http://www.arktika.org  / (© photos : Gilles Elkaim)

Introduction

AOÛT -> DECEMBRE 2001

Yamburg 68°N 75°E / 23 Novembre 2001/Jour 336 , 4600 km du Cap Nord
5h du matin. Avant même que mon fidèle réveil mécanique russe ne sonne, j'ouvre un oeil. Le jour est encore loin en cette période de nuit polaire. Le matelas me semble bien confortable ce matin et je traîne encore quelques instants. Coup d'oeil au thermomètre : 0° !
Je fais un bond et réalise que je baigne dans une mare d'eau glaciale. Ma peau de renne n'est plus qu'une éponge, comme le sac de couchage d'ailleurs. Je parviens à reprendre pied sur un petit îlot dans un coin de la tente. Catastrophe ! Le vent est encore violent mais il n'est plus question d'attendre l'accalmie. Je suis coincé sous la toile depuis 48h en pleine banquise à environ 6 km de la côte. Le thermomètre devrait chuter sous peu et la situation deviendra alors grave.
Je peste en repensant aux redoux successifs de l'hiver précédent mais que diable je suis à présent en Sibérie ! J'essore comme je peux mes vêtements de route et suis au dehors dans la tourmente. Le spectacle est alarmant, tout autour de moi : la bête immonde, l'ennemi n°1 de l'explorateur polaire, j'ai nomme la " slush ", ce mélange de neige et d'eau à la couleur brunâtre. Extirper la tente de cette boue de neige, dans la nuit, avec un vent soufflant en tempête, et m'habiller de vêtements gelés n'est pas mon sport préféré. Enfin, me dis-je, ce sont les petits soucis de tout nomade des glaces et à quoi bon en vouloir au monde entier puisque c'est la route que j'ai moi-même choisie de prendre lorsque j'étais encore sain de corps et d'esprit...
J'arrose de neige ma tente et mes peaux de renne afin de les sécher un peu. Sans hésiter, je fixe mon cap vers la terre et fonce, tête baissée, dans les bâtons de ski, pour me réchauffer un peu. Je crois avoir aperçu hier un balok (cabane de bois ou de tôle ou, plus souvent, simple citerne aménagée). Ma paire de jumelles me le confirme à deux petites heures de route. Je m'imagine déjà devant un bon feu, séchant tout mon équipement en dégustant un plat de poisson en compagnie du propriétaire. Malheureusement, mes espoirs sont vite déçus. Non seulement l'endroit est inhabité mais la porte du balok est fermée avec un gros écrou que je tente vainement de désserrer avec mon couteau suisse... Il y a du bois à profusion au dehors. Se rôtir les orteils auprès du feu serait réconfortant mais ma conscience soudain me rappelle à l'ordre : mes chiens m'attendent a Antipayuta et j'en suis encore à plus de 300 km.
Après quelques ronds hésitants autour du balok au cas où je tomberais par hasard sur la clef de 24, je reprends ma route en me promettant toutefois de camper au sec le soir, c'est à dire dans deux heures... J'aime les gens braves et, poussant un ski l'un après l'autre, me félicite de mon initiative courageuse. Je serai bientôt dans le bain de mon second hiver, c'est bien le cas de le dire.
Le balok sera la dernière trace d'êtres humains jusqu'à Yamburg. Durant 140 km je ne croiserai aucune piste si ce n'est celles de renards, de lièvres et de perdrix des neiges. Je longe lentement la côte de Tazovsky a raison de 12 a 15 km par jour. Les falaises succèdent a d'immenses plages. J'avance dorénavant dans une atmosphère glaciale. Il fait chaque jour -30°C avec un air humide et un vent permanent. Je suis couvert de givre. La lumière est irréelle. La boule jaune diffuse de ce soleil de nuit polaire s'entoure de deux arcs-en-ciel, résultant de la réfraction des rayons lumineux sur les cristaux de glace de l'atmosphère. C'est beau et je suis heureux d'être là, seul à seul avec les éléments, vivant à mon propre rythme intérieur - celui de mes pensées, celui de ma route calquée sur notre planète tournant autour d'une étoile qui, elle-même, se déplace dans le cosmos.

