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semaine
du 15 au 21 avril
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Suivre leur progression sur la carte
Carte
du trajet sur l'océan Arctique
Carte
comparative des progressions des expéditions
VOIR
NOTRE NOUVELLE CARTE CLOSE UP
Dimanche 21 avril (day 56) : A la recherche d'un terrain d'atterrissage...
Depuis
trois jours maintenant, Alain et Dixie ont changé de cap, contraints
et forcés par l'annonce de la nouvelle qu'aucune récupération
au pôle Nord ne serait possible après au-delà
du 20 mai environ. Ils font du donc du nord-ouest et se dirigent vers
le cap Arktichewski et l'île de Stredny (voir
notre carte du retour) d'où partira l'Antonov 2 qui ira
les rechercher sur la glace.
Quelles
sont les inconnues et les risques de cette récupération
?
1/ Le monomoteur russe Antonov 2 n'a qu'une autonomie de 1200 km,
lorsqu'on le charge à plein (de fûts de fuel) et que
le poids supplémentaire à charger n'est pas trop important.
En ce qui concerne ce dernier point, pas de problème : les
traîneaux ne pèsent plus qu'une centaine de kilos et
les deux hommes on beaucoup maigri - surtout Alain.
Mais il sont trop loin du cap Arktichewski ; en effet, les hommes
s'en trouvent encore aujourd'hui éloignés de820 km.
Et ils ne peuvent manifestement pas faire le kilométrage suffisant
qui éviterait de devoir faire un dépôt de fuel
- cela étant donné les conditions de terrain rencontrées
ces derniers jours (c'est pire que jamais, disent-ils). Il faudra
donc faire un dépôt quelque part entre le lieu d'envol
et l'endroit où sera localisée ce jour-là l'expédition.
Ce dépôt de fuel devra être fait non pas sur de
la terre ferme (ce qui serait la meilleure solution) mais sur une
banquise qui, on l'a vu, est plus qu'imprévisible cette année.
2/ L'Antonov 2 a impérativement besoin d'un terrain de glace
de 300 m de long pour pouvoir poser ses skis ; la surface d'atterrissage
doit être naturellement la plus plate possible et l'épaisseur
de la glace doit avoir au moins de 60 cm. Or, depuis qu'ils ont changé
de cap, Alain et Dixie observent que la glace qu'ils foulent devient
aussi plus mince - ce soir, ils campent sur une glace jeune de 30
cm d'épaisseur. Pas suffisant pour un éventuel atterrissage.
3/ Depuis qu'ils ont quitté le cap Anisiy, le 25 février
dernier, ils n'ont pas encore rencontré un seul terrain qui
serait idoine pour l'atterrissage de l'Antonov 2 ; il faut espérer
qu'ils en trouvent naturellement un bien vite.
On sait bien sûr qu'il s'agit-là des conditions optimales
pour un pick up ; mais tous les spécialistes savent aussi que
les aviateurs Russes qui fréquentent la banquise Arctique sont
de sacrés pilotes et qu'en cas d'urgence, il sont capables
de véritables prouesses.
4/ Quand tout cela va-t-il se dérouler ? Dès
que Cerpolex aura les appareils disponibles. Car pour toute opération
de ce genre, il faut la présence à terre (ici, sur l'île
de Stredny en l'occurrence) d'un hélicoptère MI 8 qui,
stand-by, assure le soutien et les secours éventuels.
Durant les premiers jours de cette semaine, Cerpolex est encore occupé
avec une grande opération de la National Science Foundation
(NSF) qui est en train de récupérer des sondes posées
sur les fonds marins à plus de 4000 m de profondeur (voir
ici ce programme). Ce n'est donc qu'à partir de mercredi
ou de jeudi que les hommes de Compaq Pole II pourront être récupérés.
