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semaine du 25 au 31 mars
 

Une très intéressante carte des glaces de la banquise Arctique


Samedi 30 mars (day 34) :

L'équipe antarctica.org prend quelques jours de repos à l'occasion de cette fête de Pâques / Une permamence assure néanmoins l'écoute des vacations satellite / Le suivi quotidien reprendra mardi 2 avril avec bien entendu le bilan de la progression du week end ainsi qu'un autre épisode de l'aventure de Fridtjof Nansen et le point sur les autres expéditions arctiques / Bon week end et bonne fête de Pâques à tous


Vendredi 29 mars (day 33) : Ils sont prêts pour la vitesse...

Chaque jour, les hommes se rapprochent du moment où ils pourront enfin sortir les objets volants identifiés (voiles de traction) et se lancer comme des fous à la poursuite du chrono sur une plaque de glace qui aurait la grandeur de la Belgique.
Même si l'on ne parle pas de ces optimistes projections au cours de la vacation satellite (Iridium), c'est du moins l'impression qui se dégage clairement des situations et des conditions exposées chaque jour par les deux Belges.

Voici en tous cas quelques certitutes qui nous ont amenés à cette conclusion :
1/ Les glaces changent lentement de couleur, c'est un fait ; elles deviennent donc plus vieilles et moins fracturées. Un peu de patience, ils y arrivent bientôt...
2/ La dérive se remet peu à peu à les pousser vers l'ouest, au lieu du sud - sud ouest comme les dernières 72 heures et reprend, si l'on peut dire, son cours normal. Ils n'ont reculé de quelques centaines de mètres aujourd'hui contre deux à trois kilomètres les jours précédents.
3/ Un énième essai de voiles effectué aujourd'hui en début de journée a une nouvelle fois prouvé que la technique est maintenant bien au point ; il leur suffit d'un petit vent de 6 km/h pour sortir les engins magiques et filer comme le vent.
4/ Les hommes tiennent une forme épatante, si ce n'est l'humeur qu'ils affichent au téléphone, la photo publiée avant hier mercredi en est un vivant témoignage. Ils sont donc prêts à tout. Quant au moral, le moteur principal de ce type d'aventure, il est intact. Que les Belges regardent le journal parlé de la VRT demain samedi, à 1et 7pm ; ils se rendront compte du parfait état de santé aussi bien physique que mental de deux hommes...

4e épisode des exploits de Nansen : le 29 mars 1895

Nous poursuivons aujourd'hui le passionnant récit de Nansen qui, rappelons-le, se passe jour pour jour il y a exactement 107 ans.
Aujourd'hui, Johansen tombe à l'eau, il a de la peine à se sécher le soir, les deux hommes connaissent un jour blanc (white out), ils ne distinguent plus les aspérités de la glace et le terrain devient de plus en plus mauvais...


Johanh Deshuyffeleer, grand patron de Compaq Belgium
parle de l'expédition

Avec le patron de Compaq (5')

Nous avons rencontré le numéro 1 de Compaq Belgium, Johan Deschuyffeleer, dans le but de parler de l'expédition avec lui.
L'investissement de la firme dans cette aventure est-il porteur et bien choisi ? Qelles sont les rétombées de l'expédition au sein de l'entreprise ? Le message ou l'image qu'il a voulu donner par l'intermédiaire de l'exemple de nos deux polaires est-il bien passé ? Le partenariat avec Alain Hubert sera-t-il d'une quelconque utilité lors de la prochaine (et presque certaine mais il faut recompter les votes) fusion avec Hp (Hewlett-Packard) ?
Le patron que tout le monde tutoie et qui tutoie tout le monde au sein de son entreprise répond... Merci Johan.

Ici, afficher le texte de son intervention


Jeudi 28 mars (day 32) : Les traîneaux hurlent, grincent, pleurent...

Les deux aventuriers ne s'en font pas. Il ont naturellement conscience du retard pris chaque jour par rapport au plan d'attaque prévu (environ 25 km par jour) mais ne s'avouent guère vaincus. Que du contraire...
Ils savent que le propre de l'aventure est de changer souvent de visage et, pour l'instant, ils ne font que s'adapter au milieu. S'adapter au fur et à mesure, un pas devant l'autre, comme dirait le révérend Didier Goetghebuer, l'ancien compagnon d'aventure d'Alain, pour pouvoir économiser un maximum de forces, mettre le turbo quand l'occasion se présentera et aller ainsi le plus loin possible.

De plus, ils gardent malgré tout - et surtout malgré cette satanée dérive qui les fait reculer la nuit et les retarde le jour - un excellent moral. Le vent du nord-est ne va pas durer, c'est une certitude, et la banquise devient chaque jour plus fréquentable. D'ailleurs, renseignements pris, ici au QG, via notre collaboratrice Gigi Johnson, le beau temps est stable d'une part et, de l'autre, la dérive devrait bientôt les pousser à nouveau dans la bonne direction.