GILLES ELKAIM AIME LE TEMPS

J'aime le temps. Cette notion impalpable que l'homme lui-même avec toute sa technologie n'a pu encore manipuler mais seulement mesurer. Certains pensent que le temps a peu de prise sur le voyageur. Rien n'est plus faux. Si le vagabond (ce n'est pas péjoratif) n'en a pas une réelle utilité, l'explorateur, a toujours eu besoin de la précision de cet instrument qui permet de se positionner dans l'espace. La montre Fortis que je porte sur la manche de ma parka est ma compagne de chaque instant. C'est mon compteur de vitesse, mon compteur kilométrique, le coup de gong qui m'annonce la pause thé ou la fin d'étape. C'est elle qui me félicite de mes bonnes moyennes journalières ou qui s'offusque d'affligeants résultats. La montre Fortis fonctionne en toute situation et, pour cause, puisque c'est la montre officielle des cosmonautes. Testée dans le vide de l'espace par des températures extrêmes de -170°V à +130°C et par des accélérations de l'ordre de 12 fois celle de l'apesanteur, elles se joue des conditions polaires. Merci donc à la compagnie suisse Fortis pour leur professionnalisme et leur partenariat.



Le renard m'observe de ses yeux curieux. Sans prendre peur, il se déplace parallèlement à moi, cherchant je ne sais quelle pitance sur ces plages desolées. Pendant plusieurs kilomètres, nous faisons route ensemble, puis son odorat le guide vers un ancien campement d'été alors que je pique droit vers la banquise. Salut petit compagnon blanc, comme je te comprends d'avoir choisi d'habiter dans ce désert !
Alors que je monte la tente ce soir, j'aperçois subitement les feux de Yamburg à l'horizon sous une aurore boréale.
Vision réconfortante ; mais je sais que j'en suis encore à plus de 30 km et que, par conséquent, il ne faut pas pour autant se croire arrivé à bon port. Le mauvais temps frappe toujours lorsqu'on l'attend le moins. Je me montre donc prudent et patient les deux jours suivants et, au matin du troisième jour, mon baromètre m'annonce une brusque augmentation de pression et les prémices d'un mauvais vent.
Plus aucun feux en vue, le brouillard est dense et le vent forcit. J'avance donc les yeux rivés sur mon compas collé a l'un de mes skis.
Ma route doit impérativement être précise si je ne veux pas manquer mon but car la visibilité est réduite à 10m. Peu à peu la tempête se lève mais me pousse heureusement vers ma destination. J'atteint enfin la côte et ses hautes falaises qui rendent la navigation plus aisée.
Les volutes de neiges tourbillonnent autour de moi. Une heure interminable s'écoule avant que je n'aperçoive enfin le village et ses maisons étrangement alignées.

Mon arrivée par ce blizzard va être triomphale, me dis-je pour flatter mon ego qui en a parfois un peu besoin après une longue période de solitude. Mais voilà que les maisons s'avèrent n'être qu'une conduite, vraisemblablement d'eau, qui longe une route déserte. Elle devrait mener au village et je l'empreinte donc, espérant apercevoir les premières habitations au détour de chaque courbe. Les patins du traîneau Arktika souffrent et je décide d'aller reconnaître le village à pied.

Trois kilomètres : toujours rien ! Où est donc cette base gazière qui compte près de 15 000 travailleurs? Je décide de rebrousser chemin et d'aller m'abriter à la station de pompage. La tempête atteint à présent son paroxysme. A peine puis-je encore avancer contre le vent.
Dans moins d'une heure, la nuit va tomber et je me vois mal monter la tente par ce temps et surtout accepter un misérable bivouac si près du but. De la lumière à la station, un véhicule garé près d'un hangar, je frappe à sa porte.

Après quelques minutes la porte s'entrouvre et un homme au visage rougeaud me demande d'un ton extrêmement agressif ce que je veux. Je balbutie quelques mots, interloque : " Tempête ", " Nida ", "15 jours de marche "...
J'aimerais être plus communicatif mais je me doute que l'énergumène que j'ai en face de moi n'est pas prêt à m'écouter. Son haleine exhale des vapeurs de vodka qui agressent mes narines peu sollicitées par les odeurs. En bref, il me répugne. L'homme crache quelques insultes et jurons, me pousse et me dit d'aller me faire voir ailleurs, en me menaçant de lâcher son chien si je ne disparais pas de son paysage au plus vite! Je n'en reviens pas : fermer la porte à un voyageur dans la tempête, comment est ce possible ? Comme arrivée triomphale on ne pouvait pas rêver mieux ! Je repense à mes amis les renards, comme je les comprends soudain de fuir l'homme !