Depuis
deux jours, les hommes tournent quasiment en rond avec une dérive
qui fait la folle, les poussant une fois vers l'est une fois vers
l'ouest, le mercure est à nouveau descendu jusqu'à -30°
C, le temps est au grand beau mais, naturellement le cur n'y
est plus... Ils n'ont toujours pas trouvé de terrain d'atterrissage...
Samedi 20 avril (day 55) : Pas de liaison aujourd'hui.
Vendredi 19 avril (day 54) : Ils continuent à marcher tandis
que le QG prépare l'opération "Récupération"...
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Interview
de Dixie réalisée le 18 avril par Dennis
Vanslembrouck de la chaîne VT4 (en Néerlandais)
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Etant
donné le travail que nous avons avec l'opération de
récupération d'Alain et de Dixie, nous ne sommes pas
à même de livrer une analyse complète de la situation
aujourd'hui ; nous l'écrirons ce week end.
Juste quelques
infos donc sur la vacation satellite (Iridium)
du jour ; en pleine forme physique et gardant malgré l'abandon
un bon moral, les deux hommes continuent de marcher envers et contre
tout (ils savent qu'ils doivent se rapprocher au maximum du cap Arktichewski)
dans une
atmosphère d'un autre monde (banquise plus chaotique que jamais,
blocs de glaces gigantesques, hauts comme des cathédrales,
etc.) et, donc de se rapprocher de ce lieu d'où devrait partir
l'Antonov 2 qui ira les reprendre la semaine prochaine, si tout va
bien...
Nous
remercions chaleureusement Leurs Altesses Royales le Prince
Phillipe et la Princesse Mathilde de s'intéresser de
si près à notre expédition et d'avoir envoyé
un message d'encouragements à nos deux aventuriers polaires.
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A
suivre la semaine prochaine : le dossier annoncé sur la centenaire
controverse
entre Peary et Cook. Lequel des deux fut le premier homme à
atteindre le pôle Nord ?
L'un ou l'autre l'a-t-il d'ailleurs jamais atteint ?
Jeudi 18 avril (day 53) : Les deux hommes doivent se replier. La dernière
partie de l'expédition ne sera pas la plus tranquille...
Les
hommes sont naturellement sur le coup de cette information diffusée
par First Air Canada : pas de récupération au pôle
Nord après le 15-20 mai. Cela signifie qu'Alain et Dixie doivent
prendre des décisions importantes concernant la façon
dont ils vont se faire reprendre par la logistique de Cerpolex.
La situation évoluant d'heure en heure (où vont-ils
se faire récupérer ?, par quel type d'appareil ?, pourront-ils
se rapprocher suffisamment pour que l'opération soit possible
?, où le décolage aura-t-il lieu ? quand vont-ils se
faire récupérer ? trouveront-ils un terrain propice
à l'atterissage ?, etc.), nous ne sommes pas encore à
même de dresser un schéma précis de la tournure
définitive que vont prendre les événements relatifs
à cette dernière partie de l'aventure.
Mais une
chose est dès à présent certaine : l'équipe
du QG fera tout pour que les nombreux visiteurs du site puissent suivre
le mieux possible, jour après jour, heure après heure
même si nécessaire et donc quasiment en direct, cette
importante opération de récupération.
Cela
étant dit, les hommes sont parvenus, à force de courage
et de ténacité, à regagner la presque totalité
du terrain perdu hier. De plus, le mercure est brusquement remonté
et les -20° C actuels changent la vie, disent-ils. Ce qui signifie
que Alain et Dixe sont en forme et qu'ils sont donc prêts à
donner ce qui leur reste de forces pour que cette récupération
se déroule dans les meilleures conditions possible.
Mercredi 17 avril (day 52) : deux mauvaises nouvelles.
Commençons
par la première: Alain et Dixie n'ont pas bougé
de la tente aujourd'hui. Jour blanc (white out), visibilité
nulle et vent du sud-ouest soufflant toute la journée entre
35 et 50 km/h. Bilan : 20 km de dérive vers l'est poussant
l'expédition du même coup quelques kilomètres
vers le sud. Hier, ils se trouvaient à 1164 km du pôle,
ce soir, le compteur GPS marque 1172 km... Rien de très réjouissant.
