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semaine du 08 au 14 avril
 
Suivre leur progression sur la carte Carte du trajet sur l'océan Arctique
Carte comparative des progressions des expéditions

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Dimanche 14 avril (day 49
) : Malades toute la nuit, les ennuis ne sont pas finis...

Même si nous entendons leurs voix presque chaque jour via le satellite (Iridium), même si nous recevons régulièrement des e-mails via l'iPaq, il est difficile de s'imaginer vraiment ce que ce deux sportifs d'exception sont en train de vivre.
Hier, nous avons appris que, contre vents et marées, ils continuaient d'avancer (la communication fut courte) ; aujourd'hui, on a pu recevoir avec plus amples détails les dernières nouvelles de la banquise.

Liaison du 13 avril (hier)
(en Néerlandais)

Alain et Dixie sont toujours malades ; Alain a un ulcère à l'estomac et la plaie le fait terriblement souffrir - surtout lorsqu'il tire le traîneau. Dixie, lui n'a pas dormi et a vomi presque toute la nuit - une grosse indigestion. "Il me semble que c'est une erreur de ma part, a confié Alain, car pour gagner quelques milligrammes, toujours la chasse au poids, j'ai augmenté légèrement la teneur en graisse de nos aliments journaliers lors de leur préparation avec Arnaud Tortel. Je pense que ce sont ces petits grammes de rien du tout qui ont fait la différence ces derniers jours. J'ai sans doute eu tort..." Il faut ajouter à ce petit bilan de santé, des pieds (Alain) qui sont couverts de peaux qui se desquament (l'humidité toujours dans les chaussures) et un genoux (Dixie) qui ne tourne pas très bien non plus.

Cet écritoire en main, le tableau des incroyables distances qu'il reste à couvrir (ce dimanche soir, il se trouvent encore à 1178 km du pôle) sous les yeux et, surtout, les revers incessants en tête qui jalonnent depuis 50 jours la route de leur aventure (cela a commencé avec les huit jours de retard au départ), on pourrait s'attendre à ce que les deux lascars faiblissent, aient un coup au mental, prennent d'avantage de repos et décident que la comédie a assez duré...
Eh bien non : 24 heures de repos ont suffi et, malgré les maux qui les tarabiscotent, ils ont décidé de reprendre le collier du quotidien et d'abattre le plus de besogne possible. Marcher, toujours marcher, tirer les traîneaux et ne plus penser à rien - la Zen Attitude. Avant d'envisager l'issue la plus favorable à leur aventure. Car bien entendu - nous sommes déjà à la mi-avril - l'heure des décisions doit bientôt sonner.
C'est ainsi que, hier, malgré un vent du Nord qui a soufflé de face pendant leurs 7 heures de progression, faisant encore tomber les températures déjà plus que frisquettes (-38° C le soir), ils ont abattu 6 km et, aujourd'hui, pareil ; 12 kilomètres en deux jours. Et cela, en sachant que, si le vent avait été sud ou sud-est comme il l'est habituellement en cette contrée de la banquise et en cette saison de l'année, il auraient pu progresser de plus de 30 ou de 40 km - la glace devenant, comme ont indiqué les cartes des chercheurs Russes et les pressentiments issus de l'observation du terrain, définitivement plus plat...
Ce sont dans ces conditions que Compaq Pole II continue...


Samedi 13 avril (day 48) : Pas de contact aujourd'hui.

Ne pas manquer lundi la publication
d'un très intéressant article sur la
façon dont les hommes se sont dirigés
sur la banquise Arctique

Pour une vision plus globale et pour plus de facilité,
voir notre tableau comparatif des expéditions
qui sont encore en cours avec accès direct
à leur site et à nos pages de suivis


Vendredi 12 avril (day 47) : Les deux Belges se réfugient dans la Zen Attitude...

Un très court email envoyé par l'iPaq (Compaq) ce midi, donnant la position du jour, suivi d'une communciation satellite disant qu'ils sont bel et bien repartis dans l'enfer de cette banquise et qu'Alain va mieux (plus de mal au ventre) mais qu'ils ne comprennent plus rien.
Une dérive qui les a fait reculer de 4 km au moins aujourd'hui (8 km au compteur, alors qu'ils avaient estimé en avoir fait au moins 12 km), un vent du nord qui les a empêché de sortir leurs voiles alors que, cette fois, le terrain n'a jamais aussi plat et dégagé depuis le début de l'expédition. Le froid qui sort ses griffes, - 38° C ce soir (il y a 7 heures de décalage (+) entre Bruxelles et l'expédition), alors qu'on est déjà mi avril, la dérive qui va dans tous les sens, une fois vers le nord, une fois vers l'ouest, une fois vers le sud...
"Mais qu'est ce qu'on venu foutre ici ? criait Dixie au téléphone... C'est dingue, tout est contre nous... Voilà trois jours qu'on aurait pu utiliser les voiles car le terrain est défititivement meilleur, s'il n'y avait eu cette merde de vent du Nord. On ne pense plus à rien, nous n'avons plus qu'un choix, nous réfugier dans la Zen Attitude..."