Mes vociférations et mes coups de pied sur la porte du hangar ont attiré un autre homme qui s'avère plus compréhensif que le précédent.
On me fait pénétrer dans l'antre interdit sous la bonne garde du Pitbull en attendant d'avertir la police. C'est bien tout ce que je désirais après tout. Un troisième homme est vautré, le visage colléà son téléviseur. La télécommande en main, il zappe de série B en serie B sans se soucier du reste. De ce dernier je ne tirerai aucune parole.
Le personnel de la sécurité civile et deux hommes de la police criminelle arrivent pour me souhaiter très courtoisement la bienvenue.
Enfin un genre humain abordable. L'un des policiers, Oleg, me cite un poème de Pushkin et s'intéresse, avec beaucoup d'humour, à mon statut de capitaliste. L'autre, Volodia, s'émerveille plus de mon superbe fusil mixte Verney-Carron que de mes autorisations en bon et due forme. L'atmosphère est à la plaisanterie et, une fois la base atteinte, je passe de bureau en bureau pour raconter ma petite histoire.
Mon année passée dans la toundra force le respect. Mon matériel est mis à sécher près de la prison et Oleg sort subrepticement d'un placard la panoplie de survie dans l'Arctique : une bouteille de vodka, et quelques chips pour calmer le feu ardent de gorges trop sensibles.
Durant les trois jours de mon séjour, Oleg et Volodia seront mes aides de camp. L'administration m'offre l'hébergement dans la plus luxueuse suite de l'hôtel où rien que le lit occupe une superficie supérieure a celle de ma tente. Je ne parviendrais pas à payer quoi que ce soit dans les magasins. Comble du luxe : on m'offre même 2 rouleaux, soit 108 m, de papier toilette pour capitaliste. Les seules bougies disponibles sont celles de jour de fête mais qu'importe puisqu'elles me seront tout spécialement, dédicacées par la jolie vendeuse Olga aux yeux langoureux. " Chercher la femme " me susurre Oleg a l'oreille...
Partout, ce n'est que gentillesse et amabilité. Et encore mon interview à la TV n'a pas encore été diffusée au journal de 20h local ! Jusqu'à Marina, la coiffeuse qui, sans hésitation, me prend sans rendez-vous alors que sa prochaine disponibilité n'est pas avant le 2 décembre. Il faut dire que Marina est la seule coiffeuse pour 15 000 ouvriers mais il faut préciser que parmi ces 15 000, je suis le seul Français. Là non plus, je ne serai pas autorisé à payer mais simplement apposer mon autographe sur la bible de la douce Marina !
Yamburg est le fief de compagnie Gazprom. Le gaz que nous utilisons en France nous vient tout droit de cette région. La prochaine fois que vous réchaufferez votre café, ayez donc une pensée émue pour les travailleurs de l'Arctique et rêvez aux jolis visages des femmes de Yamburg !
Pour plus d'informations allez voir le site de Gilles Elkaim