Maintenant
la seconde : La compagnie canadienne First Air (qui s'occupe
d'aller rechercher au pôle Nord les aventuriers explorateurs
qui arrêtent là leur route) vient de confirmer une information
dont on soupçonnait l'annonce depuis quelques semaines déjà
: cette année-ci, contrairement aux autres années, ses
Twin Otter basés à Resolute Bay ne pourront aller chercher
les aventuriers au pôle Nord après la mi-mai alors que,
d'habitude, le pick up se fait jusqu'au début du mois de juin
(parfois jusqu'à la mi-juin). Pourquoi ? Parce que, dixit First
Air Canada, ce printemps, les choses sont différentes. D'une
part, la météo est particulièrement pourrie (-
44° C dans les environs de Ward Hunt en avril comme vécu
ces derniers jours par les expéditions qui ont choisi cette
route, cela ne s'est jamais vu) ; de l'autre, l'hiver précédent
a été particulièrement chaud, ce qui a eu pour
conséquence directe de disloquer et de lézarder la banquise
Arctique comme elle ne l'a jamais été auparavant. Les
atterrissages au de-là de la mi-mai risquent d'être beaucoup
trop dangereux ; pas de récupération des expéditions
au-delà de cette période donc.
Cette annonce est une mauvaise nouvelle pour toutes les expéditions
qui tentent de joindre le pôle nord en général
et pour Compaq Pole II en particulier.
Pour ceux qui tentent le trajet du côté de Ward Hunt,
on voit mal comment ils pourront accomplir les quelques 5 ou 600 km
restants alors qu'ils progressent à la moyenne de 3 ou 4 km
par jour et qu'ils n'ont plus que 30 jours pour joindre le pôle.
Il faudrait passer à la moyenne d'au moins 20 km/jour pour
réussir. Le Singapourien Khoo Swee Chiow (voir notre rubrique
" Autres expéditions / En direct ") avance vite mais
il est léger et se fait ravitailler plusieurs fois. Les autres
expéditions comme les trois Britanniques ou le couple Sjogren,
par exemple, ont, elles, choisi l'autonomie et atteindre la moyenne
de 20 km/jour avec le poids qu'ils traînent et le terrain qu'ils
rencontrent, cela relève de l'utopie. Une occasion de se rendre
compte plus concrètement de la différence existante
au niveau des efforts consentis entre les expéditions qui progressent
en autonomie et celles qui se font ravitailler en cours de route.
Pour Compaq Pole II, la situation est encore plus préoccupante.
Car les hommes doivent désormais reconsidérer une fois
de plus la fin de leur aventure. Suite à l'abandon il y a quelques
jours de l'idée d'accomplir la traversée, ils avaient
défini un nouvel objectif, se rabattant sur le pôle qu'ils
estimaient pouvoir atteindre début juin. Ce qui aurait été
possible si les conditions de terrain se seraient améliorées
et, ces derniers jours, elles allaient effectivement en s'améliorant.
Mais le couperet de First Air est tombé et c'est une nouvelle
stratégie qu'il va falloir maintenant adopter. Mis au courant
hier par le QG, Hubert et Dansercoer se sont donnés le temps
de la réflexion - après tout, ne sommes-nous pas dans
un monde où rien ne presse ?