Une lueur d'espoir cependant : l'amélioration des glaces que nous avons noté sur les cartes envoyées par nos amis russes (voir notre nouvelle carte close up) se confirme sur le terrain. Elle est bel et bien effective. Alors, le miracle que tous attendent, c'est pour demain ?

Ne pas manquer lundi la publication
d'un très intéressant article sur la
façon dont les hommes se sont dirigés
sur la banquise Arctique

Pour une vision plus globale et pour plus de facilité,
voir notre tableau comparatif des expéditions
qui sont encore en cours avec accès direct
à leur site et à nos pages de suivis


Jeudi 11 avril (day 46) : Jour de repos forcé...

Premier jour de repos de l'expédition. Mais jour de repos forcé car Alain Hubert est malade. Vomissements, fièvre, mal de gorge et légers maux de foie (avec la graisse qu'ils ingurgitent chaque jour...). Rien de bien sérieux toutefois pour cet homme hors du commun. Car leur pharmacie contient tous les médicaments adhoc. Et Hubert connaît ce type de situation.
Le premier problème pour eux, ce n'est pas ce léger malaise temporaire mais plutôt le fait que, restant sur place aujourd'hui, ils ont, du coup, reculé de 3 km : la dérive, toujours la dérive. Hier, il se trouvaient à 1195 km du pôle; ce soir, il faut ajouter ces trois kilomètres au compteur !
Mais demain, c'est certain, ils repartent.

Quelques infos de dernière minute concernant les autres expéditions polaires arctiques qui n'avancent pas tellement plus vite que les deux Belges.
Un troisième abandon, celui de Mike Horn qui a arrêté sa marche vers le pôle avant hier en raison de sévères gelures qu'il avait aux doigts.
Cliquer sur l'icône de gauche "EN BREF" (ci-dessous) pour un résumé et sur celle de droite "NOS PAGES" pour vous rendre dans nos pages spéciales consacrées aux autres expéditions (mises à jour, elles, plus tard dans la journée).
Voir également notre carte comparative des expéditions encore sur le terrain.


Mise à jour 11 avril


Mercredi 10 avril (day 45) : Non, ils n'abandonnent pas ...

Contrairement à ce qui a été annoncé dans une certaine presse, en Belgique, Alain et Dixie sont loin d'abandonner... Certes, ils ont dû redéfinir les objectifs de leur expédition et resteront de toutes façons sur la déception de la défaite de ne pas avoir réussi la traversée en autonomie comme prévu.
Mais annoncer un abandon alors que les deux hommes en bavent depuis 45 jours, qu'ils vont tout faire pour épuiser leurs 100 jours de nourriture et tenter d'atteindre le pôle Nord, qu'ils marchent 8 heures par jour comme des forcenés et qu'aujourd'hui, par exemple, au lieu de prendre un jour de repos à cause d'une solide crève attrapée hier par Alain, ils ont décidé de continuer à marcher et faire le travail de tous les jours, c'est vraiment ne rien comprendre à ce qu'est la grande aventure...

Les deux forcats de la banquise continuent donc. Journée après journée, pas après pas, difficulté après difficulté. L'idée d'appeler au secours et de se faire récupérer par l'infratructure de Cerpolex ne leur effleure même pas l'esprit.
Cette éventualité est d'autant moins d'actualité que, d'après ce qu'ils nous ont dit à propos de leur journée d'aujourd'hui et en comparant leurs informations avec celles qui nous parviennent de St Petersbourg à propos de la configuration du terrain (voir notre nouvelle carte, cliquer ci-dessous), ils ont devant eux quelques dizaines de km de glaces plates et fort peu de zones de compression. "Si javais été en forme, a expliqué Alain, pendant les six heures de progression du jour, on aurait vraiment pu faire toute cette distance à la voile, tant le terrain était propice. Mais, avec ma crève, il en fallait pas risquer, notre chemin est encore long..."

Un peu d'optimisme donc, températures froides à nouveau (- 30° C), inconfort dans le sac de couchage d'Alain (cette nuit, il sentait des plaques de glace fondre sur ses cuisses !), 6 heures de marche, recul de 1,5 km (la dérive) pendant la nuit, beau temps, merveilleux paysages, Alain a les ganglions gonflés, Dixie est en pleine forme et aide son compagnon...