Krougly / Rêveries d'un aventurier solitaire / 2 Décembre, Jour 346, 4694 km /
Cap Krougly / 68°41'N - 74°28'E
Vent d'ouest et grisaille. Visibilité nulle, contrastes totalement absents, neige profonde. Comme je n'y vois rien, une fois ancré dans mes skis pour 5 heures de route, je laisse vagabonder mon esprit. Quelques souvenirs déplaisants m'irritent et j'arrache le traîneau avec hargne.
Le vent glacé me fouette les pommettes et je déploie l'extension, en forme de tunnel, de la capuche de ma parka. Réalisée selon mes conseils par la société Francital, elle m'offre un confort indéniable les jours de blizzard. Mon champ de vision se rétrécit et le souffle du vent s'assourdit. Après quelques instants, je me sens bercé par les éléments. Ce n'est plus moi qui avance mais mes jambes, mes bras, mon corps tout entier qui travaille au halage du lourd traîneau. Mon esprit se libère de son fardeau.
J'ai bien cru m'assoupir.
Quelques secondes ? Dix minutes ? Impossible de le dire. Avais-je les yeux fermés ? Mais au fait, pourquoi donc les garder ouverts puisque je n'y vois rien. J'évolue dans le néant. Le traîneau se rappelle à moi par un violent coup dans les reins. Mais non, je ne dormais pas, je rêvais. Je la tiens, cette pensée agréable et je ne vais pas la lâcher de si tôt.
Je suis attablé en compagnie d'une jolie femme dans un petit restaurant du Périgord. Elle est élégante et me sourit. Je commande un steak tartare en entrée, suivi d'une côte de boeuf saignante avec un os à moëlle. Le copieux plateau de fromage est arrosé d'un bon rouge corse. Mes papilles gustatives frétillent déjà de plaisir.
Le film se déroule en boucle - enrichi à chaque passage de nouveaux détails : une odeur de pipe a la table voisine, le crépitement du feu dans la cheminée, l'oeil complice de ma charmante compagne.
" Vous reprendrez bien un autre steak tartare ? " Elle décline !
Je ne sortirais pas de ce restaurant avant 17 h. Tiens, deja la nuit ! Il est 14h30, l'heure de camper. La côte basse n'offre aucun abri. Une tache noire sur ma droite attire mon regard : simple rondin de bois de flottage échoue. Ce sera là mon bivouac.
J'attache les deux haubans arrière de la tente au traîneau et déploie les arceaux. La toile claque au vent. Les gestes doivent être précis et rapides. Nul besoin de lampe frontale. Dresser la tente dans la tempête et l'obscurité est devenu un automatisme. Après une heure de terrassement, mon abri est solidement arrimé et je ris à gorge déployée face aux bourrasques de neige, en fredonnant tout haut le refrain : "Avec ma maison sur le dos, comme un escargot. ".
Une heure encore de brossage du givre déposé sur tout l'équipement et je suis chez moi. J'allume la bougie. Quel réconfort ! Encore un peu de rangement et l'instant solennel arrive. Celui qui décide d'un bivouac misérable ou d'une luxueuse détente : le feu. Dans la toundra, il se résume à un capricieux petit tas de ferraille : un réchaud. J'utilise à présent deux rustiques Primus russes. Ils se révèlent plus fiables que leurs homologues américains lorsqu'on utilise l'essence locale souvent de médiocre qualité. Entre Nida et Yamburg, j'avais hérité d'huile dans mon essence et me débattais chaque soir pour assurer ma survie par -30°C ! A Yamburg, mes amis miliciens m'ont offert 10 litres d'une essence excellente et depuis, je vis heureux, sec et repus.
Tempête encore les jours suivants. Je dois me forcer pour m'offrir de belles visions devant les yeux. J'ai beau commander 2 steaks tartare en entrée et traîner entre salade et dessert, le film trop repassé n'a plus le même goût. Je n'arrive même pas a trouver un prénom à ma charmante compagne. Va falloir trouver autre chose...

Départ de la quatrième étape
Après avoir essuyé un ouragan à sa sortie du delta de l'Ob qui a balayé toute la région, Gilles doit faire face à des conditions de navigation difficiles à son entrée dans la grande Baie de l'Ob. Vents violents s'opposant au courant créent des vagues pyramidales et des clapotis croisés le long d'une côte sauvage très exposée.

L'aventurier Gilles Elkaim vient de s'engager dans la quatrième étape de son périple à travers l'Arctique eurasien. Le 7 novembre 2001, il a quitté Nida, petit village sibérien situé au fond de la Baie de l'Ob. Pendant 40 jours il devra hâler, seul son traîneau chargé de 140 kg de matériel pour rejoindre Antipayuta situé à 400 km sur la Péninsule de Guidansk. Il retrouvera là bas ses chiens de traîneau pour poursuivre son périple vers l'Est sur plus de 3000 km en direction du fleuve Ienisseï, de la Péninsule de Taïmir, de la Mer de Laptev et de la Yakoutie septentrionale.
Cette étape s'avère décisive car elle est la plus difficile de toute l'expédition. Si Gilles a acquis une solide expérience, après plus d'un an de vie dans la toundra sauvage et près de 4500 km déjà parcourus, il devra toutefois mener son attelage dans les régions les plus hostiles et les plus désertiques de Sibérie où peu de gens se sont aventurés avant lui.
La nuit polaire s'est installée au nord du cercle polaire et le thermomètre affiche déjà -20°C. Armé de toute sa détermination, sa force et son courage, le voyageur polaire s'est engagé sur les glaces de la Baie de l'Ob pour une longue solitude glaciale.