Journée de beau temps, 6h30 de marche, toujours pas de skis aux pieds, température très froide (-35° C), deux passages d'eaux libres seulement. Extrême concentration des deux hommes sur leur sujet... Il ne fait plus tout à fait nuit dans la tente le soir...

PS : je suis extrêmement sensible à tous les messages de félicitations que je reçois à propos de la tenue quotidienne de ce site et de ses pages. Je n'ai malheureusement pas le temps de répondre indiviuellement à tous ces courriers. Mais je vous remercie tous vivement.
Michel Brent

LE POINT SUR NOS DOSSIERS RELATIFS A COMPAQ POLE II
DEJA PUBLIES
A VENIR


- Le diététicien de l'expédition explique les impératifs de l'alimentation polaire

- L'entraînement vu par Dixie Dansercoer

- L'entraînement vu par Alain Hubert

- Portrait de la firme belge, Aeriane, qui a fabriqué les traîneaux

- Les différentes étapes de la fabrication des traîneaux

- Remy Revellin, le cameraman, raconte les circonstances bousculées du départ

- Jacques Richon donne son avis de médecin sur les gelures des doigts d'Alain

- le tableau du facteur vent (windchill)

- Les flasback sur les récits de l'explorateur norvégien Fridtof Nansen

 


-Intervention de Johan Deschuyffeleer, patron de Compaq Belgium (Vendredi 29 mars)

- L'histoire de la base de Barnéo, base éphémère sur la banquise (Mercredi 3 avril)

- Un récit de voyage au Mustang par un de nos visiteurs

- Comment naviguer et comment se diriger sur la banquise Arctique

- Le point sur la polémique qui oppose depuis près d'un siècle les partisans de Cook et ceux de Peary

- Le point sur les communications via satellite et sur la société Iridium

- La suite des flashback sur les récits de Fridtof Nansen

- Etc...

Demain vendredi, un autre dossier : une intervention
de Johan Deschuyffeleer, grand patron de Compaq Belgium


Mercredi 27 mars (day 31) : " Nous avons changé de pays.."

Sat du 27 mars

Les glaces s'ouvrent enfin... Les plaques sur lesquelles évolue le tandem sont de plus en plus vastes et leur épaisseur augmente. Les ridges qui caractérisent les zones de compression (zones où les glaces s'entrechoquent) se font moins nombreuses et les zones d'eaux sont heureusement moins fréquentes. C'est ce qui a fait dire à Alain tout à l'heure qu'ils avaient enfin "changé de pays". Voilà donc des élements de nature à rassurer et voyageurs et suiveurs...

Nous avons reçu deux autres
photos via l'iPaq ce midi (ci-dessous).
Cliquer dessus pour les agrandir
la photo de gauche pèse 23K
la photo de droite pèse 36K

Las ! Le terrain reste truffé de plaques de glaces (plus grandes que lors des jours passés mais restant dangereuses) qui bougent et qu'il faut néanmoins franchir ; elles se cognent, se chevauchent et, parfois même, glissent l'une en dessous de l'autre... Tout cela, en direct, pendant que les deux hommes se trouvent en train de progresser dessus...
Et puis, il y a le vent qui, depuis quelques jours, reste franchement comme scotché au nord, nord-est. Cela inquiète les deux hommes car s'ils s'attendent maintenant à pouvoir d'un jour à l'autre sortir leurs voiles de traction (le compteur tourne, comme disait Dixie), ils se demandent si ce satané vent contraire ne pas va venir une fois encore troubler le cours des choses...
Enfin il faut prendre en compte la dérive de la banquise qui, au lieu de les aider à progresser vers le nord comme prévu, les emmène à l'ouest et même vers le sud-ouest.

7 heures de progression aujourd'hui, - 32° C (la plus froide journée depuis le début de l'expédition à cause du vent), grand beau temps...

 

Avant la vacation du jour, un nouveau petit dossier. Cette fois, sur l'entraînement vu par Alain Hubert

La veille de son départ, le 8 février dernier, Alain Hubert était passé par le QG pour parler de ses méthodes d'entraînement, de son rôle de chef d'expédition, du chemin qui l'a mené jusqu'à tenter de pareilles aventures ainsi que des sentiments qu'il éprouvait à l'époque au sujet de cet immense défi... De ses angoisses.
Parfois, je me dis "Mais est-ce que je ne fais pas fausse route ?", " Qu'est-ce que c'est que toute cette histoire ? ", "Ne sommes-nous pas en train de courir dans le mur comme dit ?", " Est-ce que je ne me suis pas complètement trompé ?"...

Afficher notre dossier
Une visite s'impose : notre nouvelle page " Vidéo"



Mardi 26 mars (day 30) : Dans les catacombes, 9 - 4 = 5 !