Peut-être mais les éléments d'analyse que doivent
prendre en compte nos deux polaires resteront incontournables. Un
: il est impossible pour eux (ou pratiquement impossible) d'atteindre
le pôle Nord avant le 15-20 mai. Deux : les hommes n'ont plus
que 47 jours de nourriture dans leurs bagages. Trois : comme First
Air ne va pas récupérer des gens au-delà du pôle
Nord, ce sera au TO français Cerpolex d'assurer la récupération
de l'expédition. Quatre : Dixie et Alain veulent continuer
à faire du Nord pour aller le plus loin possible, on les voit
mal en effet faire demi-tour vers le cap Anisiy avec, dans le nez,
une dérive qui les pousse dans une direction opposée
à celle qu'ils doivent suivre. Cinq
: Cerpolex, justement, qui installe chaque année la base touristique
de Barnéo à proximité du pôle Nord (voir
notre suivi de vendredi dernier) ferme cette dernière habituellement
dans les premiers jours de mai. C'est court. Six : il est évident
que les responsables de Cerpolex attendront le plus tard possible
- donc fin avril début mai suivant le programme de leur clientèle
- pour aller rechercher Alain et Dixie. Ceci afin que ces derniers
puissent mettre à profit ces deux dernières semaines
d'aventure pour se rapprocher au maximum de Barnéo ou de tout
autre point de départ d'un avion ou d'un hélicoptère
prêt à aller les rechercher. Mais où seront Alain
et Dixie à cette époque ? A l'allure où ils vont
et même s'ils mettent le paquet comme on dit, ne seront-ils
quand même pas trop loin de tout aéroport pour qu'une
opération de récupération soit aisément
organisée ? Car
qu'il s'agisse de l'hélicoptère MI 8 ou d'un petit Antonov
(genre Twin Otter), il faut savoir que l'autonomie de carburant de
ces appareils, les seuls à pouvoir aller rechercher les deux
hommes, n'est en fait que de 1200 km lorsqu'ils sont bourrés
à craquer - et il ne faut pas oublier de comptabiliser un aller-retour
naturellement. Si le pick up doit se faire au-delà de cette
distance, il faudrait alors mettre sur pied une opération d'un
tout autre genre, avec établissement de camps intermédiaires,
dépôts de carburant sur la glace et naturellement risques
de voir les fûts disparaître avalés par une faille
soudaine ou de ne plus pouvoir atterrir pour refueler là où
ils ont été déposés vu la configuration
particulièrement changeante - et changeante au jour le jour
- de la glace Arctique cette année.
Bref, pour l'expédition Compaq Pole II, les sueurs froides
sont loin d'être terminées
Mardi 16 avril (day 51) : 3 heures de voile mais à nouveau
des eaux libres...
Pour
la première fois depuis le début de l'expédition,
Alain et Dixie ont pu utiliser leurs voiles de traction trois heures
durant. Sur une terrain qui, comme nous l'avions annoncé lors
des précédents reportages, devient effectivement plus
plat.
Mais, cette aventure étant décidément placée
sous le signe de la malchance, ils ont à nouveau dû traverser
deux chenaux d'eaux libres, passer une heure et demi à demêler
les lignes d'un des powerkites qui s'était coincée dans
une zone de compression et négocier une forte dérive
qui les pousse, cette fois, vers l'est. Bilan de la journée
: 7 km effectifs vers le Nord.
-40°C
hier et -23°C aujourd'hui, une température enfin plus clémente
donc, 7 heures de travail quotidien, un excellent moral, et une forme
physique qui revient de loin...
6e
épisode des exploits de Nansen : le 29 mars 1895
Nous
poursuivons aujourd'hui le passionnant récit de Nansen qui,
rappelons-le, se passe jour pour jour il y a exactement 107 ans.
Le 14 avril 1895, Nansen et Johansen décident d'abandonner
l'idée de rejoindre le pôle et font route désormais
sur la Terre François Joseph (Sibérie).
Lundi 15 avril (day 50) : Pas de vacation satellite, pas d'e-mails
non plus...
Voir
ici quelques informations utiles concernant le suivi du projet
pédagogique mis en place l'an dernier à l'occasion
de notre précédente expédition The Wall
in Antarctica
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En
attendant la vacation du jour, découvrez
comment les aventuriers-explorateurs se dirigent
dans ces régions aussi inhospitalières que les régions
polaires
un texte
de Christian de Marliave
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