En attendant la vacation du jour, voir notre
nouvelle carte close up sur la position des leads par rapport
à la progression des deux hommes (un intéressant document
basé sur les données satellites qui nous sont régulièrement fournies par le
Ice Center / Arctic and Antarctic Research Center (St Petersbourg, Russia
)




Mardi 9 avril (day 44) : Ils avancent à l'arraché sans plus penser à rien..

Sat du 9 avril

Bis repetita : même si Dixie et Alain sont en grande forme physique (Alain a néanmoins perdu pas mal de kilos mais il ne sait pas exactement combien naturellement) et gardent le moral, ils sont sur le coup de ce satané terrain de glaces qui ne change pas. Aujourd'hui, nous ont-ils dit brièvement, la journée fut plus infernale que jamais, les ridges quasiment infranchissables et qu'il faut contourner se succédant aux ridges par lesquels ils parviennent à se glisser mais au prix de quels efforts ! Pas d'eaux libres heureusement. Mais aucun horizon dégagé non plus qui permettrait d'espérer une banquise plus plate et plus propice à la progression.
8 heures de travail, seulement 7 km au compteur (7,8 d'effectués dont 7 réels vers le Nord), une température qui descend le soir jusqu'à - 28° - 30° C et qui, le matin, ne s'élève guère au-dessus des -22°C .
Ils ont néanmoins eu le temps d'admirer la stupéfiante beauté du paysage avec un soleil à moitié voilé par une cohorte de stratus et de une brume aussi persistante que mystérieuse qui léchait les glaces à quelques mètres du sol.
"C'est le délire, avançait Alain. Je me demande bien ce qui se passe ici sur cette foutue banquise. On ne sait plus où on est finalement. Jamais, tout au long de mes expéditions, je n'ai dû me donner autant. Un véritable cauchemar..."

Pour les visiteurs belges francophones :
le journal Le Soir publie demain en page 16
un article de Jean-Pierre Borloo
sur l'expédition et la dérive des glaces

Quelques infos en attendant la communication du jour...

Interview Jean-Louis Etienne, 3 avril
(en Français)


Avant de partir en expédition au pôle Nord où il va se faire déposer à bord d'une cabine et se laisser dériver au gré de la banquise (un intéressant projet, voir notre rubique "Autres expéditions"), l'explorateur-docteur français Jean-Louis Etienne nous accordé une interview.

Cliquer ici pour afficher le texte de l'interview ainsi que quelques photos dont la capsule "Polar Observer" où l'explorateur français va vivre pendant trois mois...



En attendant le "En direct" du jour, voir la galerie
avec toutes les photos reçues de l'expédition (non
encore légendées) depuis qu'ils sont sur la glace (25 février)

Voir le site "The World on line", une production
de la BBC World Service, du PRI (Public Radio International)
et de WGBH et écouter l'interview que
la station a réalisée via satellite (iridium) vendredi dernier
avec Dixie Dansercoer et Alain Hubert


Lundi 8 avril (day 43) : 8 heures de marche pour 11 km de progression, le cauchemar continue...

Septième semaine de progression infernale, 43e jour d'efforts inouïs... Nous pensions, ici au QG et en compagnie debon nombre de visiteurs sans doute, que l'embellie était définitivement en vue, que les eaux libres étaient une fois pour toutes en dehors de leur route et que nos polaires allaient pouvoir souffler un peu. Espérer avancer plus vite. Mais aujourd'hui, force est de constater, aux dires d'Alain Hubert et de Dixie Dansercoer, que le leitmotiv des fractures dans le pack et des eaux libres qui le lézardent est réapparu dans cette symphonie de l'enfer blanc.
Vers 11 am, Alain était en train de tirer sa pulka comme un bête lorsque celle-ci s'est soudain dérobée de la surface pour tomber dans un chenal d'eau libre que l'ébéniste venait de traverser sans l'avoir localisé ! Sourde frayeur rétrospective donc, jambes flageolantes et rage virant au vert. Il n'avait plus que les bâtons de ski pour se retenir de tomber à son tour...

Comme la conversation a été écourtée en raison d'une évidente mauvaise humeur, nous publions aujourd'hui un premier bilan de cette première partie d'expédition. Ce texte a d'ailleurs fait l'objet de notre 6e Newsletter que nous envoyons chaque semaine à ceux qui n'ont pas l'occasion de suivre l'expédition de près via notre site.

Voir ici le texte de ce communiqué

 

Pour voir les jours précédents, cliquer sur la semaine correspondante
dans le menu "Dispatches"