"On m'avait prévenu, et je ne le croyais pas, la Baie de l'Ob s'avère, en effet plus dangereuse qu'en mer ou en océan. Pas de houle établie, seul un bouillon dans lequel le kayak est ballotté en tous sens", avoue l'explorateur.

Après avoir doublé les caps Sandibe et Toya, Gilles est cueilli par le Nord-est. Ce vent accéléré le long des 1000 km de côtes de la Péninsule de Yamal, soulève les eaux brunâtres qui viennent se briser en rouleaux le long du rivage. Gilles n'a d'autre option que de hâler son kayak le long de plages désolées (même au mois d'août !) jusqu'à ce qu'une zone de dunes vienne stopper sa progression.
Durant 7 jours, le vent établi à force 5, ne va pas mollir, ne serait-ce qu'une heure. La régularité de ce vent pourrait s'apparenter à celle d'un mistral. Gilles attend patiemment l'accalmie. C'est là, perché sur une falaise, qu'il apprend, au cours d'une conversation par téléphone satellite avec l'un de ses partenaires, que son bureau, censé préparer la campagne d'hiver, est en vacances ! Le téléphone du bureau de l'expédition devant assurer une veille sécuritaire 24h/24 ne répond plus. Le jour même, une barque à moteur chavire dans les lames traîtresses. Malgré les recherches, on ne retrouvera aucune trace ni du canot, ni des deux jeunes pêcheurs Nenets s'étant aventurés dans la tempête.

Ce n'est que le surlendemain que Gilles parviendra enfin à joindre Eléna restée sans nouvelles depuis quelques jours. La responsable de l'association a osé quitter son poste de travail, une chambre de 9 m², située dans un foyer des jeunes travailleuses du 18e arrondissement de Paris. C'était aussi son domicile depuis un an, car son petit salaire de SMIC ne lui a jamais permis de trouver un logement indépendant.

Le téléphone Globalstar, mis à la disposition de l'expédition par l'Agence Spatiale Européenne (ESA) fonctionne à plein régime et, après quelques recoupements, il est établi que l'employée prétend continuer son travail de préparation de l'étape hivernale grâce à son ordinateur portable, mais, il est vrai, dans un cadre un peu plus agréable du sud de la France. Elle y est depuis 10 jours!!!
Dans moins d'un mois, l'hiver se sera installé dans le nord de la Sibérie et le bateau permettant d'acheminer le matériel hivernal aura effectué sa dernière navette vers Antipayuta où 7 chiens attendent impatiemment l'arrivée de leur maître bien-aimé. Gilles, impuissant voit son étape hivernale compromise et fait les 100 pas sur le haut de sa falaise.
" Le suicide ? Ce serait la solution la plus expéditive au problème mais je n'aime pas la facilité. Le châtiment? Cela conviendrait mieux"
N'y tenant plus, Gilles prend la mer et, après une navigation de nuit, parvient à rejoindre le petit village de Nida où il est accueilli chaleureusement par la population et l'administration. Profitant d'un hélicoptère ayant pour mission d'évacuer les habitants du village de Noumgy, consécutif à la faillite d'une compagnie pétrolière, Gilles, chargé de son kayak s'envole le jour même pour Nadym. Reçu par le maire de la ville, il rallie Moscou, puis Paris. Nida - Lorient en 4 jours : un record dont il se serait bien passé !
La priorité, à présent est de remettre de l'ordre dans son bureau et renouveler son équipe de soutien.
Il profitera de sa position de président de l'association pour licencier son épouse infidèle pour faute grave sans préavis ni indemnités. Il fera tout pour qu'elle ne puisse pas s'inscrire aux Assedic et perdre son logement. Il lui enverra quand même une petite carte lui souhaitant bon courage...
Il en profitera pour développer le programme de recherche avec l'ESA, suivre la construction de son traîneau, ainsi que mille autres détails qui se révéleront décisifs pour la plus difficile étape de son expédition.
" Chers internautes, n'hésitez pas à m'écrire, je reste à votre écoute. Manifestez votre soutien pour que nous poursuivions ensemble cette grande aventure !!! "

Pour plus d'informations, se rendre sur le site de Gilles Elkaim