscine d'eau froide, salon TV et feu de bois. Le plaisir d'ôter ses vêtements adhérant a la peau et de se laver fut tel que j'ai décide de prolonger mon séjour a Mys-Schmidta jusqu'au prochain jeudi, jour du bania communal qui, je l'espère, sera un peu moins arrose tout de même.

J'entre dans un magasin pour quelques emplettes. Cela faisait 6 mois que ça ne m'était pas arrive. La modeste boutique me semble encore plus richement achalandée qu'un de nos hypermarchés. En honnête homme de la nature, je ressors tout bonnement avec quelques quartiers de viande de renne, du poisson fume et une miche de pain frais.

Mes chiens se languissent aussi de viande fraîche. J'ai pu trouver au sovkhoze du morse à la mode tchouktche. La viande désossée et gelée est confinée dans la peau cousue de l'animal et fermente doucement sans pour autant pourrir. Le résultat est un met parait-il nourrissant et vitamine dont le fumet très particulier n'est pas encore parvenu a exciter mes papilles gustatives.
Au village, j'apprends le passage de l'aventurier Mike Horn en route pour un tour du monde de l'Arctique. Les braves Russes habitues a conduire de vieux buran délabres ne cessent de me vanter les mérites de sa motoneige de type skidoo flambant neuve, directement importée d'Alaska et conduite par son guide Tchouktche. Nos route n'ont malheureusement pu se croiser car l'engin, inadapté à la progression dans les chaos de glace, a du faire route vers le Sud pour rejoindre la grande piste hivernale reliant Pevek à la mine d'or de Polyarny.

Pour ceux qui s'étonneraient légitimement de notre lenteur je dois leur rappeler que nous n'avons ni assistance, ni engin motorise à nos cotes pour nous tracer la piste, porter notre cafarnaum ou nous inviter à une progression moins sportive. Mes braves chiens tracent difficilement leur chemin dans des espaces vierges fréquentes par les seuls ours polaires et gloutons. Nous nous déplaçons de manière traditionnelle, chassons et plus important que tout prétendu record de vitesse aussi futile qu'inutile, allons a la rencontre de peuples qui nous enseignent l'art de vivre le Nord plutôt que de ne faire que survivre misérablement grâce a des artifices technologiques et des moyens démesures. N'en déplaise aux amateurs de photos caricaturales polaires mon visage n'offre que de très discrètes gelures et malgré la sciatique cervicale qui me pose des problèmes circulatoires, ni mes mains ni mes pied ne peuvent encore se vanter de nécroses. Mon équipement vestimentaire est de taille à supporter n'importe quelle tempête et nous avons l'expérience de plus de 20 mois d'hiver sibérien. Si notre vitesse est par conséquent deux fois moins élevée que certains aventuriers de l'extrême c'est que nous avons choisi l'esprit d'exploration au détriment d'une vulgaire opération commerciale aussi banale que lucrative. Je remercie donc au passage mes partenaires et vous tous qui partagez mon aventure depuis plusieurs années d'avoir adhere a cette éthique, celle de la découverte de notre belle planète.