C'est un comble ! Alors que Dixie et Alain sont en train de connaître les pires conditions de progression qui soient (depuis le départ, c'est-à-dire, il y juste 30 jours, ils ont chaussé les skis seulement pendant 4 heures !), les voilà maintenant confrontés à un nouvel obstacle tout à fait inattendu : un vent du Nord et une dérive ouest négative, c'est-à-dire une dérive qui les fait "reculer" vers les côtes sibériennes. Ce qui veut dire que, non content de peiner comme des esclaves au temps des pyramides, ils doivent maintenant se battre sur un autre front - les humeurs de la dérive - pour ne pas faire marche arrière !
Aujourd'hui, ayant marché pendant 7h30, ils ont calculé qu'ils avaient progressé de 9 km environ mais se sont d'autre part rendu compte en fin de journée, lors du point GPS (Global Positionning System), qu'un fort vent du Nord couplé aux mouvements des glaces les avait fait reculer d'environ 4 km. 9 km - 4 km = 5 km...

On se doute que, lors de la vacation satellite, les deux polaires étaient plutôt de mauvaise humeur. "C'est infernal, ici, on ne peut pas vraiment se rendre compte des efforts que l'on doit produire, Dixie et moi tout au long de la journée pour tirer ces satanés traîneaux et se faufiler à travers les ridges, a expliqué Alain il y a deux heures. Et puis en plus maintenant, il y a ce bloody vent du Nord... J'appelle cela les catacombes de l'Arctique. Il n'y pas pas d'autre mot. Salut..."

Premières vidéos

Pour la première fois, antarctica.org publie quelques vidéos relatives à nos expéditions - 15 bouts de films (ou des passages télé) jusqu'à présent. Cliquer sur l'icône à droite et, surtout, lisez d'abord les avertissements placés en haut de notre page "Vidéo".
La qualité des documents publiés n'est pas toujours excellente, mais si nous avons choisis de toutefois les publier c'est qu'il s'agit-là, soit de superbes images des régions polaires, soit de documents qui ont trait à l'un ou l'autre moment important de nos aventures.


Lundi 25 mars (day 29) : Satisfaits de leur journée... / Premières photos en direct de la banquise...

Les photos publiées ce jour (les deux clichés ci-dessous, le couple de morses et Alain de dos) sont les premières que nous recevons (via l'iPaq de Compaq) depuis le départ du team sur la glace. Ces documents nous parviennent seulement maintenant parce que, grâce à un ensoleillement plus grand (soleil plus haut sur l'horizon), les deux hommes peuvent désormais recharger plus aisément leurs batteries et donc s'occuper d'envoyer des photos.

Alors que de ce côté-ci de l'aventure, on se préoccupe quelque peu de la lenteur de la progression, de l'autre côté, là-bas, loin sur la banquise, là où aucun n'être humain n'a encore posé l'orteil, les deux hommes ont un sacré moral. Ils ne peuvent pas encore utiliser les skis, certes, mais il marchent. Un pas devant l'autre, comme des forcenés, pour reprendre un des termes de la vacation satellite du jour, et le traîneau derrière, comme le plus pesant des fardeaux. Bilan : 7 km aujourd'hui en 8 heures de marche, en comptant les 400 mètres de dérive ouest observée durant la nuit. Ils estiment avoir bien "bossé".
Ils auraient pourtant pu mieux faire, si Dixie ne s'était pas trouvé ce matin après le réveil face à face ou presque (il était à dix mètres) avec un ours alors qu'il s'éloignait quelque peu de la tente pour satisfaire un besoin naturel. Mais, cette fois, l'animal était nettement moins intressé que ceux qui sont venus leur rendre une petite visite de sympathie l'autre jour, le vendredi 22 mars. Ils ont néanmoins dû attendre qu'il s'éloigne (le plus lentement du monde, bien sûr) pour songer à démarrer la journée. Ils ont donc levé le camp avec une heure et demie de retard sur l'horaire habituel. 11h30 au lieu de 10 am.

Il se confirme par ailleurs que le terrain s'ouvre progressivement et que les espaces skiables deviennent plus vastes. "Nous pensons finalement que c'est le poids des traîneaux qui rend la glisse impossible, nous a confié Dixie tout à l'heure, quand ils seront plus légers, nous glisserons mieux, c'est sûr..."

Nouvel abandon sur le pack...

Nous poursuivons aujourd'hui le passionnant récit de Nansen qui, rappelons-le, se passe jour pour jour il y a exactement 107 ans.
Aujourd'hui, l'explorateur est blessé au poignet - une entaille jusqu'à l'os, le frottement des vêtements ; la fatigue est tellement grande que souvent, ils s'endorment en mangeant, l'organisation du camp, les soins à donner aux chiens...

Deuxième abandon sur la banquise Arctique; nous venons d'apprendre que le tandem australien Tim Jarvis - Peter Treseder (sur le trajet Arktichewski -> pôle Nord) a été récupéré le même jour que le chinois Liu Shaoshuang. Nous n'en savons pas plus pour l'instant sur la cause de leur abandon. Mais ce qui est certain c'est que ces zones polaires ne semblent pas très fréquentables cette année…

Demain, nous publierons notre nouvelle page Vidéo avec une dizaine de passionnants documents dont les images du départ de nos deux fous des glaces.